Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Parc solaire de Benban : Comment l`Egypte profite de son ensoleillement
Publié le mercredi 18 decembre 2019  |  Enquête Plus
Célébration
© aDakar.com par DG
Célébration de la journée des Forces armées
Dakar, le 7 novembre 2019 - La journée nationale des forces armées a été célébrée ce jeudi 7 novembre, au Camp Dial Diop de Dakar. Le chef de l`État Macky Sall a présidé la célébration.
Comment


C’est l’incarnation du gigantisme de la politique énergétique de la République arabe d’Egypte. Le parc solaire de Benban (Assouan), que le président Macky Sall a visité jeudi dernier, se propose d’éclairer toute l’Egypte.



C’est une prolifération de superlatifs qui saisit le visiteur non habitué à un projet aussi pharaonique que le parc solaire de Benban (Egypte). En parlant de pharaonique d’ailleurs, ce projet énergétique respecte les standards du gigantisme que ce pays a habitué au monde. Ce méga-parc, le plus grand d’Afrique, sera, à terme, le plus grand du monde.

En quittant la vallée d’Assouan pour entrer dans le désert de Daraw Markaw en Haute-Egypte, impossible de ne pas remarquer ces centaines de milliers de pylônes reliés par un enchevêtrement de fils électriques au milieu de dunes et de montagnes rocailleuses sur un très long parcours. Une fois au cœur du parc, une constellation de panneaux photovoltaïques est plantée dans les 37,2 kilomètres carrés de surface. Des terres que le gouvernement égyptien à l’Autorité en charge des énergies renouvelables (Nrea) pour mener à bien le projet. L’Egypte a su tirer parti de l’aridité et de l’ensoleillement de cette partie de son territoire.

Le parc solaire de Benban est un complexe énergétique de 41 centrales solaires en cours de développement dans la zone éponyme, situé dans le gouvernorat d'Assouan, en Égypte. Benban, malgré ses dimensions impressionnantes, n’est que l’une des 32 installations qui constitueront le plus grand parc solaire de la planète. Pour donner une idée, Benban va produire l’équivalent de 90 % en énergie solaire que ce que produit déjà le barrage d’Assouan. Il devrait couvrir tous les besoins du pays en électricité et positionnera l’Egypte comme le hub en matière d’énergie. L’argument de vente de Muhammad Shaker, le ministre égyptien de l’Electricité et des Energies renouvelables, est infaillible pour rallier le président sénégalais à la cause de l’énergie propre : ‘‘Dès qu’il sera pleinement opérationnel, Benban produira plus de 4 TWh d'électricité et évitera deux millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone par an’’, a-t-il déclaré dans sa présentation en présence du Premier ministre égyptien... qui a accompagné Macky Sall pour cette visite. Le pays vise déjà les 20 % d’énergie propre pour 2022 et 37 % à l’horizon 2035.

Benban, l'ensoleillée

A l’instar des villes les plus ensoleillées du monde (Dongala, Yuma, Phoenix), Assouan reçoit près de 3,863 heures d’ensoleillement annuel en moyenne. Les températures élevées moyennes montent à 40° Celsius dans des étés chauds et ensoleillés. Les hivers y sont également ensoleillés et les températures ne diminuent que légèrement. Le climat est également extrêmement sec, avec moins de 1 millimètre de précipitations annuelles moyennes. Une opportunité que l’Egypte a mise à contribution. La Nrea (State and New and Renewable Energy Authority), propriété de l’État, supervise le projet de 1,8 gigawatt, qui comprend un certain nombre de petites centrales solaires développées par différentes entreprises pour un coût total de 4 milliards de dollars. Le projet fait partie du programme de tarifs de rachat d’énergies renouvelables (FiT) des Nubian Suns égyptiens annoncé en septembre 2014, qui est conforme à la stratégie énergétique durable 2035 du gouvernement égyptien qui vise à produire 20 % d’électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2022.

La première phase du parc solaire comprenait la centrale solaire de 50 Mégawatts d’Infinity Solar, qui a commencé ses opérations en mars 2018. L’ensemble du parc solaire devrait être achevé cette année. L’ingénieur Mohamed Amara, qui est le directeur du projet de l’une des stations (Infinity) a expliqué que ‘‘la technologie avancée qui est utilisée dans Benban est faite pour s’assurer que le système suit continuellement le soleil, signifiant que le maximum d’énergie sera collecté’’ au journal ‘’Egypt Today’’. Les différentes centrales solaires seront développées sur des parcelles allant de 0,3 km² à 1,0 km². Chaque usine sera équipée de panneaux photovoltaïques montés sur des châssis fixes et immobiles, qui seront disposés en réseaux. ‘‘Les matrices seront connectées à des onduleurs pour convertir le courant continu en courant alternatif, qui sera transféré par un transformateur au réseau électrique à proximité pour distribution’’, a expliqué le ministre égyptien Muhammad Shaker, tandis qu’‘‘un centre de contrôle sera construit sur le site, qui abritera les équipements de surveillance et de communication des postes’’.

Quant à la disponibilité de l’eau, un pipeline d’alimentation en eau de 16 km à partir du Nil est en cours de construction pour fournir le liquide nécessaire aux opérations sur le site. Scatec Solar développe 6 centrales solaires photovoltaïques d’une capacité combinée de 400 Mégawatts. En outre, trois projets, à savoir Phoenix 50, Bsep 50 et Mmid 30 d’une capacité combinée de 166,5 Mégawatts, sont en cours de développement avec un investissement total de 190 millions de dollars, conjointement par le consortium Infinity 50 et Phoenix Solar.

