L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé mardi ses craintes de voir croître les cas de cancer dans les pays à revenu faible, redoutant notamment une augmentation de 60 % des cas au cours des prochaines décennies.
‘’Si les tendances actuelles se poursuivent, le monde connaîtra une augmentation de 60 % des cas de cancer au cours des deux prochaines décennies’’, averti l’OMS dans un communiqué.
L’organisation souligne ainsi la nécessité de renforcer les services de lutte contre le cancer dans les pays à revenu faible ou intermédiaire insistant sur le fait que ces pays enregistrent actuellement les plus faibles taux de survie alors que le nombre de nouveaux cas augmentera fortement (+81 % selon les estimations.
L’OMS et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) ont publié, ce mardi, à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, deux rapports coordonnés, ‘’en réponse aux appels lancés par les États en faveur d’un renforcement de la recherche sur les possibilités ainsi que les politiques et programmes susceptibles d’améliorer la lutte contre le cancer’’.
Le premier vise à ‘’définir l’agenda mondial sur le cancer, à mobiliser les parties prenantes et à aider les pays à fixer des priorités pour investir dans la lutte contre cette maladie, et l’accès à la couverture sanitaire universelle’’.
Il présente ‘’les principes, les outils et les interventions prioritaires en matière de lutte contre le cancer dans le contexte de la charge du cancer et des opportunités actuelles et futures’’.
Le second met l’accent ‘’sur la prévention et offre la vue d’ensemble la plus complète des recherches pertinentes disponibles à ce jour, allant de l’étiologie descriptive, de la biologie cellulaire et moléculaire, de la toxicologie et de la pathologie aux sciences du comportement et aux sciences sociales’’.
Selon l’OMS, ‘’cette situation s’explique en grande partie par le fait que ces pays ont dû consacrer des ressources sanitaires limitées à la lutte contre les maladies infectieuses et à l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, et que les services de santé ne sont pas équipés pour prévenir, diagnostiquer et traiter les cancers’’.
Elle note qu’en 2019, ‘’plus de 90 % des pays à revenu élevé ont indiqué que leur système de santé publique disposait de services complets de traitement du cancer, contre moins de 15 % pour les pays à faible revenu’’.
L’OMS présente un large éventail d’interventions éprouvées permettant de prévenir les nouveaux cas de cancer.
Il s’agit notamment de la lutte contre le tabagisme (responsable de 25 % des décès par cancer), de la vaccination contre l’hépatite B pour prévenir le cancer du foie, de l’élimination du cancer du col de l’utérus par la vaccination contre le papillomavirus humain (PVH), ainsi que par le dépistage et le traitement, de la mise en œuvre d’interventions à fort impact dans la prise en charge du cancer qui présentent un bon rapport qualité-prix et de l’accès aux soins palliatifs, notamment le traitement de la douleur.