Pour des problèmes de validité de leurs licences de pêche, des pêcheurs de la Langue de Barbarie ont laissé éclater leur colère hier, dans la capitale du nord du pays. La manifestation des pêcheurs a fait plusieurs blessés et des dégâts énormes.
Les pêcheurs de Guet Ndar qui se disent victimes «d’arnaque sur les licences de pêche» se sont révoltés hier à Saint Louis. Les pêcheurs ont bloqué l’entrée du pont Moustaph Malick Gaye, ( Ex pont Faidherbe) en ne se privant pas de brûler des pneus. Lors des affrontements, un véhicule a été incendié. Entre des jets de pierres et des tirs de lacrymogènes, l’explosion de colère des pêcheurs a entraîné plusieurs blessés. Autant du côté des forces de l’ordre que des manifestants. Les pêcheurs qui sont très en colère évoquent la validité des licences de pêches pour justifier leur ras-le bol. Selon Mama Fall, un d’entre eux, il fait savoir que « les pêcheurs ont payé tous les droits afférant à l’obtention des licences de pêche pour une durée d’un an ». Mais qu’ils ont été très surpris de se faire signifier, après juste deux mois d’exercice, que les documents ne sont plus valables. Il informe que c’est sur la base de cela que de grandes pirogues ont été arraisonnées sans raison par les Mauritaniens qui ont également mis le grappin dessus des petites pirogues. Fall évalue ça à des millions perdus.
Les pêcheurs mécontents ont également fait savoir que les garde-côtes mauritaniens leur soutirent tout ce qu’ils trouvent avec eux : «argent, téléphones, jusqu’aux bâches de protections», renseignent-ils dépités. Après des années de tensions avec les garde-côtes mauritaniens, un accord entre Dakar et Nouakchott a été trouvé pour permettre aux pêcheurs du Sénégal de pouvoir jeter leurs filets dans les eaux poissonneuses de la Mauritanie. Le Sénégal, il faut le reconnaître, ayant bazardé depuis longtemps ses ressources halieutiques à travers des accords de pêche. Donc, c’est sur la base d’un accord négocié au plus haut niveau entre les deux pays que les pêcheurs étaient autorisés à pêcher en Mauritanie.
Les pêcheurs sénégalais sont confrontés depuis des années à une raréfaction de la ressource halieutique dans leur pays, due notamment à une surexploitation. Ils sont obligés de se rendre jusqu’au Liberia en passant par la Guinée Bissau, le Cap vert avec le risque d’être arrêtés.