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Sud Quotidien N° 6306 du 7/5/2014

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Macky Sall sur la traque des biens mal acquis: « Evoquer un accord politique, c’est faire insulte à la justice »
Publié le mercredi 7 mai 2014   |  Sud Quotidien


Macky
© aDakar.com par DF
Macky Sall
président de la République du Sénégal


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«Evoquer la possibilité d’un accord politique dans le cadre d’un dossier judiciaire, c’est faire insulte à la justice sénégalaise», c’est la réponse sèche que le président de la République, Macky Sall, a servi à l’envoyée spéciale du quotidien français Le Monde. Dans cette interview publiée hier, mardi 6 mai 2014, le Chef de l’Etat du Sénégal revient sur l’affaire Habré, la sécurité en Afrique ainsi que la montée du Jihadisme sur le continent.

Que ceux qui croient à un possible deal entre Macky Sall et les responsables du PDS accusés de détournements de deniers publics se le tiennent pour dit ! Le chef de l’Etat n’entend point s’immiscer dans les dossiers pendants devant la justice, encore moins trouver un «accord» pour faire libérer Karim Wade et Cie. C’est du moins ce qu’il déclare dans une interview accordée à l’envoyée spéciale du quotidien français Le Monde.

«Pensez-vous qu’en démocratie, la justice puisse négocier des accords politiques “, s’est-il interrogé quand notre consœur a évoqué une “possibilité d’un accord politique“ dans le dossier d’enrichissement illicite. Et d’ajouter : «le Sénégal est une démocratie qui se respecte. Evoquer la possibilité d’un accord politique dans le cadre d’un dossier judiciaire, c’est faire insulte à la justice sénégalaise».

A Abdoulaye Wade qui parle de «chasse aux sorcières» contre son fils Karim Wade, Macky Sall répond : «j‘ai engagé une politique de transparence et de bonne gouvernance. Plusieurs personnes ont ainsi été arrêtées dans le cadre de poursuites pour détournements de biens publics. En faire une question personnelle ne me paraît pas pertinent».

«Du reste, s’est-il empressé d’ajouter, c’est un dossier pendant devant la justice. Nous sommes en démocratie. C’est elle qui saura qui est fautif et qui ne l’est pas. Il n’appartient ni au président ni aux partis politiques de le faire».

«L’Islam confrérique est une chance pour le Sénégal»

Interpellé sur la montée du Jihadisme en Afrique et notamment dans la sous-région, ouest-africaine, Macky Sall souligne d’emblée qu’aucun pays au monde n’est à l’abri du terrorisme, saluant au passage l’Islam confrérique du Sénégal. «Au Sénégal, nous avons la chance d’avoir un islam confrérique, un islam sunnite basé sur la tolérance. Il est incarné par de grandes figures sénégalaises qui ont créé des confréries», relève-t-il.
Et d’ajouter : «aujourd’hui, 98 % des musulmans se reconnaissent dans ces confréries, ce qui limite l’influence de courants extérieurs».

«La nouvelle conscience africaine va faire décoller le continent»

Nonobstant les guerres fratricides notées ça et là sur le continent noir, les détournements d’aides publiques, Macky Sall reste optimiste pour le développement de l’Afrique. Un optimiste fondé sur l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle élite née après les indépendances.

«En cinquante-quatre ans, le continent a fait un bond important. La plupart des pays ont réussi à asseoir l’unité nationale et la paix, s’occupent des questions de développement. Mais, relativise-t-il, on ne peut pas demander l’impossible. Ce continent est jeune, il fait face à de nombreux défis, et il est en train de sortir la tête de l’eau. C’est bien pour cela que tout le monde s’intéresse à l’Afrique. Il était normal que nous connaissions une phase de transition après les indépendances. Elle est maintenant terminée».

«Il y a de nouvelles élites, une nouvelle conscience africaine. Nous travaillons à faire décoller ce continent», a-t-il indiqué, en invitant les Africains à unir leur forces pour pouvoir intervenir d’eux-mêmes en cas de menace au lieu de faire appel à la France. Comme ce fut le cas au Mali et en Centrafrique.

Sur ce, confie-t-il, «c’est ce que nous sommes en train de faire au sein de l’Union africaine avec la force de réaction rapide que nous essayons de mettre en place au niveau de chaque ensemble sous-régional : la Cedeao pour l’Afrique de l’Ouest, la Sadec pour l’Afrique australe...»

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