La loi sur l’interdiction du plastique sera appliquée avec "rigueur", afin que le Sénégal puisse "se débarrasser des déchets plastiques", a assuré le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall.
"Ma conviction profonde, c’est que cette loi (…) sera appliquée dans la rigueur. Je garantis que nous allons donner l’occasion à notre pays de se débarrasser des déchets plastiques", a promis M. Sall.
Il intervenait, lundi soir, à la séance plénière de l’Assemblée nationale consacrée au projet de loi relatif à la préservation et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques.
Ce projet de loi adopté par les députés annule une loi de 2015 dont le but était de réduire la dégradation de l’environnement par les déchets plastiques.
Abdou Karim Sall, déplorant la forte présence de cette catégorie de déchets dans les villes sénégalaises, estime que la nouvelle loi permettra de mieux les collecter.
Du producteur d’objets en plastique aux usagers, "personne ne sera épargnée par cette interdiction", a-t-il soutenu, soulignant que les objets usagés en plastique représentent une part importante des déchets au Sénégal.
La loi de 2015 sur le plastique comportait des "insuffisances" liées à la production, à la distribution et à l’importation des sachets plastiques à faible micronnage.
"Pour réussir le programme +Zéro déchet+, qui est une initiative du chef de l’Etat, il faut (…) se battre pour éliminer les déchets plastiques", a insisté le ministre de l’Environnement et du Développement.
Répondant aux questions des députés sur les "insuffisances" de la loi de 2015, Abdou Karim Sall rappelle qu’elle interdisait les sachets plastiques qui ont moins de 30 microns, qu’ils soient pourvus de bretelles ou soient en matière polyéthylène.
En mettant l’accent sur cette limitation, concernant l’usage du plastique, "nous avions oublié une bonne partie des sachets polluants, comme les sachets d’eau et les gobelets en plastique, qui se retrouvent au fond des océans", a souligné M. Sall.
Il est "extrêmement difficile" de toucher ou de voir à l’œil nu les sachets qui ont moins de 30 microns, a-t-il fait remarquer, ajoutant que les agents chargés de l’application de la loi ne pouvaient pas vérifier le nombre de microns des sachets plastiques sans l’aide d’un micromètre.
"Ce nouveau texte vient corriger ces imperfections (…). La nouvelle loi interdit le produit plastique à usage unique (gobelet, sachet d’eau, pipe et tout sachet qui a moins de 30 microns). Il en est de même pour les couverts en plastique", a précisé M. Sall.
Selon lui, le recyclage est un bon moyen de réduction des conséquences des déchets plastiques.
La nouvelle loi apporte des innovations qui permettent au Sénégal d’être parmi les "pays avant-gardistes en matière de lutte contre la pollution plastique", selon un rapport de la commission chargée du développement durable et de la transition écologique à l’Assemblée nationale.
Cette loi comporte des "dispositions financières, fiscales et pénales", selon un rapport parlementaire.