Monsieur le président de la République, j’espère que ma lettre vous trouvera dans une excellente situation.
Je vais d’abord commencer par vous féliciter pour toutes les initiatives prises pour accompagner les Sénégalais en cette période d’incertitude et de crise. Mais disons que, vous êtes élu pour cela.
Monsieur le Président de la République, j’ai lu, et j’ai bien compris le sens de votre contribution publiée dans les colonnes du journal «LeSoleil» axée sur l’Afrique et la pandémie. Vous avez été «la voix de l’Afrique» en plaidant l’annulation de cette dette d’une éternelle omniprésence dans nos économies. Les dirigeants de ce monde vous ont bien entendu. Car, c’est la même semaine que le Pape François et le président français Emmanuel Macron ont soutenu votre proposition sur la dette des africains.
Monsieur le président de la République, nous savons comment vous avez fait pour convaincre le président Macron et 10 autres chefs d’Etats africains pour adhérer à votre plaidoirie sur la dette au cours de votre dernière visioconférence. Vos pairs de l’Union africaine ont porté la bataille de l’annulation, sous votre influence. Et, sur votre demande, le président Macron a accepté de plaider l’annulation de la dette dans la prochaine réunion du G20. La pertinence de votre plaidoirie a été saluée par l’ensemble des présidents qui ont pris part à cette visioconférence notamment Macron, Al Sissi, Cyril Ramaphosa président de l’Union africaine, Paul Kagamé président du Nepad et les représentants des zones Est, Ouest, Sud, Nord et Centre.
Monsieur le Président de la République, vous aviez aussi sensibilisé le premier Ministre du Canada Justin Trudeau et le chargé des Affaires africaines au Département d’Etat américain, Tibor Nagy. Vous vous êtes entretenu avec Sa Majesté Mohammed VI, Roi du Maroc, de même qu’avecTony Blair ancien premier Ministre de la Grande Bretagne. Les échanges portaient sur le Covid19, ses conséquences etsur le plan de riposte des Etats faibles.
L’AFRIQUE DOIT COMPTER SUR ELLE-MEME
Monsieur le Président de la République, l’Afrique vit toujours de l’aide extérieure. Et nous nous glorifions d’une dignité et d’un honneur emprunté. Lorsqu’une crise frappe l’humanité, l’Afrique est aidée, elle n’aide pas.
La Banque mondiale a prévu «d’apporter jusqu’à 160 milliards de dollars de financements au cours des 15 prochains mois, afin d’aider les pays à protéger les populations pauvres et vulnérables, soutenir les entreprises et favoriser le redressement de l’économie ».
«Le FMI pourrait rapidement décaisser 50 milliards de dollars, par le biais des facilités de financement d’urgence, en faveur des pays à faible revenu et des pays émergents aux prises avec le virus COVID-19 » a déclaré Kristalina Georgieva Directrice générale du FMI .
«Les États-Unis ont annoncé un investissement initial de près de 274 millions de dollars (164,4 milliards de FCFA) dans les secours d’urgence sanitaire et humanitaire pour soutenir les efforts de lutte contre la pandémie dans 64 des pays les plus à risque » dit l’ambassade des Etats-Unis à Dakar,
«L'UE va garantir plus de 15 milliards d'euros pour aider les pays les plus vulnérables en Afrique et dans le reste du monde à lutter contre la pandémie », a annoncé le 7 avril 2020 la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
«Un scénario également appuyé par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), laquelle a invité jeudi le G20 à proposer aux gouvernements africains un « plan de relance économique immédiat et d’urgence » à hauteur de 100 milliards de dollars. Cet effort, comparable aux « mesures prises dans d'autres régions », servirait, selon la CEA, à financer « la riposte sanitaire immédiate, les filets de sécurité sociale pour les plus vulnérables, l’alimentation des enfants non scolarisés et protéger les emplois » note le bureau presse des Nations Unies.
