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Entretien avec Mamoussé Diagne : «Le coronavirus nous désigne le chemin de l’humilité»
Publié le mercredi 15 avril 2020  |  Le Quotidien
Mamoussé
© Autre presse par DR
Mamoussé Diagne, Professeur agrégé de philosophie
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Le regard de Mamoussé Diagne, Professeur agrégé de philosophie, a été sollicité pour comprendre ce qui arrive à l’homme et à l’humanité avec la propagation du coronavirus. Une pandémie qui sème la graine de la mort «comme dans une guerre classique». Le Covid-19, qui s’invite au banquet de l’innommable et de l’indicible, est en train de nous confiner dans le champ de ce qui est humainement accessible. C’est dans le temps et dans l’espace, dit-il, que le coronavirus nous oblige à nous interroger sans avoir de réponse probable. Faisant de nous des «contemporains de ce qui nous arrive sans savoir le nommer, lui trouver un nom». Pour le philosophe, «le coronavirus instaure une sorte de démocratie par la catastrophe» en s’attaquant aussi bien aux têtes couronnées et aux stars qu’aux pauvres. Désignant du coup «le chemin de l’humilité».

Les philosophes sont-ils autorisés à parler du coronavirus ?
Non seulement nous sommes autorisés à parler du coronavirus en tant que personnes concernées par cette maladie, mais aussi en tant que sujets qui questionnent le monde pour le comprendre. Pour une fois, dans l’histoire du monde, quelque chose intervient qui concerne tout le monde. Non pas seulement le monde comme totalité dans laquelle nous sommes tous pris, mais la mondanité du monde comme interpellation qui surgit à l’intérieur de tous ceux qui l’habitent et qu’il habite. Chacun est, pour ainsi dire, «aux premières loges», puisqu’il est à la fois spectateur des ravages quotidiens de la maladie et peut être la toute prochaine victime. Un peu comme dans La Peste de Camus, où le docteur Rieux qui soigne les autres est, à la fin de l’épidémie, l’une des ultimes proies du monstre. En nous mettant à égalité, le coronavirus instaure une sorte de démocratie par la catastrophe et du coup, chacun peut se considérer comme étant équivalent à tous les autres sous l’angle de la précarité de l’existence. Donc, le philosophe a le droit d’en parler parce qu’il est concerné au sens fort du terme : il se trouve en situation. Il est d’autant plus autorisé à en parler qu’il ne s’agit pas d’œuvre de fiction cette fois-ci. Il s’agit d’une réalité qu’il a sous les yeux et par rapport à laquelle il peut entretenir une distance minimale, celle d’une réflexion au second degré, et se demander qu’est-ce que cela peut signifier ? Les questions vont s’enchaîner au fur et à mesure que la pandémie s’étend. Non seulement il est autorisé, mais le philosophe est même sommé de s’interroger face cette maladie.

Comment le philosophe doit-il parler du Covid-19 ?
Le philosophe peut parler du coronavirus comme des différentes catastrophes qui se sont abattues sur le monde depuis la nuit des temps. L’épidémie est un fait qui a neutralisé les combattants au moyen âge. Elle a fait beaucoup de victimes pendant la grande guerre. La pandémie de maladie à coronavirus touche directement à la vie de quelqu’un ou à celle d’une communauté, c’est pourquoi ça attire autant l’attention. Donc, on est obligé devant cette évidence massive de s’interroger, de se poser des questions sur la valeur de la vie elle-même pour dépasser l’esquive de la diversion et du divertissement destiné à masquer la peur, mais aussi les simples explications techno-médicalisantes trop courtes.

