PolitiqueLe professeur en Sciences politiques, Moussa Diaw, sur la guéguerre à l’Apr: “Si cela se prolonge, ça pourrait créer un déchirement de la majorité présidentielle“
La bataille par presse interposée que se livrent certains responsables du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), sur fond d’accusation de détournement et de malversation n’est pas sans conséquence sur la vie et le fonctionnement non seulement de l’Apr mais aussi de la majorité présidentielle.
L’avis est de l’enseignant chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Moussa Diaw. Joint au téléphone hier, lundi 16 décembre, sur l’impact de la guéguerre entre responsables apristes sur cette formation présidentielle, l’enseignant chercheur en Sciences politique est resté formel en déclarant que cette guéguerre pourrait créer un déchirement de la majorité présidentielle si le président de la République, Macky Sall et président de l’Alliance pour la République (Apr) ne réagit pas à temps. «Je pense que cette guéguerre entre certains responsables du parti présidentiel par presse interposée, en l’absence du président de la République du territoire national, ne va pas durer.
Cette situation est le résultat d’un manque de structuration du parti. Aujourd’hui, nous avons deux camps qui s'opposent à l’intérieur de ce parti. D’un côté, il y a ceux qui se présentent comme les membres fondateurs de l'Apr, qui ont grandement contribué à la victoire du chef de l’Etat mais qui se sentent marginalisés donc pas servis convenablement en fonction de leur engagement. Et de l’autre côté, il y a ceux qui se sentent redevables au chef de l’Etat», a-t-il souligné non sans faire remarquer que cette «situation a installé un climat malsain au niveau de la majorité et impacte négativement l’image du chef de l’Etat».
Poursuivant son propos, il a ainsi requis l’intervention du chef de l’Etat pour mettre un terme à ces querelles. «Si cela se prolonge, ça pourrait créer un déchirement de la majorité présidentielle notamment au sein de l’Apr», a-t-il prévenu. «Je pense donc que le président qui est de retour va prendre des mesures et régler ce problème le plus rapidement possible. Le cas contraire, ça risque de lui créer d’énormes problèmes pour les prochaines échéances locales. Le président de la République est donc obligé de mettre un terme à cette guéguerre s’il veut bien obtenir des résultats probants aux prochaines élections municipales et départementales. C’est lui, le président de la République et chef de parti. Donc, il est directement interpellé».