Le Président de la République s’est exprimé sur la hausse des prix de l’électricité, lors de son message à la Nation. Il a expliqué pourquoi l’Etat a augmenté les coûts de l’énergie et levé la subvention qu’il appliquait sur le prix du courant. Macky Sall est également revenu sur les fondements de l’économie nationale, l’Eco, l’électricité, la modernisation de l’agriculture et les infrastructures.
Makhtar Cissé avait clarifié le débat sur la hausse du prix de l’électricité, sur la Rts. Macky Sall a repris l’argumentaire de l’ex Directeur général de la Senelec, en indiquant que cette mesure n’entraînera aucune hausse du prix de l’électricité pour tous les abonnés relevant de la tranche sociale. «Nous devrons investir 600 milliards de Francs Cfa, afin que nos compatriotes qui vivent encore à l’ère de la bougie et de la lampe à pétrole, accèdent, enfin, à l’électricité. C’est cela aussi le Sénégal pour tous. Et c’est dans ce contexte que la subvention au secteur a été réduite ; d’où un ajustement des tarifs pour certaines catégories d’abonnés. Cette mesure n’entrainera aucune hausse du prix de l’électricité pour tous les abonnés relevant de la tranche sociale », a indiqué le chef de l’Etat.
« Grâce aux efforts soutenus d’investissement et de réforme, nous avons redressé le secteur et nettement amélioré ses performances, avec une puissance installée de 1229 MW. Après l’hydroélectricité et le solaire, notre pays entre dans l’ère de l’éolienne, avec la mise en service de 55 MW sur les 158 MW prévus à la centrale de Taïba Ndiaye », a-t-il soutenu. En outre, indique la Chef de l’Etat, le Gouvernement est en train de mettre en place une stratégie de conversion du gaz en électricité ; ce qui ‘’nous’’ permettra, dès le démarrage de ‘’notre’’ propre production de gaz, en 2022-2023, d’être à l’abri des fluctuations des prix de l’électricité dues à la conjoncture internationale.
Avec un budget de plus de 300 milliards de FCFA pour sa Phase 2, selon lui, le PUDC continuera de doter les zones de vulnérabilité rurale et urbaine en pistes de désenclavement, forages, électricité et équipements divers. Il est heureux de constater qu’au-delà de sa vocation de solidarité, le PUDC contribue à faire émerger une véritable économie rurale, par la création d’activités génératrices de revenus. C’est l’une des finalités de ce Programme : sortir les populations vulnérables de la pauvreté, afin que les bénéficiaires d’aujourd’hui, deviennent les producteurs de demain.
Le Président la République a aussi déclaré que les fondamentaux de notre économie restent solides, avec une inflation maîtrisée, un endettement prudent et productif, la réduction constante du déficit budgétaire, de 6,7% en 2011 à 3,7% en 2019, et un taux de croissance encore supérieur à 6% cette année. Mais, ajoute-t-il : « nous devons aller de l’avant et plus vite, car pour les peuples qui marchent à l’appel de leur destin, le progrès se mesure par leur capacité de presser le pas pour mieux répondre au commandement de l’histoire. Aujourd’hui, nous sommes à une étape de notre marche où l’histoire nous commande d’atteindre l’objectif d’émergence à l’horizon 2035, pour nous libérer, par le travail, des avatars de la pauvreté et du sous-développement ». Pour Macky Sall, préparer l’avenir, c’est également assumer ‘’nos’’ responsabilités en tant qu’Africains, soixante ans après les indépendances, à travers une intégration économique régionale plus forte et plus solidaire.
À cet égard, il a salué le processus de création d’une monnaie unique ouest-africaine, l’Eco, à partir de 2020. C’est une heureuse perspective. Au demeurant, d’ici l’entrée en vigueur effective de l’Eco, informe-t-il, rien ne changera quant à la parité fixe de notre monnaie.
Pour une action publique plus diligente et plus efficace dans l’administration
Concernant l’administration et la gouvernance sobre et vertueuse érigée en principe de gestion des affaires publiques, le Président Sall est d’avis qu’il faut rompre avec la routine bureaucratique pour une action publique plus diligente et plus efficace. « Je tiens, en particulier, à l’application intégrale du programme de dématérialisation des procédures et formalités administratives. Nous serons au rendez-vous de 2035 en marchant au rythme du fast-track. Parce que rien ne peut attendre. Tout est urgent et prioritaire », a-t-il lancé. De même, poursuit Macky Sall, la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l’Etat se poursuit. Déjà, la facture téléphonique de l’administration a été réduite de façon substantielle. Le même effort est en cours pour les dépenses en électricité, parc automobile et logements administratifs. Les économies ainsi réalisées serviront à renforcer le financement des programmes sociaux. D’après le Chef de l’Etat, la modernisation progressive des secteurs vitaux de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ‘’nous’’ rapproche de l’objectif d’autosuffisance alimentaire. Malgré une saison des pluies tardive, dira le Président Sall, les niveaux de production sont satisfaisants. En soutien aux producteurs, le prix plancher du kilogramme d’arachides est maintenu à 210 francs. Grâce aux efforts de mécanisation, de certification des semences, de subvention des intrants, de diversification des spéculations et de multiplication des fermes rurales, les performances de notre agriculture restent constantes. Elles seront davantage renforcées avec la mise en place de l’Agropole Sud pour soutenir la création de chaînes de valeur par la transformation locale de produits agricoles dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.
30 chantiers en cours
S’agissant des projets d’infrastructures sur l’ensemble du territoire national, Macky Sall a indiqué que la réalisation se poursuit parce qu’elle est indispensable à l’émergence. Ainsi, en plus des projets achevés en 2019, plus de trente chantiers sont actuellement en cours, de la dorsale du Daandé Maayo sur la rive du fleuve Sénégal au nord, au Bus Rapide Transit à Dakar, et aux boucles du Boudié, du Fouladou et des Kalounayes au sud ; en attendant le lancement prochain du grand projet autoroutier Mbour-Fatick-Kaolack. Sur le volet ferroviaire, il a annoncé qu’en accord avec la République sœur du Mali, le chemin de fer Dakar-Bamako sera bientôt réhabilité et modernisé dans des conditions qui assurent sa rentabilité et sa pérennité.