Qu’est-ce qui explique cette peur qu’affiche l’humanité tout entière, puisque le coronavirus est une maladie comme toute autre, vu sous l’angle de dysfonctionnement de l’organisme ?
Je doute que le coronavirus soit une maladie comme une autre, ne serait-ce que par son caractère totalitaire qui en fait une pandémie. Il se signale par son caractère brutal qui fait qu’en si peu de temps le coronavirus a engendré une telle catastrophe face à laquelle nous nous sentons pratiquement comme désarmés. Tout le contraire des autres maladies qui sont plus circonscrites dans le temps ou dans l’espace lorsqu’elles surviennent. Cette fois-ci, c’est un ennemi qui semble surgir de partout, encercler la communauté humaine et chacun là où il est.
La particularité du Covid-19, c’est de nous concerner en mettant devant nous cette question directe de la mort que l’on regarde en face. Comme le soleil, on ne peut le fixer longtemps sans perdre la vue, ou au moins être hébété. Nous revient en mémoire la demande faite sur le Sinaï par Moïse à l’Eternel de lui montrer sa face, et la réponse de Yahvé Elohim, le Seigneur des mondes : «L’homme ne peut pas me voir et rester vivant.» Et c’est d’un buisson ardent que partira le message destiné aux enfants d’Israël. La représentation de la création de l’homme sur le plafond de la chapelle Sixtine par Michel Ange respecte cette distance irréductible entre la créature et son Créateur : leurs index se rapprochent sans se toucher, sous peine de voir celle-là foudroyée par celui-ci. Toutes proportions gardées, il suffit d’observer les gens qui ont perdu un proche, mais aussi ceux dont un parent est déclaré guéri et qu’ils considèrent avec une incrédulité non feinte comme un revenant. Il faut dire de ce point de vue que ça ne concerne pas que l’homme de la rue.
Le coronavirus s’attaque aux têtes couronnées, à l’image des Princes Charles d’Angle­terre et Albert II de Monaco, aux stars comme Blaise Matuidi et Kevin Durant. Et fait même peur à Trump, l’homme le plus puissant de la planète qui était au début de la pandémie dans une posture de défiance ou de dérision, mais complètement à genoux aujourd’hui. Comment peut-on expliquer cela ?
Lorsque toute tête qui dépasse trépasse et que par une sorte de malin plaisir il s’attaque à des icônes et aux têtes couronnées, comme pour revendiquer la seule couronne incontestable (avec la disparition de stars comme Manu Dibango qui nous sont proches), ou met à genoux l’homme qui se trouve à la tête de l’Etat le plus puissant de la planète (et ne perdait aucune occasion de le montrer), il nous désigne le chemin de l’humilité.
Quand je vois des chefs d’Etat, c’est-à-dire des gens qui ont en charge des communautés entières, et dont la vocation est de les rassurer et les de défendre, parler du coronavirus, dans leurs yeux, on lit la peur. C’est le cas lorsque l’autre jour je regardais les yeux de Emmanuel Macron, parlant aux populations en leur disant : «Nous sommes en guerre.» Or cette expression, «nous sommes en guerre», veut dire que le conflit concerne des communautés, c’est des Peuples qui affrontent d’autres. Si on lui posait la question à l’improviste : «Vous êtes en guerre contre qui ?», je me demande s’il n’aurait pas été désarçonné par cette interrogation. A la limite, la question n’est sensée qu’en changeant la formulation : «Vous êtes en guerre contre quoi ?» Et ce «quoi» n’est pas un nom avec un qualificatif. Or on ne peut qualifier qu’un ennemi qui a un visage, qu’on peut reconnaître directement et combattre sous le mode classique. Nous sommes en face de quelque chose qui crée la mort comme dans une guerre classique. C’est la peur face au néant, à la possibilité d’une néantisation de la civilisation. Avec le coronavirus, c’est les vieilles peurs de l’humanité qui renaissent, parce que des civilisations entières ont disparu de la surface de la terre, quelquefois emportées par des changements climatiques ou d’autres calamités. C’est a posteriori que ces questions ont un sens relatif. Là, nous sommes à quelque chose de pareil, mais nous sommes contemporains de ce qui nous arrive sans savoir le nommer, lui trouver un nom. A part le nom scientifique, c’est quelque chose que l’on peut nommer de manière provisoire, mais qui porte un masque. Tant que l’on n’arrive pas à nommer quelque chose de manière satisfaisante, il n’en a pas encore la nature. Adam lui-même, «fait à l’image et à la ressemblance de Dieu», n’établit sa suprématie sur les autres créatures que lorsqu’il reçoit de son Seigneur le privilège de leur donner un nom, de sorte que «chaque être ait pour nom, celui que l’homme lui donnerait». Dans beaucoup de cultures, nommer ce n’est pas étiqueter les choses et les êtres, mais les posséder. Ce qui fait dire au philosophe autrichien Ludwig Wittgenstein : «Les limites de mon monde, ce sont les limites de mon langage.»
S’agissant de la guerre, il faut en préciser la nature, en vous rappelant certains passages de Hegel sur la question. Celui qui accepte d’exposer volontairement et consciemment son être biologique se montre supérieur à celui-ci. Mais déjà l’invention de l’arme à feu, par la mort donnée à distance, change la signification du courage. La violence et la mort peuvent avoir une valeur positive pour les individus comme pour les Peuples, en leur offrant une occasion de renouvellement, mais elles peuvent également se réduire à la pure «terreur du négatif» et ne pas avoir un sens supérieur à celui de couper un bout de chou ou de boire un verre d’eau. Dans ce qui est hérité de Hegel, le marxisme retiendra certains aspects du rôle de la violence dans l’histoire. Mais devant cette mort massivement subie et nullement recherchée pour défendre une patrie ou un idéal, vous voyez toutes les révisions à faire, tous les nouveaux boulevards qui s’ouvrent pour la pensée, quand on tente d’aller au-delà de «l’évènementialité» pure.