«La dette africaine envers la Chine s’élève à environ 145 milliards de dollars (130,5 mds €), dont 8 milliards de dollars (7,2 mds €) doivent être payés cette année. La situation paraît intenable pour le continent, alors que les estimations prédisent que 20 millions d’emplois en Afrique seront mis en danger par la pandémie » révèle le journal «Chine-Magazine».
Monsieur le Président de la République, nous avons appris que le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a nommé quatre envoyés spéciaux chargés de mobiliser la communauté internationale pour aider l'Afrique à surmonter les effets de la pandémie de Covid-19. L’Afrique va continuer à vivre de l’aide extérieure jusqu’à quand ?
Sans remettre en cause la décision du président de l’Union africaine, Cyril Ramaphosa, je ne peux pas balayer d’un revers de la main, la charge choquante de son initiative. Quel sentiment nous envahit, lorsque le rétroviseur nous rappelle tout le trajet fait par l’Afrique depuis les indépendances ? Le berceau de l’humanité vit sous perfusion avec des politiques d’assistanat qui freinent l’initiative et de colmatage sans aucune perspective durable. Nous tendons la main pour nous nourrir, nous soigner, nous vêtir, nous éduquer.
L’Union européenne, les Etats-Unis d’Amérique, la Chine, la Banque mondiale, le Fmi ont tous mis la main dans le portefeuille pour aider l’Afrique. Alors, qu’est-ce que l’Afrique fait pour s’auto-aider ? Nous sommes tellement habitués à tendre la sébile que cela ne choque plus personne,parce que c’est devenu une sorte de dû historique. Et le comble dans tout cela, c’est que nous avons même l’audace de critiquer violemment, ceux qui ont sué et qui tardent à nous apporter leur aide.
L’Afrique doit compter sur elle-même. Elle a tout pour financier son développement. Il est temps maintenant d’aller vers l’essentiel, c’est-à-dire l’unité politique, économique, monétaire et militaire de l’Afrique. C’est la seule voie pour que le continent puisse auto financer son développement. D’autres voix plus audibles que la mienne l’ont dit avant moi. Je ne fais que répéter.
Monsieur le Président de la République, dès le début de la crise sanitaire, les pays de l’Union européenne et les Etats-Unis ont vite mis en place leur plan de riposte à la dimension de leur capacité économique. Ces deux blocs politiques ont d’abord compté sur leurs moyens.
Seul, aucun pays européen ne peut prendre le dessus sur la pandémie et relancer son économie sans dommage. Voilà pourquoi, toutes les stratégies ont été définies dans le cadre communautaire aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis. C’est alors une Lapalissade que dire qu’aucun pays africain ne remportera seul dans son petit coin, la guerre sanitaire et économique face au Covid19 et ses conséquences plus que dramatiques.
Monsieur le Président de la République, l’heure d’unir les Africains à sonner. Ce petit virus qui est entré par effraction dans nos pays, a dévoilé nos limites et montré les failles de nos politiques publiques, malgré la volonté des dirigeants.
Que peut faire le Sénégal, ce petit pays avec sa poignée de 16 millions d’habitants face aux conséquences financières, économiques calamiteuses de cette crise ? Le salut de nos petites Nations est dans l’Unité. L’air des destinées singulières est révolu. Il n’existe pas un pays africain qui peut atteindre seul le niveau de développement de la France, des Etats-Unis ou du Qatar. Cessons de rêver seul.
Au Sénégal, nous avons plus de 250 partis politiques dont plus de la moitié n’a pas de permanence et n’a jamais participé à une élection. Et, chaque acteur politique joue au petit malin pour tromper son monde dans le but d’accéder à la magistrature suprême sans aucun sacrifice. Ils promettent monts et merveilles aux citoyens qui naïvement les considèrent comme des messies. L’Europe, les Etats-Unisd’Amérique, la Chine, les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite ont été bâtis par des générations qui se sont sacrifiées pour l’intérêt général. Des personnes sont mortes dans des guerres, du sang a coulé dans des conflits, de vaillants combattants privés de liberté pour que naissent l’Europe ou les Usa. Le sang africain versé n’a servi jusque-là à presque rien, à cause de la division et de certains caciques assoiffés depouvoir. Or, face à la dispersion des énergies et aux comportements solitaires de certains dirigeants, les pays africains courent le risque d’atteindre très tardivement le niveau de développement de l’Europe si tenter que cela puisse se faire. Y-arriveront-ils d’ailleurs ? J’y perds ma certitude.
