Face à la mainmise des négociants chinois sur la filière arachidière et aux difficultés d’approvisionnement rencontrées par les huiliers locaux, les autorités sénégalaises ont décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre les exportations de graines d’arachide.
Présents depuis des années dans les grandes régions arachidières du pays (Kaolack, Fatick, Louga, Diourbel…), où ils écument les campagnes à la recherche d’oléagineux, les négociants chinois sont plus que jamais les acteurs incontournables de la filière au Sénégal. Capitalisant sur le mécontentement des agriculteurs face à la reconduite du prix d’achat officiel – fixé en début de saison arachidière à 210 francs CFA le kilogramme –, les opérateurs privés venus de l’Empire du Milieu ont vite surenchéri pour rafler le maximum de la production disponible. Une situation qui fait bien entendu le bonheur des exploitants agricoles sensiblement mieux rémunérés pour leur labeur, mais plonge dans le désarroi les huiliers locaux, qui manquent désormais cruellement de matières premières pour faire tourner leurs usines. Résultat, plusieurs d’entre eux ont du se résoudre à annoncer des licenciements. La Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos), qui n’a récolté que 10 000 tonnes de graines (contre 250 000 tonnes escomptées), a ainsi distribué 1 050 préavis de licenciement dans ses unités de Diourbel, Kaolack et Ziguinchor tandis que la Compagnie d’exploitation des oléagineux (Copeol), second huilier du pays, a de son côté mis fin, le 31 janvier, à 200 contrats de saisonniers.... suite de l'article sur Autre presse