Si l’on peut par métaphore assimiler notre corps à un réceptacle de jeu de forces complexes qui s’affrontent avec comme unique but de subsister aussi longtemps que possible, est-il dès lors raisonnable d’établir un lien entre le coronavirus et la mort ?
La vie peut être pensée comme une sorte d’équilibre entre le principe vital qui fait qu’on subsiste et le principe mortifère composé d’éléments qui nous tirent vers la néantisation ou la destruction des forces positives. Le coronavirus apparaît comme pure négativité et survient de manière brutale. C’est sa brutalité qui fait qu’il est même difficile de circonscrire le champ de la bataille. C’est comme si le ciel nous tombait sur la tête, pour parler comme les Gaulois. Cela veut dire que tu n’as pas le temps de réfléchir, de crier au secours, parce que tu es déjà mort. C’est ce qui fait son caractère de tragédie absolue. Tout ce que l’on peut donner comme consignes ou conseils sont des palliatifs : lavez-vous les mains, comportez-vous de telle manière ! Ce sont des mesures préventives. Quand la maladie arrive, c’est l’isolement par rapport à soi-même, à sa famille, ou c’est le confinement, c’est-à-dire le fait d’être coupé des autres, de briser le lien qui faisait que ce qu’on appelait cité, le vivre-ensemble, se voit remis en cause. Ça, c’est quelque chose de terrible, parce que ce sont ces deux choses qui définissent le principe du moi, en tant que je me positionne comme force capable de vivre ou de vouloir vivre et mon rapport aux autres comme vivant eux aussi dans une communauté que nous partageons. Ces deux choses semblent d’un seul coup remises en question sans que l’on sache jusqu’à quand et jusqu’où ? C’est dans le temps et l’espace que le coronavirus nous oblige à nous interroger sans avoir de réponse probable. On dit, en nous donnant un peu d’espoir, qu’en Chine, apparemment les choses semblent se stabiliser. Ailleurs, on vous dit que le pire est à venir, parce qu’on n’a pas encore trouvé l’antidote. C’est un tout petit peu comme la lance d’Achille dont Homère disait qu’elle avait ce pouvoir mystérieux de guérir les blessures qu’elle occasionnait. C’est cela qui a donné aux Grecs ce mot merveilleux pour désigner le remède, mais en même temps le poison : c’est le pharmakon. Ce devant quoi nous nous trouvons aujourd’hui : un mystère absolu. Quelquefois, il suffit de saluer son meilleur ami. Et parmi les premiers cas répertoriés, il y a des couples. C’est dans l’intimité que le coronavirus s’invite, à tel point que ta propre femme est peut-être ton ennemi à l’intérieur de la maison ou que tu sois l’ennemi de tes propres enfants. Arrivera un moment où des familles ou des communautés vont éclater. Les pays se barricadent déjà. Bientôt les quartiers vont entrer dans la danse. Avec le confinement, des individus ne peuvent sortir de chez eux pour se promener dans la rue. C’est le principe de liberté qui est aujourd’hui remis en cause ; d’où la gravité de cette pandémie.

En se fiant aux propos de Spinoza qui pense que la mort ne peut venir que du dehors, on peut en tirer la conséquence que l’humain n’est pas intrinsèquement déterminé à mourir. Le fait que des personnes guérissent du Covid-19 pourrait nous amener à défendre l’idée selon laquelle la mort n’est qu’accidentelle. Est-ce votre compréhension ?
La mort est toujours le fruit d’une rencontre, avec une altérité qui est cette fois-ci absolue. Ma petite-fille, en classe de Terminale, est en train de réfléchir sur un sujet autour d’une probable «racialisation» du coronavirus, puisqu’avec l’apparition de cette maladie, les Chinois ont été stigmatisés par certains. Au lieu de se situer du point de vue de l’humain, de l’humanité qu’ils partagent avec nous, des hommes ont scindé la planète en disant : «C’est les autres.» Ces «autres» deviennent la source d’où vient le mal. C’est grave, puisque la mise à l’index ici a des relents culturels. En Afrique, il y a des individus qui pensaient que le coronavirus ne s’attaque pas aux Noirs, parce que nous sommes dans un climat chaud. Si c’est interprété comme cela, le coronavirus devient un simple accident qui peut ne pas se produire ou qui se produit le plus tard possible en prenant des précautions. Le coronavirus semble cette fois-ci poser la question autrement, et fait de cette altérité une question du dehors et du dedans. C’est le dehors que l’on transforme en un dedans en attrapant le virus du fait des rapports humains ou en respirant l’air, mais aussi en un dedans puisque la duplication cellulaire va occasionner des transformations ou mutations qui vont se produire en moi. Mais on n’a pas le schéma réel de causalité. On ne connaît pas non plus le principe de reproduction de la duplication. Et qui dit mutation dit altérité, qui devient autre dans son altérité même. C’est ce qui est assez terrible et trouble nos paradigmes habituels d’explication de ce qu’on appelait la maladie jusqu’ici. Ce qui lui donne à la limite une dimension extraordinaire. Et de l’extraordinaire à la métaphysique, il n’y a qu’un pas. C’est ce que font chaque jour ceux qui vous disent : l’humanité semble punie de quelque chose. Dans la Bible, dans les grands livres sacrés, à chaque fois que l’humanité est parvenue à un certain degré d’avilissement ou d’écart par rapport à la norme, quelque chose est intervenue : c’est le feu du ciel, les pestes, les catastrophes, etc. Les grands prophètes ont vécu dans des périodes où il y avait beaucoup trop de mal, avec des schémas d’explication qui participent du raffermissement de telle ou telle foi. C’est le cas de Noé par exemple. On s’échappe du domaine purement humain vers autre chose de para ou supra humain. Dès lors, il n’est plus question de simple maladie. On quitte le plan de la pure immanence pour une échappée vers la transcendance. Ce n’est plus l’autre, mais l’ailleurs qui prévaut.

