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Le Quotidien N° 3381 du 7/5/2014

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Biens mal acquis, guerre en Syrie, affaire Habré... : Macky parle au Monde
Publié le mercredi 7 mai 2014   |  Le Quotidien


Macky
© aDakar.com par DF
Macky Sall
président de la République du Sénégal


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Dans un entretien accordé au journal français, sous forme sans doute de droit de réponse après la sortie de Me Wade, Macky Sall est revenu aussi sur la menace terroriste, le jugement de Habré entre autres.
Le Président Macky Sall réplique dans le quotidien Le monde. C’est dans ce journal français que l’ex-chef de l’Etat a sonné la charge… médiatique au moment de retrouver son pays natal. Dans cet entretien, le président de la République a décrit une situation nationale qui correspond évidemment à sa vision des choses. Réaliste, il n’a pas décrit une situation qui frôle le chauvinisme dans un contexte où les voix se lèvent pour fustiger les lenteurs liées à la concrétisation des promesses.
En matière de sécurité, néanmoins, les Sénégalais ne semblent pas être ébranlés nonobstant la menace jihadiste. Faisant figure d’îlot de stabilité au Sahel, le Sénégal est-il à l’abri du risque Jihadiste ? «Aucun pays au monde n’est à l’abri», répond Macky Sall. «Il n’y a qu’à voir ce qui se passe en Syrie, où vous avez des combattants jihadistes français, sénégalais et d’autres nationalités», renchérit le Président Sall. Le jihadisme reste une véritable préoccupation internationale. Mais, il essaie de relativiser la menace en soutenant qu’il «ne faut pas non plus créer une psychose». Le Sénégal est un îlot de stabilité, réitère-t-il, en insistant sur la nécessité de la mutualisation des efforts des différents pays pour juguler ou éloigner la menace terroriste. L’Afrique de l’Ouest est un lit de terroristes : entre Boko Haram, le Mujao, Ansar Dine, ils sont éparpillés partout sur la vaste bande sahélo-sahélienne. «Nous travaillons avec nos partenaires pour répondre à la question du terrorisme : par la coopération, l’échange d’informations, et par des politiques en faveur de l’emploi et de l’éducation. Puisque c’est le désœuvrement qui est le terreau fertile au recrutement de jeunes par ces mouvements», dit Macky Sall.
Quid la montée d’un islam radical au Sénégal ? «Au Sénégal, nous avons la chance d’avoir un islam confrérique, un islam sunnite basé sur la tolérance. Il est incarné par de grandes figures sénégalaises qui ont créé des confréries. Aujour­d’hui, 98 % des musulmans se reconnaissent dans ces confréries, ce qui limite l’influence de courants extérieurs», tente-t-il de convaincre.
Par ailleurs, il a expliqué l’absence de l’Armée sénégalaise en République centrafricaine déchirée par une guerre confessionnelle fratricide. Alors que le Sénégal dispose de près de 800 soldats au Nord-Mali. A ses yeux, la réponse coule de source : «Le Sénégal n’a pas envoyé de troupes en Centrafrique car nous avons presque 2 500 soldats déjà engagés dans des opérations de maintien de la paix : en Côte d’Ivoire, en Guinée-Bissau, au Mali, au Darfour et en République démocratique du Congo. Nous ne pouvons pas faire plus.»
Dans la veine de la politique africaine, il a donné les raisons qui ont justifié le procès de Hissein Habré en rappelant que «c’est l’Union africaine qui a donné mandat au Sénégal pour le juger». Cette décision tient à la volonté des Africains qui «ne veulent pas que leurs dirigeants soient jugés en Europe, ce qui est normal, mais cela suppose que nous acceptions d’organiser nous-mêmes les procès». En outre, il a annoncé que le Sénégal présentera son ministre de la Justice comme candidat à la présidence de la conférence des Etats parties. Ce qui constitue un autre son de cloches après que de nombreux pays africains ont accusé la Cour pénale internationale (Cpi) d’exercer une «justice de blancs».



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