Sur les neuf centrales (solaire et éolienne) qui alimentent le Sénégal en énergie propre, six sont localisées dans la région de Thiès, située à 70 km à l’est de Dakar.
Il s’agit des champs solaires de Ten Mérina (Mérina Dakhar), de Senergy (Santhiou-Mékhé), de Malicounda, de Méouane, de Diass et du parc éolien de Taïba Ndiaye.
Seules les centrales solaires de Kahone (Kaolack), de Sakal (Louga) et de Senergy II de Bokhol (Saint-Louis) échappent à la domination thiéssoise.
Pour Yassine Majdallah, chef d’usine à Lekela, le maître d’ouvrage de la centrale éolienne de Taïba Ndiaye, cette région se positionne aujourd’hui comme « une championne du développement des énergies renouvelables au Sénégal voire en Afrique » grâce à trois facteurs déterminants.
Le premier est premier est relatif aux ressources naturelles. « Thiès a un gisement éolien et une irradiation solaire très importants », renseigne M. Majdallah.
Sur le plan logistique, cette localité très proche de la capitale Dakar et de son port stratégique. Ce qui facilite « l’acheminement des équipements importés sur une route de qualité », remarque le chef d’usine.
Enfin, Yassine Majdallah avance que « la disponibilité (à Thiès) des postes d’évacuation et la ligne haute tension de la Senelec (Société nationale d'électricité du Sénégal) permettent d’optimiser le coût du transport de l’énergie pour ainsi réduire celui du kilowattheure (kWh) ».
Outre les conditions favorables à l’implantation des centrales, les autorités locales s’investissent pour la concrétisation de ces projets. « Quand Bruno Vigneron (le promoteur) venait en 2007, il n’avait rien. Seulement, l’idée de projet. C’est nous qui l’avons aidé à identifier le site. Chemin faisant, le projet avait besoin d’une délibération et le Conseil rural a octroyé 41 hectares », rappelle fièrement Alé Lô, le maire de Taïba Ndiaye.
Si les propriétaires des terres, où sont installées les turbines, ont dû patienter 8 ans avant de recevoir leurs indemnisations, la commune de Taïba Ndiaye attend avec impatience ses retombées.
« Le parc éolien de Taïba Ndiaye et la centrale électrique Tobène Power se sont engagés à électrifier nos 3 forages. Cela va diminuer drastiquement le prix de l’eau dont le mètre cube est actuellement vendu à 250 F CFA. Mais il pourrait être ramené à 100 F CFA », espère l’édile de cette commune.
M. Lô, par ailleurs ex-président de l’Union des Associations des Elus Locaux (UAEL), affirme que « dans la phase de construction de la centrale éolienne, 300 jeunes sont en train d’y travailler et les deux tiers (sont issus) de la zone. Pour la Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE), les promoteurs envisagent d’accompagner la commune pendant les 20 prochaines années en injectant annuellement entre 300 à 400 millions F CFA ».
Selon Tanguy Levesque, Directeur de Vestas, l’entreprise ayant fabriqué les éoliennes, « durant le pic de la construction, plus de 800 emplois ont été créés et des locaux ont acquis des compétences ».
Le développeur Vestas, pour faire tourner à plein régime les turbines, « a embauché 15 techniciens sénégalais formés dans leur pays », souligne M. Levesque.
Tout compte fait, « les éoliennes de Taïba Ndiaye marchent presque toute la journée depuis leur mise en service en décembre 2019. Toutefois, la production est plus intéressante entre 17h et 8h », précise Yassine Majdallah de Lekela.