En plus des pertes en vies humaines, les accidents de la circulation impactent négativement sur la croissance économique nationale. Le Sénégal y laisse ainsi chaque année 1% de son PIB, soit environ 60 milliards de F Cfa.
Les accidents de la route sont devenus aujourd’hui un problème de santé publique. Au Sénégal, ils entraînent un manque à gagner d’environ 60 milliards de F Cfa par an, ce qui représente 1% de notre PIB, renseigne le chef de la Division planification à la Direction des transports terrestres. Ces accidents, dit-il, «constituent un fléau social et économique et impactent négativement le développement» du pays.
Selon les dernières statistiques officielles concernant l’année 2012, les accidents de la circulation à Dakar ont coûté la vie à 165 personnes, dont 35 conducteurs, 67 passagers, 30 piétons de moins de 13 ans, 8 piétons de moins de 20 ans et 25 piétons de plus de 20 ans. Parmi ces accidents, 1 583 cas ont eu lieu en zone urbaine, représentant 88%, et 125 en milieu rural ou agglomération, soit 7%.
Ces statistiques viennent aussi démentir les allégations selon lesquelles les accidents de la circulation seraient dus au mauvais état des routes (voir ci-contre). En effet, sur 2 402 accidents, 2 295 ont eu lieu sur un «goudron en bon état», soit 96%, contre 41 accidents, soit 2%, «sur un goudron en mauvais état».
Dans l’entendement populaire, les bus et cars de transport interurbains seraient les principaux fauteurs d'accidents. Faux, affirment les statistiques de l'année 2012 à notre disposition. Ainsi, ces bus et cars n’ont été à l’origine «que» de 87 accidents, ce qui représente 3% du total annuel. Les taxis urbains font aussi beaucoup de dégâts car ils ont été à l’origine de 20% des accidents de 2012.
LE CASSE-TÊTE DU CONTRÔLE TECHNIQUE DES VÉHICULES
Sur 1 749 véhicules contrôlés, 624 ont des problèmes de freinage, 369 des problèmes de direction
Le contrôle technique des véhicules et le renouvellement du parc automobile sont parmi les principales mesures prises par les autorités pour lutter contre les accidents de la circulation. Face à la recrudescence des accidents de la circulation, l’État du Sénégal a construit un centre ultramoderne de contrôle technique des véhicules (CCTV) qui a coûté 3 milliards de F Cfa et qui a démarré ses activités depuis le 11 janvier 2012. Et jusqu'au 31 décembre 2013, le centre a contrôlé 7 526 véhicules de transport interurbain de différentes catégories (20, 35, 40, et 50 places), explique M. Diène, le responsable de l’organisme de tutelle et de surveillance (OTS) du CCTV.
Cars de transport bons pour la casse
De janvier 2014 au 19 avril 2014, 1 749 véhicules de transport ont été contrôlés. Sur ce total, 949 véhicules, soit 54%, n’ont pas donné satisfaction et ont été obligé de repasser la contre-visite, ajoute le responsable de l’OTS. Qui révèle que sur ce lot de 1 749 véhicules de transport contrôlés, 624 véhicules ont des problèmes de freinage, et 369 des problèmes liés à la direction. D’autres véhicules, 184 au total, traînent un mauvais éclairage, en plus des difficultés relevées par les diagnostics des techniciens et liés à la mauvaise qualité des pneus.
Depuis 2005, un programme de renouvellement du parc automobile a été entamé qui vise à éloigner de la circulation 1 607 véhicules, soit plus de 60% du total estimé à 2 500 unités. Pour lutter contre les accidents, le gouvernement a aussi mis en place un plan national de sécurité routière dont l'objectif est de réduire de 35% le nombre d’accidents de la circulation d’ici 15 ans.
DANS LE MONDE
Les routes tuent 3 000 personnes par jour
D’après les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), chaque année, près de 1,2 million de personnes trouvent la mort sur les routes, soit plus de 3 000 personnes tuées par jour. Parmi les 140 000 blessés notés en moyenne, 15 000 resteront handicapés à vie.
D’après ce rapport de l’OMS qui date de mars 2013, les accidents de la route causent plus de décès dans le monde que certaines maladies réputées dangereuses, comme le paludisme et le sida. L’Afrique reste le continent qui enregistre le taux de mortalité par accident de la route le plus élevé.
Ensuite, 80% des décès causés par les accidents de la route surviennent dans des pays à revenu intermédiaire qui représentent 72% de la population mondiale. Pourtant, ces pays ne comptent que 52% des véhicules immatriculés dans le monde.