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Afrique-Royaume-Uni : l’heure de la reconquête
Publié le dimanche 19 janvier 2020  |  Agence de Presse Africaine
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© Autre presse par DR
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Londres, capitale de la Grande Bretagne, abrite demain, le Sommet Royaume-Uni-Afrique sur l’investissement, afin de lancer, sans nul doute, les nouvelles bases d’une coopération économique et commerciale entre le continent noir et le leader du Commonwealth dont la sortie de l’Union européenne (UE) sera actée le 31 janvier 2020.

C’est désormais officiel ! Le Royaume-Uni sortira bel et bien de l’Union européenne le 31 janvier prochain après plus de trois années de moult tractations au Parlement britannique. Autrefois lié avec l’UE dans le cadre de ses accords de coopération au niveau international, Londres va devoir désormais cheminer seul et négocier en tant qu’entité indépendante ses nouvelles relations économiques et commerciales.

C’est dans ce sens que se tient demain, 20 janvier 2020, le Sommet Royaume-Uni-Afrique sur l’investissement et qui verra la participation d’une vingtaine de pays du continent. A travers cette rencontre, la Grande-Bretagne espère ainsi obtenir une place de choix dans les futurs projets d’investissement qui fleurissent en Afrique, notamment dans les pays de l’Est et du Sud de la région.

Londres a ainsi envoyé plusieurs émissaires sur le continent pour poser les jalons d’une nouvelle coopération post-Brexit. Et c’est dans ce cadre également que le ministre d'État aux Affaires étrangères et du Commonwealth en charge également du Développement international, en particulier de l'Afrique, Andrew Stephenson, a rencontré début janvier le président namibien, Hage Geingob, une illustration de plus des nouvelles ambitions britanniques sur le continent.

Dans sa mini tournée qui l’a mené en Angola et en Namibie, M. Stephenson a réaffirmé la volonté de son pays de « dynamiser » la coopération bilatérale et commerciale avec ces deux pays après le Brexit. A l’en croire, ce dernier « ne causera pas de perturbations mais fournira à la Grande-Bretagne l’occasion d’élaborer une politique commerciale indépendante ».

Cette nouvelle offre a notamment été approuvée par le président namibien qui, dans une déclaration publiée par la présidence, affirme que son pays est prêt à approfondir les relations commerciales et d’investissements avec le Royaume-Uni, tout en mettant en avant la position stratégique de la Namibie dans la région et les nombreuses opportunités d’investissements dans les services, l’agriculture et les économies de la faune et du tourisme.

Une implantation sur le long terme

A l’heure où se bousculent les puissances traditionnelles et celles émergentes sur le continent, les autorités britanniques savent qu’il faut faire vite et peut-être même plus vite au risque d’être devancées par leurs concurrents. C’est ainsi qu’elles ont signé, depuis le mois de septembre dernier, un accord de libre-échange commercial avec six pays de l’Afrique australe. Il s’agit de l’Afrique du Sud, du Botswana, de la Namibie, de l’Eswatini, du Lesotho et du Mozambique.

Cet accord intitulé SACU+M qui va remplacer l’actuel accord de partenariat économique Sadc-Ue (APE) devrait permettre aux entreprises de continuer à commercer à des conditions préférentielles après le Brexit. « Il s'agit d'une étape importante alors que le Royaume-Uni se prépare à redevenir une nation commerçante indépendante et nous aidons les entreprises à se préparer à commercer avec les marchés les plus passionnants du monde » a dit la secrétaire au Commerce international, Liz Truss.

« Cet accord de principe démontre notre engagement à accroître les échanges avec les pays en développement et à stimuler les économies de l'Afrique australe », a déclaré de son côté la haut-commissaire britannique au Botswana, Katy Ransome.

Selon les chiffres du gouvernement britannique, les échanges entre ces pays membres du Commonwealth et le Royaume-Uni s'élevaient en 2018 à 9,7 milliards de livres sterling, les exportations de machines et d’appareils mécaniques ayant représenté à elles seules près de 409 millions de livres sterling.

Selon les données de l’Office national des statistiques, les investissements directs du Royaume-Uni en Afrique se sont élevés à plus de 38 milliards de livres sterling en 2018.

La Livre sterling, fer de lance de cette nouvelle coopération

La Grande-Bretagne même étant membre de l’UE avait opté de garder sa monnaie au détriment de l’Euro. Et dans cette nouvelle aventure qu’elle entame, La Livre Sterling sera sans doute un des principaux moyens pour matérialiser ses ambitions sur le continent.

« Nous voulons encourager les banques multilatérales de développement à prêter davantage dans la monnaie locale de l'emprunteur. Nous fournirons un soutien aux pays et aux entreprises africains pour augmenter le nombre de premières émissions d'obligations en monnaie locale, pour les aider à établir un bilan et à montrer qu'ils sont financièrement viables », a dit à ce propos la Secrétaire d'État au Développement international et organisateur du sommet UK-Afrique, Alok Sharma.

Cette dernière met ainsi à nu le pari du Royaume-Uni sur l’accès au financement en monnaie locale, ce qui donnera aux investisseurs plus d’option pour stimuler la croissance de l’Afrique.


ARD/cd/APA
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