Monsieur le Président de la République, vous avez l’occasion de poser un grand acte politique dont toutes les générations futures se rappelleront, comme elles se rappellent aujourd’hui, les noms des premiers hommes qui ont marché sur la lune.
Monsieur le Président, avec vos pairs, réalisez les Etats Unis d’Afrique (EUA) et votre histoire sera enseignée dans tous les manuels scolaires du continent africain. Vous aurez alors réussi là où Mandéla et sa génération ont échoué. Qu’on ne se trompe pas, la véritable riposte contre cette crise sanitaire et économique demeure les Etats-Unis d’Afrique. Car si en toutes choses malheur est bon, cette crise devrait nous ouvrir les yeux enfin, pour réaliser l’union du continent.
Avec ses mines d’or, de diamant, de bauxite, de fer, de zircon, d’uranium, avec ses ressources pétrolières, gazières etc…quasi intarissable, comment l’Afrique peut-elle encore demeurer le continent le plus pauvre du monde ? Depuis les indépendances, cette question n’a pas encore trouvé de réponse. La vérité, c’est que l’indépendance politique n’a pas été suivie d’effet sur le plan économique. Ainsi, depuis le départ des colons, les entreprises occidentales exploitent nosmatières premières sur la base de contrats dont les termes desservent le continent. L’Afrique dans la pauvreté, enrichit le monde. Cette dernière dans la famine, nourrit l’humanité.
Monsieur le Président de la République, l’une des conséquences heureuses du Covid19 devrait être la naissance des Etats-Unis d’Afrique. Il faut juste que cette nouvelle génération de Chefs d’Etat africains ait la volonté politique de renoncer au nationalisme étroit en cédant une partie de leursouveraineté nationale au profit de l’unité du continent. Le Covid19 nous a assez aidés à comprendre que l’avenir de l’Afrique est dans son unité et les grandes entités ont une capacité de résilience face à certaines crises majeures.
Monsieur le Président de la République, ce n’est pas faute d’essayer que vos prédécesseurs n’avaient pas réussi à unir l’Afrique. Kwamé Nkrumah ancien président du Ghana, Gamal Abdel Nasser, ancien président de l’Egypte, Sékou Touré ancien président de la Guinée, Thomas Sankara ancien président du Burkina Faso, Me Abdoulaye Wade, ancien président du Sénégal, Mohammar Khadafi ancien président de la Libye, Olusegun Obassanjo ancien président du Nigéria, Thabo Mbeki ancien président de l’Afrique du Sud, Alpha Oumar Konaré ancien président du Mali, Abdelaziz Bouteflika ancien président de l’Algérie etc... ont tous quitté le pouvoir sans réaliser leur vœu de fonder les Etats-Unis d’Afrique. Et ma certitude est que, vous partagez les mêmes convictions que votre père, Me Abdoulaye Wade qui se bat jusqu’à nos jours, pour cette cause, qu’il a théorisée dans son ouvrage un «Destin pour l’Afrique». La preuve est que vous avez été le seul dirigeant africain à avoir osé répondre aux propos discourtois de Donald Trump qui avait qualifié l’Afrique, «de pays de merdre».
Devant l’Europe, les Etats-Unis, la Chine, la Russie oul’Arabie Saoudite, l’Afrique doit parler d’une seule voix. Nous rêvons d’un sommet France-Afrique, Afrique-Russie, ou Afrique-Chine où les présidents de ces pays feront face à un seul chef d’Etat africain qui parlera au nom des Etats-Unis d’Afrique (EUA). Lorsqu’Emmanuel Macron défend l’Europe, Donald Trump vend son «América first », les leaders africains doivent se départir de leur nationalisme appauvrissant, pour faire de l’unité de l’Afrique leur sacerdoce.
