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Prise en charge médicale : L’urgence, une urgence !
Publié le mercredi 8 janvier 2020  |  Rewmi
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© aDakar.com par DF
Atelier national de la régularisation des élèves non déclarés à l’état civil
Dakar, le 3 juin 2016 - Le ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale a procédé au lancement de l’atelier national de la régularisation des élèves non déclarés à l’état civil. Photo: Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale
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Le Ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, a rendu publique une circulaire enjoignant les directeurs d’hôpitaux à prendre en charge les cas d’urgence qui arrivent dans leurs structures.

Le ton est ainsi monté d’un cran. Les autorités ont voulu apporter une réponse politique ferme à l’émoi créé par ce cas d’un patient rejeté d’hôpital à hôpital et qui a rendu l’âme.

L’injonction n’est en fait qu’un rappel, aux médecins, de leur serment, celui d’Hippocrate.

En effet, devant la souffrance et la douleur d’un malade vraiment éprouvé, le médecin ne doit d’abord se soucier que de soigner. Toutes les autres considérations passent au second plan.

Pourtant, dans la réalité, on note souvent le contraire. Les cas font légion de malades rejetés parce qu’indigents. Ils sont nombreux les témoignages de citoyens qui ont vécu ce genre de situations.

Dr Amadou Yéri Camara du Sames, invité de l’émission Sen Show sur Sen Tv hier, au même titre que votre serviteur, a reconnu que l’accueil est parfois problématique, mais qu’en général, il s’agit non pas de médecins, mais du personnel subalterne.

A ce propos, demandant à l’Etat de mettre l’accent sur les mesures d’accompagnement en y engageant les moyens idoines, il reconnait avoir corrigé de nombreux cas où des patients ont été mal accueillis.

Ce qui, en clair, veut dire que les récriminations des uns et des autres à ce propos et la colère des autorités se justifient également, en partie, par le comportement d’une bonne partie du corps médical.

En effet, la santé coûte aujourd’hui cher au Sénégal. Pour des populations dont des millions ont besoin d’assistance alimentaire, leur demander de se soigner avec de gros moyens n’est pas possible.

Ainsi, l’Etat, avec la CMU, le Plan Sésame, la gratuité des frais pour les jeunes qui ont moins de cinq ans, l’accès plus facile à la dialyse, les soins gratuits pour les personnes atteintes de cancer, etc. a fait de nombreux efforts.

Mais, ces derniers ne suffisent pas. Les urgentistes ne sont qu’une soixantaine dont 15 sont encore en formation. L’urgence est une branche nouvelle qui a du mal à trouver sa place.

Et en plus de la corruption, des médecins émigrent pour se faire mieux payer.

En clair, notre santé est malade. Il faudra, d’une façon urgente, accentuer la réflexion, à ce niveau, pour lui trouver des moyens de financement substantiels.

Le Docteur Camara a donné l’exemple de l’Algérie où c’est l’argent du pétrole qui sert à financer la santé et bien d’autres pays. Le Sénégal doit s’en inspirer, mais aussi diversifier le partenariat.

En effet, la coopération avec la Chine par exemple a donné l’hôpital de Thiaroye, celui pour enfant de Diamnadio, etc. C’est une voie à davantage explorer.

Nous ne comprenons pas en effet que de jeunes médecins formés puissent ainsi chômer alors que les besoins sont là, récurrents.

Des zones comme Keur Massar n’ont qu’un hôpital de niveau B. Le plateau médical est rarement relevé dans nos structures de santé et il y règne une sorte d’anarchie parce que tout le monde porte la blouse blanche : du garçon de salle au médecin.

En tout état de cause, il est urgent de repenser notre système sanitaire avec ses maux qui encouragent le recours aux tradipraticiens et aux charlatans.

Tant que le système officiel sanitaire sera inaccessible, les populations auront tendance à aller vers les marchands d’illusion avec des pratiques magico-fétichistes.

Et le risque de tomber malade est tellement récurrent que les populations mangent mal, vivent dans la promiscuité et la saleté et n’ont pas toujours accès à une eau propre.

Donc, ce qui est sûr, c’est que nous nous sommes, depuis l’indépendance, trompés sur les priorités.

Car, dans un Etat comme le nôtre, la priorité, c’est moins les infrastructures, les grands projets en centaines de milliards, mais l’agriculture vivrière, la santé et l’éducation.

Malheureusement, ces priorités ne le sont plus.

Alors, l’urgence est devenue, au Sénégal, une urgence.
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