SantéPolémique et accusations de mauvaise gouvernance autour des marchés de l’aide alimentaire d’urgence liée au Covid-19 : Le ministre Mansour Faye apporte “des éclairages“
Le processus d’acquisition et d’acheminement de l’aide alimentaire destinée aux ménages les plus vulnérables en cette période de pandémie au Covid-19 a commencé à faire naître une polémique sur la transparence des opérations.
L’attribution d’une partie du marché de commande publique en riz à un homme d’affaires "très peu connu" dans le secteur a suscité des réactions et des interrogations d’acteurs de la société civile. Par ailleurs, le marché du transport des denrées confié à l’entreprise “UDE“ du député Diop Sy a fait émerger des accusations de mauvaise gouvernance dans la gestion du dossier de l’aide alimentaire d’urgence.
Ce vendredi, le ministre du développement communautaire et de l’équité sociale et territoriale, maître d’ouvrage de cette opération sans précédent, a animé une conférence de presse depuis le ministère de la Santé et de l’Action sociale. À l’entame de son propos, le ministre a assuré qu’il n’était pas dans une séance de "justification" mais qu’il voulait apporter des "éclairages".
"Je me présente à vous ce jour, vendredi 17 avril 2020, en format conférence de presse, pour apporter des éléments, non de justification, mais des éclairages sur quelques points du programme d’aide alimentaire relativement au processus d’acquisition et d’acheminement des denrées", a d’emblée précisé le ministre Mansour Faye.
Le ministre du développement communautaire et de l’équité sociale et territoriale n’a cependant pas pu échapper à la question sur l’homme d’affaires Rayan Hachem. Le patron de “Avanti“ et “Afri and Co“ qui a décroché deux marchés de près de 18 milliards FCFA à l’issue des appels d’offres lancés par l’État dans le cadre de l’achat et l’acheminement de l’aide d’urgence destinée à la lutte contre la pandémie du Covid-19
"Nous, on a attribué ses quotas à des personnes morales et non à des personnes physiques. Et elles ont répondu positivement aux conditionnalités posées : disponibilité des stocks et offrant le meilleur prix. Ce sont les seules conditions qui nous intéressaient et c’est pourquoi ces marchés ont été attribués", a dit le ministre, par ailleurs, maire de la ville de Saint-Louis.
Mansour Faye a aussi expliqué que pour l’octroi des marchés, ce n’est pas le ministre qui choisit. "Nos services ont émis un avis à commande ouverte. Des sociétés ont participé et les meilleurs ont gagné en termes de disponibilité de quotas et de prix", a assuré le ministre du développement communautaire et de l’équité sociale et territoriale.
L’autre volet de la polémique autour de l’aide alimentaire d’urgence concerne le transport des denrées et leur coût. Le chiffre de 6 milliards FCFA a été agité comme étant le coût de l’acheminement. En répondant aux questions de journalistes, Mansour Faye a écarté ce qu’il qualifie de rumeur.
"Je ne sais pas où les 6 milliards annoncés par certains proviennent. En tout cas ce ne provient pas de mes services. J’ai essayé tous les modes de calculs possibles sans jamais parvenir à ce montant. Je ne peux même pas donner réellement le coût du transport. Mais une simulation sur le transport des denrées dans toutes les régions du pays, nous a permis de savoir que le coût ne va pas excéder 1 milliard 800 millions FCFA, compte non tenu de la manutention", dit-il.
Le Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du Covid-19 (Force Covid-19) a été mis sur pied par le président de la République Macky Sall afin de faire face aux conséquences néfastes de l’épidémie tant au plan économique, social que sanitaire. Il est doté d’une enveloppe de 1000 milliards FCFA.
Ainsi, pour venir en appui aux ménages vulnérables, le chef de l’État avait décidé de dégager une enveloppe de 65 milliards FCFA destinée à l’achat d’une aide d’urgence. Le président Sall avait d’ailleurs réceptionné, le week-end dernier, le premier lot à acheminer.