Les récents cas de meurtre se distinguent par une violence inouïe qui accroit la souffrance des familles des victimes.
Pikine Guinaw Rail s’est réveillé dans l’émoi et la douleur, ce lundi 27 janvier. Ce grouillant quartier de la banlieue dakaroise a été bouleversé par la découverte de la dépouille de Ndioba Seck. Le meurtre de cette mère d’une fillette de 2 ans a fini de consterner plus d’un. Car ce qui choque le plus dans cet homicide, c’est la violence du crime. La jeune femme a reçu 64 coups de couteau. Un acte cruel qui laisse pantois.
La récurrence des cas de meurtre est une réalité au Sénégal. Cependant, la barbarie qui accompagne souvent ces faits consterne la société. Ainsi, quelques jours avant la mort violente de Ndioba Seck, c’est la localité de Kahone, située dans la région de Kaolack, qui a été saisie par ‘’l’horreur’’.
Une famille sénégalo-américaine implantée dans cette zone a été attaquée par une bande d’assaillants armés de gourdins et d’armes blanches. Devant la résistance de leurs hôtes, les malfaiteurs ont porté à Mohamed Kabir Cissé et Abdou Aziz Cissé de violents coups de coupe-coupe et de machette à différentes parties du corps, avant d’emporter une forte somme d’argent. Le plus jeune des victimes a malheureusement succombé à ses blessures, alors que le père demeure toujours dans un état critique.
D’ailleurs, 2020 a débuté sous des auspices macabres. Il y a quelques jours, le corps de Yoba Baldé a été découvert dans la brousse de Saré Yoro Diao Soutou (Kolda), près de la frontière avec la Guinée-Bissau. La jeune dame a été décapitée par son bourreau. Et aux dernières nouvelles, c’est le mari de la défunte qui est soupçonné dans cette affaire. Il a été arrêté jeudi dernier.
En fin 2019, l’histoire d’Aminata Ka avait beaucoup ému. Cette habitante de Malika (banlieue dakaroise), après quelques mois de vie conjugale, a vu son mariage virer au cauchemar. Ainsi, lors d’une énième dispute avec son conjoint, Aminata Ka, 22 ans, a été mortellement battue par son époux. Les résultats de l’autopsie réalisée par les blouses blanches de l’hôpital général Idrissa Pouye (Ex-Hoggy) révèlent que la jeune femme ‘’est décédée suite à un arrêt cardio-respiratoire lié à une lésion traumatique de la moelle épinière, lors d’une luxation cervicale haute, à un coup violent par objet contondant sur la région (de) l’arcade sourcilière gauche’’.
Le drame de Bineta Camara, survenu à Tambacounda, peut être classé également dans le registre des meurtres ‘’atroces’’. L’étudiante tuée dans son domicile durant le mois de ramadan, est la victime d’un proche de sa famille. Pape Alioune Fall a profité de l’absence des membres de la famille Camara pour commettre son forfait. Le meurtrier reconnait avoir étranglé sa victime à l’aide d’un foulard, avant de lui assener un coup à la tempe.
Les auteurs de ces cas précités peuvent être souvent sujets à des émotions qui interviennent dans le comportement de l’individu. Il s’agit, d’après le psychosociologue Ousmane Ndiaye, d’un sentiment de peur, de honte ou de colère. Ce sont ainsi, explique-t-il, des facteurs de passage à l’acte et l’individu, sur la base de combinaison d’émotions, perd tout contrôle et commet des actes qu’il n’aurait pas fait en temps normal.
A cette liste macabre, peut également s’ajouter les cas de parricide ou de fratricide, comme celui survenu en cette fin de janvier à Bignona, précisément dans la localité de Coubanao. Le jeune Pape Diédhiou a mortellement poignardé son père, avant de s’attaquer à son neveu actuellement interné aux urgences de l’hôpital régional de Ziguinchor.
Pour ces derniers cas, le psychosociologue évoque l’éducation des enfants dans la société sénégalaise. D’après son analyse, tout se fait par la violence et la soumission. ‘’Est-ce qu’on peut parler d’amour entre parents et enfants dans ces conditions ?’’, s’interroge-t-il.