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La presse sénégalaise passe au crible la gestion de l’aide alimentaire d’urgence
Publié le samedi 18 avril 2020  |  Agence de Presse Africaine
L`adoption
© aDakar.com par MC
L`adoption du code de la presse continue de faire débat au Sénégal
Photo: Revue de presse; Journaux
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Les journaux sénégalais, reçus samedi à APA, traitent du coronavirus avec principalement la mise au point du ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale sur l’aide alimentaire d’urgence.

Le Quotidien, avec un calembour « Mansourd aux questions », fait un focus sur la conférence de presse tenue hier vendredi. A en croire ce journal, Mansour Faye, le beau-frère du président de la République, « refuse le plat de la connivence (puisque) tout a été fait dans le respect des procédures et dans la transparence ».

Ce sont principalement deux marchés de riz d’un montant global de 17 milliards F CFA, attribués à Rayan Hachem, le patron des sociétés Avanti et Afri And Co, qui sont à l’origine de la controverse sur l’aide alimentaire d’urgence au profit des ménages vulnérables.

Pour Sud Quotidien, « Mansour Faye (est) dans le clair-obscur ». Dans les colonnes de ce journal, M. Faye, par ailleurs maire de la ville de Saint-Louis (nord), précise que « les sociétés Avanti et Afri And Co ont été sélectionnées pour des commandes respectives de 9,6 milliards F CFA et 8,2 milliards F CFA parce qu’elles ont présenté la meilleure offre ».

Soupçonné de favoritisme, le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale a livré ses vérités dans Sud Quotidien : « Ce n’est pas le ministre qui a choisi. Nos services ont émis un avis à commande ouverte et des sociétés ont participé. Les meilleures, en termes de prix et de disponibilité (de stock), ont gagné ».

Poursuivant dans Vox Populi, Mansour Faye souligne qu’ « on a attribué ces quotas à des personnes morales et non physiques. Je ne connais pas (Demba) Diop Sy. C’est l’entreprise UDE (l’Urbaine d’Entreprise) qui a soumissionné. Rayan Hachem n’est pas mon ami, je ne le connais pas ».

Dans le cas de Diop Sy, un député de la majorité présidentielle, d’aucuns mettent le doigt sur le non-respect de l’incompatibilité des fonctions de chef d’entreprise et celles de parlementaire dans le processus d’attribution de ces marchés publics.

Cité par Vox Populi, le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale déclare que « l’ampleur de la crise sanitaire et l’urgence d’une réaction simultanée (ont) créé une situation inédite. Dans tous les pays du monde, des mesures exceptionnelles d’allègement des procédures sont envisagées par les Etats ».

Dans Le Soleil, il « balaie les suspicions ». Mansour Faye ajoute, dans le quotidien national, que « malgré l’existence du décret N°2020-781 du 18 mars 2020, portant dérogation au Code des marchés publics qui soustrait les dépenses relatives à la lutte contre le Covid-19 de l’application des dispositions du Code des marchés publics, toutes les conditions juridiques, socialement justifiées par l’urgence, ont été respectées dans un souci de transparence et de conformité aux règles d’éthique et de bonne gouvernance ».

En tout cas, M. Faye « ne riz plus », note L’AS. Dans sa lancée, ce journal dissèque la prestation du grand-frère de la Première dame Marième Faye Sall : « En sueur, au bord de l’énervement par moments… (Cet) exercice n’a pas été du tout facile pour Mansour Faye qui, apparemment, en veut aux politiciens, aux membres de la société civile (et) à certains hommes d’affaires ».

Ce sujet inspire L’Observateur qui estime que « Mansour (est la) faille du consensus » remarqué dans la lutte contre coronavirus. Dans ce quotidien, le Professeur Ousmane Ndiaye, psychosociologue affirme que le ministre « s’est trouvé dans une situation de grand malaise. Il n’était pas bien dans sa peau lors de son exposé ».

Expert en prospective, le Docteur Cheikh Tidiane Ndour, dont les propos sont rapportés par L’Observateur, soutient que « le discours qui voulait dès le début éclairer l’opinion, laisse demeurer des interrogations ».

Pour sa part, EnQuête fait savoir que le chef de l’Etat « (Macky) Sall veut en finir (avec) la polémique sur le transport de l’aide alimentaire ». D’après le président de la République, rapporte ce journal, « ce qui regrettable, c’est que lorsque nous attaquons des sujets d’importance, qu’on veuille nous ramener à des querelles de bas étage ».

ID/te/APA
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