LE NOUVEL ORDRE AFRICAIN D’ABORD
En demandant l’annulation de la dette, Monsieur le Président de la République vous vous êtes constitué en avocat des pays africains. Vous avez été bien entendu et bien compris. Toutefois, ne vous arrêtez pas en si bon chemin Monsieur le président. Invitez vos pairs autour d’une table pour qu’ils engagent le processus de création des EUA.
L’Afrique et le monde ont connu des crises multiformes. Et d’autres crises vont encore surgir dans l’avenir. Il ne faudrait pas que les africains de demain, abordent les crises à venir dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui. Car, nous rêvons de voir un jour, l’Afrique apporter de l’aide budgétaire à l’Europe et aux Etats-Unis. Pour cela, il faut de nouvelles orientations stratégiques et politiques, portées par des acteurs courageux, dans un cadre exclusivement africain.
Avec une population de 01 milliard 300 millions d’habitants, l’Afrique est un marché potentiel à la dimension de la Chine. Les pays africains peuvent commercer entre eux sans souffrir de l’absence des autres. Avec le recul, on se rend compte quela monnaie Eco n’est plus utile et, il faudrait engager des discussions pour aller directement vers une monnaie africainequi se démarque du tutorat français.
Monsieur le Président de la République, à mon humble avis, avant d’aller vers un Nouvel Ordre Mondial (NOM), il est souhaitable de construire les bases d’un Nouvel Ordre Africain (NOA) avec l’EUA comme point de départ. Sans cela, l’Afrique n’occupera jamais la place qui lui revient dans ce NOM.
L’Afrique est considérée par ses partenaires comme le continent des guerres, des maladies, de la corruption, du terroriste, de la mal gouvernance démocratique etc… Voilà pourquoi, les Maîtres du monde n’invitent jamais les africains dans les rencontres de prise de décision. Toutes les grandes décisions qui engagent le monde et influencent nos vies, nous sont imposées.
Ce sont les pays membres d’office du Conseil de Sécurité (G5), du G7, du G20 qui gouvernent le monde. Ils nous imposent leur vision, leur modèle économique, leur modèle démocratique, leur culture etc... C’est-à-dire leur Ordre Mondial.
Leurs entreprises retrouvent leur santé financière avec de juteux contrats en Afrique. Ils ont créé des ONG et des Organisations Internationales plus puissantes et plus influentes que nos petits Etats. Les budgets des entreprises comme Total, Exxon Mobil, Aramco, Bp, Mc Donald, Coca Cola dépassentlargement celui de l’ensemble des pays africains dont les ressources naturelles ne profitent qu’à une petite partie de l’élite dirigeante.
Nous devons inventer notre propre conception de l’Ordre mondial pour rééquilibrer nos relations avec le reste du monde. Ce nouvel ordre devrait être discuté dans un grand ensemble africain. Désormais, rien ne sera plus comme avant. Et il faut un nouveau départ pour l’Afrique qui a raté son premier départ, au-lendemain des indépendances.
Avec les Etats-Unis d’Afrique, un nouveau modèle économique serait porté par ses pairs fondateurs soutenus par le peuple africain. Il faut construire un grand Bloc économique, politique, financier, commercial, monétaire etsécuritaire. Car, avec nos petits pays endettés, nos petits budgets, nos partis politiques, nos moyens extrêmement limités et nos acteurs politiques qui oublient d’imprimer l’unité du continent dans leurs programmes politiques, l’Afrique ratera encore le train de l’Histoire. Cette Histoire qui se construira sur les vestiges du Covid19.
Voilà pourquoi Monsieur le Président de la République, nous vous encourageons à répondre à l’appel pour l’édification d’unNouvel Ordre Mondial, mais sous la bannière des Etats-Unis d’Afrique (EUA).