Le Sénégal densifie son réseau, mais...

Le Sénégal a eu des prétentions plus modestes. L’objectif affiché dans le plan Yessal de la Senelec pour 2016-2020, était d’atteindre 20 % d’énergies renouvelables en 2017. Le président du Sénégal Macky Sall, qui visite systématiquement les installations énergétiques (parc solaire ou éolien) dans ses tournées à l’étranger, a suivi la présentation de la partie égyptienne avec beaucoup d’intérêt, sans prendre d’engagements, ni faire de déclarations. Le pays qui cherche à se poser en pionnier de l’énergie solaire, du mix énergétique en général, dans l’Afrique de l’Ouest, a récemment renoncé à la construction de la centrale à charbon de Bargny. L’option d’alterner le fioul lourd s’est faite, considérant le potentiel d’ensoleillement du Sénégal, aussi consistant que celui d’Assouan, avec 3 000 heures par an et un taux d’irradiation annuelle variant de 1 850 à 2 250 kilowatt/heure au mètre carré par an entre le Sud-Est et le Nord-Ouest, pour une moyenne de 5,7 KWh/m2 par jour.

Mais les projets sénégalais, quoique très nombreux, sont très modestes, en comparaison à Benban. En octobre 2016, le Sénégal mettait en service sa première centrale solaire de taille industrielle. Appelée Senergy 2, cette fabrique située à Bokhol, dans le nord du pays, près de la frontière mauritanienne, compte 75 mille panneaux. Elle a coûté 25 millions d’euros et doit fournir de l’électricité à 160 mille personnes sur une longueur de 20 km. L’ouest du pays en est également pourvu avec le parc photovoltaïque de Malicounda (Mbour) qui, avec ses 86 000 panneaux solaires implantés sur 100 hectares, est le résultat d’un partenariat public-privé d’un coût de 22 milliards F Cfa. Elle reverse chaque année au réseau national de la Senelec la moitié de sa capacité totale de 22 Mégawatts. ‘‘L’avantage est que personne ne viendra se plaindre de s’être fait déposséder de ses terres’’, a lancé le président Sall sur un ton badin au ministre de l’Energie égyptien.

C’est justement pour contourner les problèmes fonciers que le Sénégal s’est engagé, dès décembre 2016, dans la construction d’une autre centrale photovoltaïque dans la commune de Ten Merina Dakhar (Nord), alors que six mois plus tard, les 92 mille modules solaires du parc photovoltaïque Senergy situé à Sinthiou Mékhé, dans l’Ouest (un des plus grands d’Afrique de l’Ouest), permettaient de fournir une électricité équivalente à la consommation annuelle de 200 mille personnes. Ces deux centrales injectent également près de la totalité de leur capacité de 30 MW au réseau national. Un programme Scaling Solar pour la construction et l’exploitation de centrales photovoltaïques d’une capacité installée cumulée d’environ 100 MW situées à Touba, à Kahone et à Niakhar.

L’énergie pèse fortement sur les ménages, les entreprises et, plus généralement, l’attractivité économique du Sénégal. Le second programme de coopération américain, le Mcc, a injecté 550 millions de dollars dans l’énergie au Sénégal, pour aider notamment à atténuer le coût d’une électricité très chère en zone urbaine, périurbaine et rurale. Le parc solaire de Benban est une réussite à reproduire.

BREVES D’EGYPTE

Gasoil. Une chose est sûre. La vie n’est pas difficile en Egypte, quand il s’agit de se procurer du carburant. A peine 5 pounds (livre égyptienne) le litre soit... 150 F Cfa. Et dire que le prix a presque quintuplé sur ces dix dernières années, nous explique un membre de l’ambassade sénégalaise à Sharm-El-Sheikh.

Sadio Mané. Bien sûr que le n°10 des Lions et attaquant du trio infernal de Liverpool Fc est l’un des Sénégalais les plus connus, sinon le plus connu au pays des Pharaons. Son nom est un formidable indicateur à lui tout seul pour situer le Sénégal. ‘‘Sénégal ? Non ! ... Sadio Mané ohhh yes !’’, s’émerveillent les Egyptiens quand on évoque l’enfant de Bambali. Cependant, son altercation mémorable avec Mohamed Salah semble avoir marqué les fans égyptiens puisqu’ils se sentent toujours dans l’obligation de rappeler qu’ils sont tous les deux ‘‘frères, africains et musulmans’’. A noter aussi que le ‘‘bad boy’’ du foot sénégalais El Hadj Diouf, est également présent dans le souvenir de beaucoup en Egypte.

Main de fer. Il saute à l’œil que l’Egypte est un pays dirigé par des militaires. Un vrai Etat policier. L’impressionnant dispositif sécuritaire qui a été déployé pour le forum d’Assouan en est un excellent signe. La disparition des Frères musulmans de la scène politico-médiatique en est un autre. ‘‘Depuis l’arrivée de Al-Sissi au pouvoir, ils ont soit été neutralisés soit emprisonnés ou se sont exilés au Qatar’’, nous confie-t-on dans la mission diplomatique sénégalaise en Egypte. Le 3 juillet 2013, l’armée égyptienne a évincé du pouvoir Mohamed Morsi, un Frère musulman démocratiquement élu. Abd El Fattah Al-Sissi dirige le pays d’une main de fer depuis.


OUSMANE LAYE DIOP (DE RETOUR D’EGYPTE)
Commentaires