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Sénégal : la parité politique est réelle, mais...
Publié le dimanche 8 mars 2020  |  Agence de Presse Africaine
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© aDakar.com par DF
Le Premier ministre devant les députés
Dakar, le 6 décembre 2017 - Le Premier ministre a fait sa déclaration de politique générale devant les députés à l`Assemblée nationale. Le chef du gouvernement a fait face aux parlementaires durant plus de 11 tours d`horloge.
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Au Sénégal, après dix ans d’application de la loi sur la parité, les femmes sont plus présentes dans l’espace politique mais les hommes n’entendent pas céder du terrain.

C’est l’histoire d’une loi chère à l’ancien président de la République Abdoulaye Wade (2000-2012). Sous l’impulsion du pape du Sopi (Le changement en langue Wolof, son slogan de campagne qui l’a initialement porté au pouvoir en 2000), l’Assemblée nationale adopte, le 28 mai 2010, la loi instituant la parité absolue homme-femme dans toutes les institutions totalement ou partiellement électives. Une révolution dans les lois du pays.

A deux ans de la fin de son deuxième mandat présidentiel, certains soupçonnaient une habile stratégie pour avoir la faveur des femmes. Mais le fondateur du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) a finalement été défait par son ancien lieutenant puis rival, Macky Sall, au second tour de la présidentielle de 2012.

Sur le terrain, les fruits ont pourtant tenu la promesse des fleurs puisque la loi sur la parité a favorisé la percée des femmes. Sur les 165 sièges de la 13e législature de l’Assemblée nationale, 69 sont occupés par la gent féminine, soit 41,82 %.

Le Sénégal peut donc se targuer d’être l’un des pays de l’Afrique où les femmes sont fortement représentées à l’hémicycle. Pour autant, Ndèye Lucie Cissé, député-membre du Parti de l’Indépendance et Travail (PIT, gauche) trouve à redire : « Cette loi prend en compte les postes électifs et semi-électifs et non les nominations. C’est pourquoi dans l’administration, il y a plus d’hommes que de femmes ».

La présidente des femmes du PIT désapprouve aussi le fait que sur les quatorze commissions de l’Assemblée nationale, deux seulement soient dirigées par des femmes. Tout de même, Ndèye Lucie Cissé reconnaît que la loi sur la parité, « fruit d’une longue lutte », a permis à cette frange de la population d’avoir une représentativité sur la scène politique.

Selon le dernier recensement de l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) en 2017, les femmes représentent 50,2% (7,6 millions) de la population sénégalaise.

Amsatou Sow Sidibé, candidate malheureuse à la présidentielle de 2012, mise plutôt sur l’éducation et la formation pour que les femmes fassent entendre davantage leur voix dans les instances de prises de décisions.

« Il y a toujours de nombreuses filles qui ne vont pas à l’école. C’est un défi à relever. Il faut former les femmes et renforcer leurs capacités. Elles doivent être compétitives à tous les niveaux », réclame celle qui est la première sénégalaise agrégée en droit.

Si les Sénégalais n’ont pas encore porté une femme à la tête de leur pays, cette dernière a tout de même occupé de hautes fonctions. L’ancien président Abdoulaye Wade et son successeur Macky Sall ont fait confiance respectivement à Mame Madior Boye et Aminata Touré pour diriger le gouvernement. Ce qui n’est pas rien.

OKF/id/cgd/APA
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