La sortie du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Mesr) au terme du conseil interministériel consacré mercredi denier, au suivi de l’exécution des décisions du Conseil présidentiel sur les CNAES, n’agrée guère le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur.
C’est le chargé des revendications du Saes qui est monté au créneau pour balayer d’un revers de la main les allégations de Mary Teuw Niane estimant que le taux d’exécution est satisfaisant et le cap doit être maintenu pour respecter le plan de mise en œuvre déjà élaboré et relever le défi. Pour le Professeur Moustapha Sall, à l’aune de l’application des mesures des Concertations, le recrutement des enseignants dans les universités publiques, les conditions d’apprentissage, la réforme des titres et les questions de logement sont toujours d’actualité. Le Saes estime que la seule mesure appliquée est l’augmentation des frais d’inscription.
Le second conseil interministériel consacré au suivi de l’exécution des décisions du Conseil présidentiel sur les Concertations nationales sur l’avenir l’Enseignement supérieur (Cnaes), qui s'est tenu mercredi dernier à la Primature, ne laisse pas indifférent les enseignants. Le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) a ainsi fustigé la sortie de Mary Teuw Niane qui a estimé satisfaisant le bilan d’étape du taux d’exécution des mesures.
Pour le Chargé des revendications dudit syndicat, la seule mesure appliquée est l’augmentation des frais d’inscription. Le professeur Moustapha Sall invite le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à parler du recrutement du corps professoral, des conditions d’apprentissage, de la réforme des titres, de la retraite et du droit au logement. Ces mesures qui influent fondamentalement sur la marche des universités publiques, indique-t-il, n’ont eu que des effets d’annonce.
Estimant que le taux est loin d’être satisfaisant, le chargé des revendications a fait savoir que « si nous nous aventurons à donner une note au ministère, ce sera bien 3 sur 20. Sous l’ère Wade, on pourrait noter un 13. » Tout en interpellant le ministre sur le recrutement et les conditions d’apprentissage, il s'est s’interrogé : « en parlant de bilan d’étape satisfaisant, qu’il nous dise de quelle université parle-t-il ? ».
Suite à la décision de la Coordination du Saes de Dakar de procéder au respect des charges statutaires conformément aux articles 2, 3 et 4, et suivants de la loi 81-59 pour amener les autorités étatiques à la prise en charge efficace des problèmes de l’Université de Dakar, le Rectorat et les étudiants, selon M. Sall, n’ont pas encore trouvé de consensus pour régler ce problème. Lequel commence à perdurer dans la mesure où les professeurs de rang A et les maîtres assistants, à l’invite du Saes, font respectivement 5 et 7 heures de cours par semaine.
« Les étudiants continuent toujours de recevoir les cours dans des conditions exécrables. Je suis au regret de constater que ce qu’ils disent dans les bureaux est loin de refléter la réalité », se désole M. Sall.
Pour illustrer la non prise en charge des questions sociales, il a convoqué le cas du Dr Sokhna Guèye, chercheur à l’IFAN, qui s’est brûlée suite à un accident domestique qui s’est produit depuis le 12 avril. Selon le chargé des revendications, elle a été évacué en Belgique avant-hier, samedi 3 mai 2014, grâce à une intervention syndicale.
Autres questions qui méritent que les autorités accélèrent la cadence est la mise en place des comités de gestion dans les universités publiques sachant que les étudiants ont déjà procédé à leurs inscriptions académiques, et les franchises universitaires.
Mary Teuw Niane avait annoncé, rappelons-le, le renforcement des infrastructures d’hébergement des étudiants par différents mécanismes (investissements publics, initiatives privées, partenariat public/privé). Ainsi avait-il annoncé : « Plus de 900 lits ont été livrés aux étudiants à Dakar, l’université de Bambey et à l’Ugb. Actuellement 308 lits sont en train d’être achevés pour être livrés à l’université de Thiès. Il s’agit en fait de l’hôtel du rail ». A cela s’ajoute, a-t-il précisé, un « complexe qui comprend un amphithéâtre de 1 000 places, un auditorium de 1 000 places, 14 salles de cours, 4 salles de travaux pratiques, 20 bureaux d’enseignants ».