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Fixité à l`euro, garantie de la France: Abdoul Mbaye relance le débat sur l`Eco
Publié le samedi 28 decembre 2019  |  seneweb
Abdoul
© Autre presse par DR
Abdoul Mbaye, Président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT)
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Si certains économistes se réjouissent de la fixité de la nouvelle monnaie, l'Eco, par rapport à l’Euro, Abdoul Mbaye, lui, n’est pas du tout emballé par cette mesure. Livrant son point de vue, le banquier de profession estime qu’il ne s’agit pas là d’un «débat majeur». «Le Maroc a une sorte de fixité par rapport à l’euro, sans dire que je suis fixe à l’euro. Mais il gère au jour le jour en fonction des transactions économiques du Maroc. Ce n’est pas un débat majeur, mais c’est un débat», estime-t-il.

S’agissant de la garantie sur laquelle la France semble s’agripper pour garder un œil sur la désormais ancienne zone Cfa, l’ancien directeur général de la Banque de l’habitat du Sénégal souligne que cette garantie qui était agitée pour justifier le dépôt de 50 % des réserves de la Banque centrale au Trésor français «n’a fonctionné qu’une seule fois» en 46 ans.

«La garantie donnée par la France, ça aussi c’était un sujet de crispation. C’est une garantie qui ne fonctionne pas ou qui n’a fonctionné qu’une fois. Donc, de toute façon, même si c’est important sur le plan psychologique pour certains, ce n’est pas essentiel puisque ce n’est pas utilisée», confie Abdoul Mbaye.

Selon lui, en vertu de l’accord de partenariat de 1973, cette «garantie n’en est pas une». Car dans cet accord «on ne parlait même plus de garantie, mais de concours».

«Cela veut dire que quand la Banque centrale a besoin de devises pour une opération commerciale, vous êtes importateur, vous voulez acheter une voiture en dollars, vous avez besoin de dollars pour les envoyer aux Etats-Unis. Vous vous adressez à votre banque qui s’adresse à la Banque centrale qui prend ces dollars sur l’argent qu’elle garde. L’accord de coopération dit : ‘Si un jour vous n’avez plus de dollars, moi (la France) je peux vous en prêter», renseigne l’ancien Premier ministre.

Universitaires et opérateurs économiques interpellés

Mais, poursuit-il, «il faut d’abord utiliser tout ce que vous avez comme dollars, yen. Donc c’est la banque centrale qui est le premier garant. Deux : il faut aller au Fmi voir ce que vous pouvez trouver là-bas. Trois, il faut faire du ratissage : Abdoul Mbaye a 100 euros il faut aller le trouver pour qu’il vous donne les 100 euros. C’est seulement après cela que moi (la France) j’apporte mon concours, ce n’est même pas une garantie ».

D’après Abdoul Mbaye le débat sur l’Eco interpelle en ce moment les universitaires et les opérateurs économiques. Notamment sur la faible inflation. « Est-ce que rechercher la faible inflation presque zéro, est-ce un objectif économique viable et susceptible de soutenir une croissance ? » s’interroge-t-il. Cependant, Abdoul Mbaye regrette que les opérateurs économiques, ceux qui font l’économie ne se font toujours pas entendre dans ce débat.
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