Après avoir fixé un prix plancher de 210 F le kilogramme d’arachide, l’Etat du Sénégal s’est réajusté, en donnant un blanc-seing à la Sonacos d’acheter désormais à 250 F CFA pour pouvoir disposer de graines.
L’Etat du Sénégal rétropédale. Face au refus des producteurs de vendre leurs récoltes à la Sonacos au prix plancher de 210 F CFA le kilogramme et à la forte concurrence chinoise, il a fini par lâcher du lest, en portant désormais le prix plancher à 250 F CFA.
Dorénavant, c’est à ce prix que va acheter la Sonacos qui avait du mal à collecter la quantité d’arachide dont elle a besoin. Les producteurs avaient pris l’option de vendre leurs graines aux Chinois qui achetaient 40 F de plus que le prix plancher fixé par l’Etat.
En prenant une telle décision, l’Etat sauve non seulement la Sonacos, mais aussi des milliers d’emplois de cette boite qui étaient menacés. La semaine dernière, les travailleurs de la Sonacos de Diourbel, Kaolack et Ziguinchor avaient déserté les bureaux et ateliers des usines, pour tirer la sonnette d’alarme sur le danger qui planait sur leur outil de travail. L’entreprise, qui a un besoin de 150 000 t de graines, était donc obligée de s’aligner au standard du marché dominé par les Chinois.
Selon le secrétaire général adjoint national du syndicat des corps gras, par ailleurs Secrétaire général de la section de la Sonacos de Diourbel (SEIB), les règles de la campagne ne sont pas respectées.
‘’A l’heure actuelle, la situation des achats est catastrophique. Le peu de graines qu’on a, on doit le laisser aux industries pour que ça créée de la valeur ajoutée et du travail pour les jeunes. Les paysans refusent d’amener leurs graines à la Sonacos à cause de la mauvaise organisation de la campagne. Si la campagne était bien organisée, les paysans auraient pu trouver leur compte et nous aussi’’, déclarait Thiémbaye Ndiaye au cours d’une assemblée générale tenue la semaine dernière.
Il avait, par la même occasion, invité les autorités étatiques à restaurer la taxe de 40 F sur le kilogramme de l’arachide à l’exportation récemment supprimée. ‘’Ceux qui exportent les graines devaient payer une taxe de 40 F CFA par kilogramme. Ce sont ces 40 F que les exportateurs utilisent pour augmenter le prix, de sorte que nous ne pouvons y accéder. C’est un déséquilibre qui dérègle tout le jeu. Les Chinois sont allés acheter les graines dans les champs, alors que la campagne de commercialisation n’était pas encore ouverte. La Sonacos ne peut pas faire face à cette concurrence déloyale, parce que c’est une société organisée, qui a des règles à respecter’’, avait-il laissé entendre.