Avec un Code gazier en gestation qui sera bientôt sur la table des parlementaires et la stratégie Gas-to-Power, le Sénégal veut se donner les moyens d’une exploitation efficace de cette ressource et de parvenir rapidement à l’accès universel et durable à des services de l’électricité à moindre coût.
Le Sénégal est un nouvel acteur de l’industrie pétrolière et gazière et doit disposer de l’expertise suffisante pour conclure les accords nécessaires aux décisions finales d’investissement avec les opérateurs du secteur... C’est l’affaire du GES-PETROGAZ (Projet d'appui à la transition vers un mix énergétique propre au Sénégal) qui est l’unité d’exécution du Projet d’assistance technique de la Banque mondiale, en appui aux négociations des projets gaziers au Sénégal. Qui a initié un atelier de renforcement des capacités des parlementaires sur les questions liées au secteur pétrolier et gazier du Sénégal.
Le ministre de tutelle, Mouhamadou Makhtar Cissé, venu présider la rencontre, a souligné qu’elle s’inscrit dans ‘’une approche ‘’Top-bottom, qui consiste à aller vers le public pour un partage de l’information plutôt que l’inverse’’.
Face aux députés, il a annoncé que le gouvernement a déjà adopté un nouveau Code gazier, qui sera soumis prochainement à l’Assemblée nationale. Ceci, dans la perspective de l’arrivée prochaine du gaz. ‘’Ce Code gazier va régir les segments meadstream et aval, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie Gas-to-Power et de la monétisation du gaz naturel (pétrochimie, engrais, etc.)’’, annonce-t-il. Ce n’est pas tout, puisque Mouhamadou Makhtar Cissé assure que la stratégie Gas-to-Power, adoptée par le gouvernement en 2018, permettra la conversion des centrales au gaz et entrainera la baisse des coûts de production d’électricité grâce à l’utilisation prochaine du gaz local à l’horizon 2022-2023.
Le ministre se félicite, en outre, que ‘’sur 17 blocs du bassin sédimentaire, 10 sont sous contrat avec des découvertes de pétrole et de gaz dans 3 blocs’’. Ces résultats, poursuit-il, devraient permettre de ‘’mobiliser les 4 000 milliards nécessaires sur les cinq prochaines années, pour financer la mise en œuvre de la LPDSE qui est un bon document de planification’’. Il en a profité pour évoquer les acquis et résultats notés dans la dernière LPDSE 2012-2017. ‘’Des progrès indiscutables, dit-il, ont été réalisés dans le secteur des énergies et du pétrole, pour assurer la disponibilité continue de l’électricité, améliorer la qualité de service et étendre les réseaux de transport et de distribution dans la perspective de l’accès universel au service de l’électricité en 2025’’, liste le ministre. Celui-ci ajoute le ‘’doublement du nombre de localités électrifiées en milieu rural, passant de 1 648 en 2012 à 4 276 en 2019’’.
En effet, au cours des cinq dernières années, le Sénégal a fait des découvertes pétrolières et gazières importantes, notamment les découvertes de SNE, FAN, Grand Tortue Ahmeyim (GTA) (un gisement à cheval sur la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie), Teranga, Yakaar ; ce qui en a fait une zone d’intérêt pour l’industrie pétrolière et gazière internationale. Depuis, une dizaine de compagnies pétrolières sont actives dans le pays dont BP, Cairn, Kosmos Energy, Total, Woodside.
Ainsi, l’Etat du Sénégal a négocié et obtenu auprès du groupe de la Banque mondiale un crédit d’un montant de 29 millions de dollars US pour une assistance technique mise en œuvre à travers le Projet d’appui aux négociations des projets gaziers et de renforcement des capacités institutionnelles.