La grève entamée mardi par les travailleurs de Dakar Dem Dikk (DDD), la société chargée de la gestion du transport public à Dakar, impacte plus ou moins sur le quotidien des habitants de la capitale, selon plusieurs usagers interrogés par l'APS.
Par le biais de cette grève illimitée déclenchée mardi, les travailleurs de DDD comptent amener l'Etat à débloquer la somme d'un milliard de francs représentant la compensation au titre de la rémunération du service public.
Cette grève est partie du blocage des comptes bancaires de la société par l'Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES) qui réclame un peu moins de six millions de francs de cotisations sociales à DDD.
Absa Niang, un usager de DDD, trouve que ce mouvement impacte d'une manière ou d'une autre sur la vie des habitants de la capitale, étant entendu que les populations sont amenées à se rabattre sur les minicars ou les "cars rapides". D'où "un surplus de personnes et c'est inconfortable s'il s'agit d'une longue distance".
De cette manière, "les passagers de Dakar Dem Dikk envahissent les gens qui utilisent les cars et les minicars bien que ces derniers y trouvent leur compte'', fait-elle valoir.
Un point de vue partagée par Nafissatou Tine, selon qui "c'est tout Dakar qui a un problème de déplacement", en cas de mouvement d'humeur des travailleurs de la société Dakar Dem Dikk.
De l'avis de cet habitant de Yoff, "les grévistes doivent se soucier des usagers en les informant de leur mouvement, pour qu'ils puissent se préparer en conséquence".
Dans le cas des élèves et étudiants, par exemple, "on arrive à l'école avec du retard ou on se trouve tout simplement dans l’impossibilité d'y aller'', souligné un étudiant en informatique qui a requis l'anonymat, témoignant de l'impact réel de cette grève.
Cheikh Sow, journaliste de profession, juge dommage qu'un service public de la dimension de Dakar Dem Dikk en arrive à cette situation, à cause principalement des autorités qui, selon lui, ne respectent pas les accords signés avec ces travailleurs.
"L'Etat doit leur verser la somme qu'ils réclament, car c'est une société qui fait d'importantes rentrées d'argent par jour. Ils ont travaillé, ce n'est pas de l'argent qu'ils quémandent", dit-il.
Il invite par ailleurs l'Etat à apporter des réponses aux revendications de ces travailleurs, pour que les usagers puissent "reprendre tranquillement" leurs occupations quotidiennes.
Malgré le déblocage des comptes, les travailleurs réclament ’’un nivellement de salaires, l’harmonisation des salaires avant toute application et un accord sur la retraite à 60 ans et la restructuration de leur entreprise".
Il reste que certains usagers ne ressentent pas tellement l'impact de cette grève. Une question d'itinéraire pour la plupart du temps, si l'on puit dire . "Je n'ai pas trop senti la grève de Dakar Dem Dikk, parce que là où j'habite, il y a plusieurs véhicules en direction de la ville qui y passent", confie ainsi Elimane Diongue.
"Le plus souvent, pour venir travailler, je prends les bus Tata, parce que ceux de Dakar Dem Dikk tardent à venir. On passe par conséquent beaucoup de temps à l'arrêt de bus et au finish, on arrive en retard au travail".
Même son de cloche chez Ramatoulaye Diédhiou, trouvée à l'arrêt des cars de la Voie de dégagement nord (VDN). "J'avoue que je n'étais même pas au courant de la grève des bus", a de son côté laissé entendre, sourire aux lèvres, cet usager également abonné aux "minicars Tata".