Les journaux reçus jeudi à l’APS traitent du limogeage du Directeur général de l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), ainsi que des élections locales et des libertés publiques.
Abou Lô a été démis de ses fonctions, mercredi, à l'issue du dernier Conseil des ministres. Il est remplacé par Abdou Karim Sall, un des employés de l’ARTP. Ce dernier est également l’un des responsables de la Convergence des cadres de l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir).
Prié par les journalistes de dire si ce limogeage était lié aux derniers événements survenus dans la commune de Ogo (Matam) où la liste de Benno Bokk Yakaar (BBY) a été frappée de forclusion, après le kidnapping de son mandataire, Alassane Niane, le porte-parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, a dit qu'il n'avait aucune idée des raisons ayant conduit à l'éviction d'Abou Lô.
''Je ne peux pas en dire plus, parce que cela relève du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat de remplacer qui il veut. Je ne peux pas commenter une telle décision'', a déclaré M. Coulibaly.
"Je ne peux pas dire si la motivation est politique, ou pas. Je n’ai pas le privilège de discuter avec le président de la République sur les raisons de certaines mesures individuelles’’, a expliqué le ministre chargé de la Promotion de la bonne gouvernance lors d’un point de presse.
Sur cette affaire, Sud Quotidien titre ‘’Macky Sall limoge Abou Lô’’. Le journal évoque ‘’(les) dégâts collatéraux du kidnaping à Ogo’’.
Pour le journal Enquête, ‘’Abou Lô chute à Ogo’’. ‘’De la problématique de sa nationalité à la forclusion de la liste Bennoo Bokk Yaakaar à Ogo qu’on lui attribue, en passant par sa présence éclair au ministère de la Communication, Abou Lô poursuit sa descente…dans le Macky’’, écrit le journal.
Le Populaire voit dans ce limogeage ‘’les conséquences des tiraillements dans les investitures pour les locales’’ et estime que c’est un ‘’signale pour les autres’’. Le "Pop" ajoute : ‘’(…) Macky va sabrer d’autres têtes après le scrutin du 29 juin’’.
Quel est l’avenir de l’ex-DG de l’ARTP ? ‘’Abou Lô risque la prison’’, titre La Tribune, soulignant que le rapt de l’inspecteur Alassane Niane ‘’lui coûte cher’’. Pour Walfadjri, ‘’Abou Lô risque gros’’. Le journal précise : ‘’L’ancien ministre de la Communication pourrait être traîné en justice, il encourt une peine allant de 5 à 10 ans’’.
Pour L’Observateur, Abou Lô, c’est ‘’l’histoire d’un +Allemand+ indésirable dans le Macky’’. Le journal met en même temps en exergue les ‘’ombres’’ qui planent sur la tenue du scrutin du 29 juin après la saisine de la Cour suprême par Ndiaga Sylla (Jëf-Jël) qui a attaqué des décrets fixant la répartition des sièges dans les conseils municipaux, de villes et départementaux. Selon L’Observateur, ‘’si la requête de Ndiaga Sylla (…) est acceptée, les élections seront reportées’’.
A sa Une, Le Quotidien titre ‘’Amnesty épingle Macky’’, au sujet de droits humains, des autorisations de marche, etc. Dans le journal, la responsable d’Amnesty Sénégal, Nafi Samba Kâ, soutient : ‘’(Macky Sall) est allergique aux manifestations. Wade était plus réceptif aux droits humains’’.
Comme une réponse à cette sortie, le président de la République a assuré, mercredi en Conseil des ministres, que L’Etat ‘’ veillera au respect scrupuleux des libertés publiques’’, rapporte Le Soleil.
''Dans ce cadre et en sa qualité de gardien de la Constitution, il a réitéré sa ligne de conduite qui consistera toujours à veiller scrupuleusement à la consolidation de la renommée de notre démocratie et au respect des libertés publiques, conformément aux lois et règlements en vigueur’’, selon le communiqué du Conseil des ministres.