PolitiqueBoubacar Boris Diop sur le cas de Guy Marius Sagna : « Notre système judiciaire doit faire son examen de conscience, car cette attitude est honteuse»
Le professeur Boubacar Boris Diop a aussi profité de la conférence, organisée en commémoration de la disparition de Cheikh Ana Diop pour exprimer son désaccord avec la détention de Guy Marius Sagna.
« Notre système judiciaire doit faire son examen de conscience car cette attitude est honteuse», déclare-t-il face à la presse. Selon lui il n’y a aucun motif valable de garder l’activiste en prison. « Garder quelqu’un en prison avec l’idée de vouloir « l’éduquer », c’est un peu mesquin. Tout ce qu’ils disent, c’est : « on le garde en prison, mais on n’a rien à lui reprocher». Je pense que quand finalement, la liberté des citoyens se trouve » hypothéquée de la sorte, « il y a des raisons d’avoir peur ».
L’écrivain juge, ainsi, que la lutte dans laquelle l’activiste et membre de ‘’Frapp France dégage’’ est plus que salutaire, en ce sens qu’il se bat pour sortir les Sénégalais des bras de l’Occident. C’est pourquoi il estime que cette détention est scandaleuse.
« J’ai beaucoup d’admiration pour Guy Marius Sagna et je cautionne ce qu’il est en train de faire. Aucune jeunesse ne doit rester muette face à la situation qu’est en train de vivre le Sénégal. Ce qui lui arrive est tout juste un scandale. Son combat est important et on doit impérativement l’écouter. Et peut-être que là où il dérange le plus, c’est quand il dit ‘’France dégage’’».
Boubacar Boris Diop qui montre vivement son hostilité envers l’occupation française, affirme que «ceux qui disent être les dirigeants du pays ne le sont pas en réalité ».
« Il ne faut pas également dire que nous sommes indépendants. Ce n’est pas vrai ! Aujourd’hui, c’est pire qu’à l’époque coloniale ». Et l’écrivain en veut pour preuve la présence massive des entreprises européennes au Sénégal. « Auchan, Eiffage, Orange, Total », énumère-t-il. «On ne doit pas assister à cela. Il faut savoir que ce qui prime dans le combat de Guy Marius, ce sont les APE (Accord de partenariat économique) ».