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Zahra Iyane Thiam, ministre de la microfinance, de l’économie sociale et solidaire: «Assurer notre propre confinement sans qu’on nous le dise»
Publié le mardi 31 mars 2020  |  Sud Quotidien
Atelier
© aDakar.com par DF
Atelier de mise en place du Réseau des acteurs et des collectivités territoriales pour l`économie sociale et solidaire du Sénégal (RACTES)
Dakar, le 26 novembre 2019 - Le ministre en charge de la Microfinance et de l`Economie sociale et solidaire a présidé, ce mardi, un atelier de mise en place du Réseau des acteurs et des collectivités territoriales pour l`économie sociale et solidaire du Sénégal (RACTES). Photo: Zahra Iyane Thiam, ministre en charge de la Microfinance et de l`Economie sociale et solidaire
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A côté des efforts fournis par le personnel soignant pour les personnes testées positives de la maladie à coronavirus, d’autres catégories de la population essaient de respecter les mesures édictées par le président de la République, notamment interdiction des rassemblements, couvre-feu de 20h à 06h, et celles hygiéniques du ministère de la Santé. Ce qui n’est pas sans conséquence sur tous les secteurs d’activités. Dans cet entretien, le ministre Zahra Iyane Thiam, revient sur l’impact du Covid-19 sur la microfinance et sur l’économie sociale et solidaire, non sans informer que son département entend prendre les bonnes mesures pour atténuer l’impact de la maladie. Pour ériger des mesures barrières contre la propagation de ce virus, Zahra Iyane Thiam dira : « Il faut que nous nous efforcions, au-delà de toutes les mesures indiquées, à plus de rigueur ».

«NOUS OBLIGER A UNE APPLICATION PLUS RIGOUREUSE DES MESURES»

Depuis l’annonce du premier cas, le 02 mars, il y a eu un certain nombre de mesures qui ont été prises, notamment la réactivation du comité national de gestion des épidémies. A l’issue du conseil présidentiel, le président de la République a validé le budget d’un milliard 400 millions FCFA, dans la perspective de lutte contre l’épidémie. Il faut reconnaitre d’abord que le virus est bien là, et qu’il circule à travers le territoire national, puisque nous avons plusieurs régions qui sont touchées. Nous avons des cas importés. Nous nous rendons compte de plus en plus qu’il y a des cas communautaires. Quand il s’agit d’un cas communautaire, c’est difficile, raison pour laquelle il faut saluer les mesures prises par le chef de l’État sur proposition du comité national de gestion des épidémies, et facilitées par les forces de sécurité pour ériger des mesures barrières contre la propagation de ce virus. Les décisions prises par le chef de l’État rencontrent les préoccupations des populations et également leur adhésion. Maintenant, nous devons aller vers une étape supérieure, en renforçant notre prise de conscience et nous obliger à une application plus rigoureuse des mesures. Beaucoup de gens parlaient de confinement, mais je pense que ce serait bon que les autorités le fassent par étape en fonction de nos spécificités et de nos réalités.

«NE PAS STIGMATISER LES PORTEURS DU VIRUS»

Le confinement dépendra de l’ampleur de la situation. Il faut que nous nous efforcions, audelà de toutes les mesures indiquées, à plus de rigueur. Assurer notre propre confinement sans qu’on nous le dise, d’autant plus que nous savons tous que le virus ne peut circuler qu’à travers des personnes. Ce sont des personnes qui véhiculent le virus. Donc, il nous faut respecter les mesures édictées. Rester chez nous et ne pas stigmatiser les porteurs du virus. Car si nous les stigmatisons, nous verrons que certaines personnes prises de peur peuvent commencer à rester chez eux, ou soit échapper aux structures sanitaires, soit aller se réfugier chez leur communauté pour se sentir en sécurité.

SI VOUS DIMINUIEZ LA MOBILITE DES PERSONNES, L’ACTIVITE ECONOMIQUE EST AU RALENTI

Lorsque nous avons eu des collègues en confinement, nous les avons appelés, nous les avons soutenus. Cette solidarité gouvernementale est réelle. La solidarité nationale que nous bâtissons à travers nos réactions, est plus importante. Des institutions de microfinance m’ont saisi pour apporter leur contribution. Cela veut dire que la solidarité est là, la norme pouvant accompagner la solidarité est le renforcement des applications des mesures. Si vous diminuiez la mobilité des personnes, c’est toute l’activité économique qui tourne au ralenti. En conséquence, il faut prendre en compte tout cela, dans la stratégie.

«LE SECTEUR DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE SERA IMPACTE »

L’économie sociale et solidaire est un modèle d’entreprendre. Elle est une manière qui vous permet d’entreprendre afin de vous garantir des retombées économiques. L’économie sociale et solidaire est également d’inciter les acteurs économiques et sociaux à partir de la potentialité de leur terroir. Ce qui permet de lutter contre le chômage, l’exode rural et l’exclusion sociale. L’impact du Covid-19 est bien évidemment un ralentissement des activités. Il faut être en groupe pour dérouler, alors que cette situation n’est pas possible. Nous étions appelés à faire la promotion de certains programmes tels que les programmes de financement, d’accompagnement, entre autres. Il s’agissait de mettre à la disposition des acteurs un financement ou renforcement en capacité ou en assistance technique. La situation actuelle constitue un frein. Donc, à l’instar de tous les autres secteurs, le secteur de l’économie solidaire et sociale sera impacté. C’est pourquoi il faut saluer les mesures d’anticipation que la Banque centrale a prise en proposant des reports d’échéance sur les crédits, en élargissant les mécanismes d’accès des portefeuilles aux entreprises. C’est pour dire de manière globale, le secteur de l’économie sociale et solidaire sera impacté. En revanche, quel que soit le secteur où l’on se trouve, il y aura des mesures d’accompagnement. Le président de la République a déjà parlé d’un fonds de 1000 milliards, avec une ligne aide alimentaire, une ligne en terme d’accompagnement.

«BONNES MESURES POUR ATTENUER LES EFFETS DU COVID-19 »

Les institutions de la microfinance se sont engagées à faire une collecte en leur sein pour participer à l’effort de guerre. Nous y reviendrons dans les jours à venir. Nous avons mis à la disposition des institutions de microfinance un certain nombre de produits sanitaires. C’est des lieux où la circulation est assez dense. A travers le fonds d’impulsion de la microfinance, nous avons mis en place un mécanisme de collecte et d’étude de l’impact des effets sur les plus vulnérables. Ce fonds est un instrument qui accompagne les petites mutuelles, les petits regroupements, les micro-entrepreneurs. Si les bonnes mesures sont prises, on pourra atténuer les effets du Covid-19. L’essentiel est de savoir comment adapter ces mesures de façon efficiente aux impacts de cette crise. Il y a des comités techniques qui ont été mis en place pour évaluer les impacts au niveau de chaque structure.
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