Agressés par le virus, la Chine, l'Union européenne, les USA n’ont compté que sur eux-mêmes d’abord. Là où les africains recroquevillés dans leur petit territoire avec des moyens presque inexistants, attendaient l'aide extérieure.
Monsieur le Président de la République, ce serait malheureuxpour l’histoire du continent, pénible pour le peuple qui subit les affres de la pauvreté et regrettable pour vous dirigeants,qu’après le Coronavirus, que l’Afrique continue d’existercomme elle l’a toujours été avant la pandémie. Ce serait un grand échec pour votre génération et l’aide accordée aujourd’hui à l’Afrique par la Communauté internationale, n’aurait finalement servi à rien. Alors, en tant que Chefs d’Etat africains, vous êtes tous interpelés. Car, la pandémievient de nous montrer l'urgence d'aller vers les Etats Unis d’Afrique (EUA) pour nous émanciper des autres. Il faut identifier, éviter et dépasser tous les obstacles qui avaient empêché à la génération de Me Wade, de Khadaffi, de Thabo Mbekki de réussir l’Union.
Nous ne le dirons jamais assez, l'après Covid19 devrait être marqué par la naissance des Etats Unis d’Afrique. Puisque, demain comme hier, aucun État africain ne pourra à lui seul,porter sur ses frêles épaules, les défis du développement.
C’est dans l’unité seulement, que nous serons assez forts pour prétendre discuter d’égal à égal, avec nos partenaires. Mais nos «morceaux Etats » n'ont aucune envergure devant le bloc politique, économique et financier américain, européen ou chinois.
D’ailleurs, avec quel Modéle, ces pauvres pays africains divisés, vont-ils répondre au banquet du Nouvel Ordre Mondial ? Ou bien y vont-ils pour se faire phagocyter à nouveau ou pour compléter la liste des présents ?
Le virus a changé le monde, les rapports de force politiques et économiques vont forcément évoluer, surtout en faveur des Blocs. De ce virus naîtra un monde nouveau. L'Afrique devrait alors pour mieux aborder l'avenir, essayer l’unité sans aucune hypocrisie.
Par ailleurs, les EUA faciliteront la création d’une Armée africaine pour relever les défis sécuritaires face à la menace terroriste.
Monsieur le Président de la République, osons-nous espérer qu’enfin, l’Afrique va se réveiller ? Car, notre certitude c’est que tous les objectifs de développement fixés par nos pays, risquent de ne pas être atteints même dans le long terme.
Monsieur le Président de la République, nous devons penser à l’Afrique et agir en africain, puisque, nos Etats faiblesn’arriveront jamais à concurrencer le bloc (européen et américain) qui a atteint un niveau de développement jusque-ici, hors de portée de l’Afrique.
L’acteur politique africain, le plus honnête et le plus crédible, sera celui qui reconnaîtra publiquement, que sans les Etats-Unis d’Afrique, nous atteindrons difficilement le développement économique, pour ne pas dire jamais. Cela, les peuples d’Afrique doivent en être conscients, au moins pour une première, afin qu’ils cessent de courir derrière des hommes politiques marchands d’illusion.
Monsieur le Président de la République, la pauvreté de l’Afrique n’est pas une fatalité. Certes, nous avons connul’esclavage, la colonisation et le néo colonialisme, mais nous devons cessez de nous plaindre et de faire porter à chaque fois le chapeau aux coupables colonisateurs.
La majeure partie des pays africains sont indépendants depuis 60 ans, et pourtant rien n’a changé. Pourquoi ? Depuis 06 décennies, nous sommes maîtres de nos destins. Il ne faudrait pas que l’histoire nous empêche de penser à l’avenir. Le passé de l’Afrique ne doit pas nous divertir. Les pleurs sur notre sort, les critiques à l’égard des occidentaux, les sentiments de vengeance, seront toujours des plombs accrochés sur nos ailes.