Nous sommes tous d’accord sur le caractère dangereux du coronavirus. Comment alors expliquer l’attitude de certains qui doutent de son existence ?
Je pourrais donner une réponse simple, en disant qu’ils sont inconscients parce qu’ils voient tous les jours des personnes en mourir. Ils douteraient de cela en pensant que ces personnes seraient mortes d’autre chose que du coronavirus. Mais cela peut également procéder d’explications qui, en fait, ne sont pas aussi absurdes que cela à leurs yeux. Ça les protège. Pour moi, ça les déprotège. S’ils sont cohérents avec eux-mêmes, ils ne doivent plus prendre de précautions, ni respecter les conseils du ministère de la Santé et des spécialistes sur la question. Ceux qui sont dans la négation ou le nihilisme, se disent : vaut mieux ne pas croire pour ne pas vous empoisonner la vie. De toute façon, vous mourrez un jour. Ils ont une attitude fataliste. Or le fatalisme est une posture de défense et non de suicide. Ils se disent : mieux vaut mourir en ignorant ce qui nous tue, parce que tôt ou tard vous mourrez un jour. C’est exactement ceux qui aujourd’hui veulent aller à des rassemblements religieux déclarés potentiellement dangereux et espèrent être enterrés dans des cimetières sacrés en cas de décès.

Doit-on avoir peur de mourir du coronavirus ?
Oui, mais d’une peur raisonnable, parce que si on était seul concerné, chacun d’entre nous aurait sa réaction face à la maladie, face à la mort. Ici, on ne meurt jamais seul parce qu’il y a tous les effets collatéraux. On est responsable. Le principe de responsabilité qui fait que nous sommes chefs de famille, nous participons à une entreprise, pas seulement au sens du lieu où on travaille, mais de destin d’une Nation. Les responsabilités qu’on y occupe, avec le fait de partager une direction dans laquelle chacun de nous a sa place. Comme si dans la pirogue, chaque rameur doit se sentir responsable, à l’image de celui qui sent les flèches et qui pense que Troie ne sera pas conquis. C’est là où se situe en ce moment le problème de la peur ou non de mourir du coronavirus. Cette peur est salutaire en un sens, même si au fond de soi-même on se dit : ça arrivera, ça n’arrivera pas, j’ai une peur raisonnable. Ce n’est pas seulement pour moi, c’est pour mes enfants, mon épouse, dont je suis directement responsable, que je dois me préserver et mettre hors de danger, et au-delà pour ceux avec qui je partage le vouloir vire ensemble. En me situant de ce point de vue, la peur s’entend non pas seulement comme une réaction instinctive, animale et personnelle, mais comme une réaction raisonnée par rapport aux victimes collatérales.

On peut comprendre qu’on puisse avoir une peur raisonnable d’être emporté par le coronavirus. Mais doit-on pour autant afficher la honte d’en mourir ?
Non, à la limite pour une fois, cette maladie ne comporte pas d’aspects qui touchent à des valeurs dont la transgression est liée à la honte et à l’interdit, comme ça été le cas pour le Sida ou toutes ces maladies liées à la sexualité, à des choses sur lesquelles l’homme a valorisé et a mis également des principes d’interdit. Ce n’est pas interdit de donner la main à quelqu’un, c’est plutôt l’inverse qui l’est, d’aller chez des voisins, au contraire. C’est pour cette raison-là qu’il est plus difficile de faire passer des préceptes même de précaution. L’autre jour, il y a des personnes qui étaient choquées de voir le ministre de la Santé saluer un chef religieux en le touchant avec le coude. Non, il aurait pu lui donner la main quitte à se nettoyer après. A mon avis, on ne doit avoir honte d’aucune mort dont celle qui survient de la maladie du Covid-19.
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