Grand amateur de football, François Hollande a, en tant que président de la République, remis la Légion d’honneur à Pape Diouf. À qui il rend hommage ici, en rappelant à la fois le destin, la réussite professionnelle et la grande culture de l’ancien dirigeant de l’OM.
«J’ai rencontré Pape Diouf bien avant d’être à l’Élysée. Il m’avait soutenu. Discrètement, mais sincèrement. Je le savais tenté par un mandat politique. Avant les municipales de 2014, j’avais essayé de le convaincre de participer à un vaste rassemblement de la gauche à Marseille. Il m’avait écouté, il m’avait confié ses réserves. Il se méfiait des partis. Il avait aussi des scrupules. Il ne voulait pas mélanger le foot et les élections. Finalement, il se présenta comme indépendant de gauche. Plus tard, nous en avons souri. En lui remettant la Légion d’honneur en 2013, je tenais à distinguer un homme qui, fier de ses origines, tenait à faire partager son amour de la langue française. Elle avait représenté pour lui un accès aux œuvres et à une culture universelle. C’est ainsi qu’il avait exercé son métier de journaliste. Le sport était un récit, le football une aventure, les joueurs des êtres humains. Comme agent, il avait fait prévaloir des valeurs plutôt que de considérer les footballeurs comme des marchandises. Comme dirigeant de l’OM, il rappelait qu’il était le seul dirigeant noir d’une grande équipe d’Europe. Cette singularité le choquait, mais il voulait en faire un point d’appui pour que le monde du football ressemble au monde lui-même. »