Monsieur le Président de la République, le Codi19 offre aux pays africains l’occasion de siffler un nouveau départ et de remettre le compteur à zéro. Les Américains et les Européens ont réussi l’unité, pourquoi pas nous africains ? La pandémie devrait susciter un sursaut chez chaque chef d’Etat africain en exercice.
Monsieur le Président de la République, vous avez été le porte-parole de l’Afrique en demandant l’annulation de la dette. Une demande qui sera bientôt satisfaite. Ne vous arrêtez pas en si bon chemin, engagez le chantier des Etats-Unis d’Afrique, réalisez-le et votre nom sera gravé à jamais en lettre d’or dans les annales de l’histoire du continent. Ce serait une perte immense, un échec injustifiable que de vous voir, vous et votre génération, quitter le pouvoir sans réaliser ce projet.
J’espère que vous transmettrez ma lettre à vos pairs. Et, ils doivent également comprendre que les Sportifs, les Artistes, les Professeurs, la société civile africaine, tous militent pour les Etats-Unis d’Afrique. La balle est alors dans le camp des dirigeants…
Résonnent encore dans mes oreilles, les belles chansons«Africa» d'Ismaila LO, de Youssou NDOUR, d’Omar PENE, d’Alpha BLONDY, de Baba MAAL, de Dj Awadi, de Tiken JA etc…, et le discours véridique du talentueux artiste comédien, le défunt Ndiaye Doss dans le film de Guelewar...
Les peuples africains sont prêts à faire le grand saut. Mais il semble que l’élite politique au pouvoir, tergiverse. Celaconfirme que les peuples africains sont en avance sur leurs dirigeants.
Monsieur le Président de la République, l'annulation de la dette est une excellente chose mais, elle ne suffit guère, pour rendre l'économie africaine compétitive devant les trois Blocs en face. La situation des populations africaines sera exécrable si les dirigeants ne mettent pas en place une stratégie commune de gestion de l'après Covid19.
En 2005, alors que vous étiez premier ministre du Sénégal, une partie de la dette fut annulée. Malgré cela, nous sommes encore là, à demander encore une nouvelle annulation. C'est cecycle d'endettement qu'il faudra d’abord maîtriser puis gérer dans un cadre plus global.
Au-delà du secours apporté aux populations et des grands efforts que vous avez déployés pour soutenir les sénégalais (vous êtes pour ça), il y a un problème de fond que tous les dirigeants africains doivent appréhender dans toute sa dimension. C'est l'urgence de concrétiser l'union.
Monsieur le Président de la République, c’est pendant les grandes crises qu'on prend les grandes décisions. C’est durant ces moments aussi que l’on reconnaît les grands hommes. Si nous voulons que cette Afrique qui souffre de la pandémie et ses conséquences économiques, se relève sur ses jambes, il est impératif que vous mettiez en place un grand ensemble africain.
Monsieur le Président, les modèles économiques et politiquesde vos prédécesseurs n’ont pas répondu à l’attente des africains. Essayons l’unité alors.
Dans le préambule de la Constitution sénégalaise on peut lire : «Le Peuple sénégalais: soucieux de préparer la voie de l’unité des Etats de l’Afrique et d’assurer les perspectives que comporte cette unité; conscient de la nécessité d’une Unité politique, culturelle, économique et sociale, indispensable àl’affirmation de la personnalité africaine; conscient des impératifs historiques, moraux et matériels qui unissent les Etats de l’Ouest Africain. Décide: Que la République du Sénégal ne ménagera aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine ». Ceci est le mandat que vous a délivré le peuple Sénégalais.
Excusez-moi Monsieur le Président de la République d’avoirété long. Comprenez mon amour pour l’Afrique et ma folle envie de vous voir réussir cette mission si exaltante.
Espérant recevoir une réponse de votre part, je vous prie, Excellence Monsieur le Président de la République, d’agréer l’expression de mes sentiments citoyens…
Mamadou Mouth BANE