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Un boutiquier écope des travaux forcés à perpétuité pour l’assassinat de son jeune frère
Publié le jeudi 8 mai 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise


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La Cour d’assises de Ziguinchor (Sud) a condamné mercredi l’accusé Mamadou Bâ à la peine des travaux forcés à perpétuité pour l'assassinat de son jeune frère Ismaïla Bâ, a constaté l’APS.

La cour a aussi ordonné la confiscation de l’arme saisie sur le sieur Bâ, détenu provisoirement depuis le 10 juin 2008 à la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Ziguinchor.

Les faits ont eu lieu le 7 juin 2007 à Yama Togne, un quartier de Ziguinchor, théâtre d'une altercation entre deux frères germains qui a tourné au drame, avec Mamadou Ba, un boutiquier d’origine guinéenne, qui a poignardé son jeune frère Ismaïla Ba.

La victime avait été évacuée à l’hôpital régional de Ziguinchor, mais elle avait rendu l’âme avant même l’intervention des médecins. Le certificat de genre de mort révélait qu’Ismaïla Bâ avait reçu plusieurs coups de couteaux en différents endroits de son corps.

Entendu par les enquêteurs, Mamadou Bâ, née le 6 mai 1985 à Ziguinchor, déclarait qu’il avait surpris son jeune frère au moment où il franchissait la porte de la boutique de leur cousin Ibrahima Baldé, avant de lui asséner un coup de couteau à la hanche.

Sous le coup de la violence de l'arme, la victime est tombée à terre. Profitant de cette situation, l’accusé s’est alors jeté sur son jeune frère, en lui administrant plusieurs autres coups de couteau, jusqu’à ce que la manche de l'arme se brise, laissant la lame dans la poitrine de la victime.

Il a ensuite fracassé la tête d’Ismaïla Bâ en se servant d’une bouteille de boisson, avant d’être maîtrisé par la foule. Il avait déclaré qu’il avait discrètement rangé un couteau dans son sac, parce qu’il avait pris la décision de régler son compte à la victime.

Mamadou Bâ a informé que son jeune frère lui devait une somme de 600.000 francs qu’il avait injectée dans le capital de la boutique. Mais devant le juge d’instruction, il a varié dans ses déclarations, en soutenant que son jeune frère l’avait insulté et provoqué lors de l’inventaire de la boutique qu’il lui avait confiée.

L’accusé déclare que lorsque son jeune frère l’a bousculé, il est tombé sur un panier contenant des ustensiles de cuisine. Il a alors aperçu un couteau, avec lequel il lui a administré un coup à l’aisselle, ajoutant qu’il était sous l’emprise de l’alcool et du chanvre indien.

A la barre de la cour d’assises, l’accusé a aussi varié dans ses déclarations, en niant avoir fumé du chanvre indien. Il a aussi écarté toute préméditation, en relevant qu’il n’éprouvait aucune haine envers son jeune frère.

Il a souligné que le refus catégorique de celui-ci de lui rembourser les 600.000 francs est ce qui a motivé son acte qu’il dit avoir commis sous l’emprise de la colère et de l’alcool. Mais il a indiqué qu’il n’avait pas l’intention de tuer son jeune frère, tout en priant pour le repos de son âme.

Le père de famille qui a témoigné à la barre a décrit Mamadou Bâ comme son ennemi, rappelant qu’il l’avait un jour menacé de mort. Ahmadou Bâ a déclaré que l’accusé n’était pas un travailleur, contrairement à son jeune frère qui lui rendait beaucoup de services.

L’avocat général a demandé à la Cour de condamner l’accusé aux travaux forcés à perpétuité, estimant qu’il ne peut pas bénéficier de circonstances atténuantes.

‘’L’acte n’est pas excusable. Il a commis un meurtre et il tombe sous le coup de la loi. Le meurtre est établi de même que la préméditation’’, a dit Djibril Bâ.

Pour expliquer le mobile du crime, le représentant du ministère public a évoqué la jalousie, en soulignant que Mamadou Bâ se considère comme le mal aimé de la famille.

La défense a plaidé pour la disqualification des faits d’assassinat en coups mortels ayant entrainé la mort, sans l’intention de la donner. L'avocat de l'accusé, Me Kaoussou Bodian, a aussi insisté sur la thèse de légitime défense, signalant que le jeune frère avait bousculé son client.

‘’Il faut ramener les choses à leur juste proportion. L’accusé a réagi à une provocation. Ils se sont bagarrés et, dans la bataille, il n’y a pas de place pour la sérénité. Il était mu par des forces auxquelles il ne pouvait résister : la colère et l’absence de discernement’’, a-t-il fait valoir.

Me Bodian a soutenu que les propos du père de famille rentrent dans le cadre de la rancune et de la vengeance, estimant qu’il ne pouvait pas faire un bon témoignage à la barre.

La Cour d’assises a finalement suivi l’avocat général, en condamnant Mamadou Bâ aux travaux forcés à perpétuité pour avoir tué son jeune frère Ismaïla Bâ.

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