La cérémonie de remise de dons de la Fondation du Crédit mutuel du Sénégal (Cms) a servi de tribune au directeur du Centre national de transfusion sanguine, le professeur Saliou Diop, pour réagir aux accusations «de vente de poches de sang» formulées ces derniers temps contre sa structure. Pr Saliou Diop conteste ces allégations et affirme que le Sénégal et le Burkina Faso «sont les deux seuls pays dans la sous-région où le sang est cédé gratuitement au secteur public».
Le directeur du Centre national de transfusion sanguine, le professeur Saliou Diop, balaie d’un revers de main une info faisant état d’une «vente de poches de sang» en provenance des dons effectués par des Sénégalais. «Je dirais l’inverse de ce qui a été dit. Le Sénégal et le Burkina Faso sont les deux seuls pays dans la sous-région où le sang est cédé gratuitement au secteur public», a tenu à remettre les choses à l’endroit le professeur Saliou Diop, hier lors de la cérémonie de réception d’un réfrigérateur offert au Centre national de transfusion sanguine par le Crédit mutuel du Sénégal dont le Directeur général est Amadou Jean-Jacques Diop.
«Dans n’importe quel autre pays, les patients doivent eux-mêmes payer avant de disposer du sang. Ce n’est pas le cas du Sénégal. Tous les patients hospitalisés dans les hôpitaux publiques peuvent en témoigner», a déclaré le professeur Diop qui souligne que «cela ne signifie pas que le sang n’a pas de prix».
«Le don de sang nous permet de prélever une matière première qui est le sang. Il faut beaucoup de moyens pour que ce sang puisse être traité. Ça a un coût important, ce coût est entièrement supporté par le gouvernement. L’Etat demande à ceux qui travaillent dans le secteur privé de contribuer. Si on estime le coût global d’une production d’une poche de sang, c’est entre 45 et 50 mille francs», renseigne le directeur du Centre de transfusion sanguine qui indique qu’«actuellement, la politique de l’Etat c’est de rendre gratuites ces poches de sang».
«Il y a 25 structures de transfusion sanguine. Le Centre national de transfusion sanguine, l’hôpital principal, la ville de Dakar constituent 50% du nombre de don de sang dans le budget. La transfusion sanguine est une activité qui se rapproche de l’industrie pharmaceutique avec des exigences en termes de qualité et de disponibilité du produit. Le don de sang est acte volontaire, un acte citoyen.»
Parlant de pénurie dans la banque de sang du Centre national de transfusion sanguine, son Dg de dire qu’«il n’y a pas aucun pays émergent qui satisfasse au besoin. Il y a 34 dons de sang pour 1000 habitants dans les pays développés, dans nos pays nous sommes autour de 4 dons de sang pour 1000 habitants. Au Sénégal, nous sommes à 6,5 dons de sang pour 1000 habitants».
«Et les normes, c‘est d’avoir 10 dons de sang pour 1000 habitants. Donc il y a un gap qui est en train d’être résorbé chaque année. Chaque année, nous avons plus 10% mais le gap est toujours là. Il faut continuer la communication pour faire participer tout le monde à l’effort de don de sang», souligne le professeur Saliou Diop qui se dit très satisfait de recevoir de la Fondation du Crédit mutuel Sénégal (Cms), un réfrigérateur de sang d’une capacité de plus d’une centaine des poches.
«Ce réfrigérateur nous permettra de conserver du sang en moyenne pendant 35 jours à des températures entre 2 et 6 degrés Celsius. Ce sont les conditions requises pour la conservation de ce type de produit», mentionne Saliou Diop non sans remercier le Crédit mutuel du Sénégal à travers sa fondation.
«C’est un équipement qui vient renforcer nos équipements, qui nous permet de rester conforme aux exigences du métier. La disponibilité du réfrigérateur nous permet de toucher un point sensible de la qualité du service qui est le respect de la chaîne de froid», ajoute le professeur Saliou Diop.
Le Directeur général du Cmu, Amadou Jean-Jacques Diop, dit que ce don au Centre national de transfusion sanguine «relève de la responsabilité sociétale de son entreprise pour accompagner l’Etat dans sa politique publique».