Non, le franc CFA n’est pas mort. Macron et Ouattara se sont seulement débarrassés de ses atours les plus polémiques. Le cœur du système est bel et bien en place (accord de coopération monétaire avec la France comme “garant” ; parité fixe avec l’euro ; politique de répression monétaire ; maintien d’une zone Franc composée de pays qui commercent peu entre eux et qui logiquement ne devraient pas partager une même monnaie)», s’est ainsi indigné Ndongo Samba Sylla.
Confortant son propos, il voit en cet accord trouvé entre les deux dirigeants, la mort de l’intégration monétaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). «Avec leurs réformes, Macron et Ouattara ont signé l’acte de décès du projet d’intégration monétaire entre les 15 pays de la CEDEAO», entrevoit l’économiste et non moins chargé de programmes et de recherche au bureau Afrique de l’Ouest de la Fondation Rosa Luxemburg.
Pour rappel, dans un livre coédité avec Fanny Pigeaud, intitulé : «L’arme invisible de la Françafrique. Une histoire du franc CFA». Dans cet ouvrage, Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla s’interrogent : comment le franc CFA perpétue-t-il le contrôle de la France sur certaines de ses ex-colonies africaines et quel lien peut-on établir entre cette monnaie et la souveraineté des pays qui l’utilisent ?