Le premier samedi de chaque mois, les Sénégalais devront se munir de pelles et de pioches pour nettoyer leurs quartiers. Les autorités veulent stopper l’occupation anarchique de l’espace public.
Il veut faire du Sénégal un endroit où il fait bon vivre et gommer l’image de saleté qui colle à la capitale sénégalaise. Il en avait fait la promesse à ses compatriotes le 2 avril 2019, au lendemain de sa réélection pour un second mandat à la tête du pays.
"Il y a urgence à mettre fin à l’encombrement urbain, à l’insalubrité, aux occupations illégales de l’espace public et aux constructions anarchiques", avait martelé le président sénégalais dans son discours d’investiture.
Ce samedi 4 janvier 2020, une pelle à la main, il a pris les devants pour lancer, depuis Dakar, l’opération de nettoiement "Sénégal propre" qui s’est déroulée dans les 14 régions du pays. La presse sénégalaise salue une "forte mobilisation citoyenne" de la population, excédée par les incivilités qui ont fait de leur capitale l’une des plus sales du monde.
A Dakar, la devanture de certaines maisons est un véritable dépotoir d'ordures. De même que certains marchés où les clients sont accueillis par l'odeur nauséabonde
"Le Quotidien", journal sénégalais
Selon ce journal, la population, dans sa grande majorité, ne fait pas de la propreté publique une priorité. Un sentiment partagé sur les réseaux sociaux par certains Sénégalais, pas du tout convaincus par cette opération qualifiée parfois de saupoudrage.
"A quoi sert une journée de nettoiement mensuel s’il faut faire des dizaines de km pour trouver une poubelle ou des toilettes publiques. Arrêtons le saupoudrage médiatique et mettons les moyens d’un cadre de vie propre et hygiénique au Sénégal", écrit un internaute.
Un autre internaute, pas convaincu du tout, n’y voit qu’une opération de diversion. "Ni une journée de nettoiement, ni une surprenante posture zéro déchets n’ont jamais rendu un pays propre. C’est une vraie politique publique de salubrité qui le peut", plaide-t-il.