Contrairement à ce qui a été avancé il n’y a guère, Itoc ne sera pas en mesure de satisfaire aux conditions de fourniture du brut imposées par l’appel d’offres que la Sar vient de relancer. Reste à savoir si Concord, qui a contesté l’annulation de ce marché, pourra y prendre part.
La Société africaine de raffinage (Sar) a relancé l’appel d’offres de fourniture de fuel brut, qui avait été annulé. Et le raffineur souhaite, selon les termes de l’appel d’offres, une livraison pour la période du 2 au 4 juin prochains. Et, selon des personnes bien informées au sein de la compagnie nationale de raffinage, il n’est même pas certain que la société Itoc, dont Le Quotidien estimait hier qu’elle était la mieux placée pour ramasser la mise, puisse soumissionner, parce qu’il n’est pas sûr qu’elle ait une cargaison disponible pour cette période.
Il semble beaucoup plus sûr que, en dehors de Concord Energy, et de certains concurrents étrangers, ce soit la société Addax qui soit en mesure de remplir les conditions de l’appel d’offres. En effet, peu sont les traders qui peuvent avoir déjà du brut à disposition, et qui soient en mesure de le fournir à la période exigée par le donneur d’ordres. Le Quotidien a appris qu’en fait, c’est cette condition qui s’était révélée rédhibitoire pour Concord.
La société basée en Suisse était effectivement sortie en tête de l’appel d’offres lancée par la Sar, devant quatre autres concurrents, parmi lesquels Itoc, Trafigura et Addax. Ses dirigeants ont été informés par téléphone des stipulations du contrat, et il leur était fait exigence de répondre dans les deux heures qui suivaient, pour faire savoir s’ils étaient en mesure de les satisfaire.
Or, les informations recueillies par Le Quotidien indiquent que Concord n’a pu donner suite dans les délais impartis, et a donc contraint le donneur d’ordre a le considérer comme défaillant, ce qui a remis en selle le concurrent arrivé en deuxième position, à savoir Trafigura. Malheureusement, même ces derniers n’ont pas été en mesure de remplir toutes les conditions, en particulier celle de fournir le brut dans la période imposée. Il semblerait que Trafigura ait voulu avoir une dizaine de jours supplémentaires, ce qui ne pouvait satisfaire à la Sar.
Pourtant, font remarquer des voix au sein de la Sar, au lieu de se tourner vers le troisième soumissionnaire, Itoc, la société a préféré annuler l’appel d’offres et relancer une nouvelle. «Pourtant, puisqu’ils avaient consulté le soumissionnaire arrivé en second, la Sar aurait pu se tourner vers le candidat arrivé en troisième position, Itoc. Cela, d’autant plus qu’entre l’offre du premier et celle du troisième, il n’y avait que 18 millions de francs Cfa d’écart environ. Ce qui, pour un marché de 55 milliards de francs Cfa, n’est pas considérable», indique un observateur.
D’autres font également valoir qu’il n’est pas possible qu’un appel d’offres de la Sar puisse être modifié à volonté pour favoriser un concurrent par rapport à un autre. En effet, font-ils remarquer, les dépouillements se font en présence de tous les soumissionnaires, ou de leurs représentants. On ne peut, à ce niveau, parler de manque de transparence, d’autant plus que les dossiers d’appel d’offres de la Sar prévoient souvent, que le marché peut être annulé à tout moment, à la volonté du donneur d’ordres.