Au Sénégal, moins de 8% des femmes âgées de 15 à 49 ans sont propriétaires de maisons ou de terres, selon une récente enquête réalisée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) en partenariat avec ONU-Femmes.
Intitulée « Violences basées sur le genre et pouvoirs d’action des femmes- 2019 », l’enquête de l’ANSD révèle ainsi qu’au Sénégal, les femmes possèdent des maisons dans une proportion moindre (7,8 %). « Il s’agit d’une propriété en commun pour 5,9 % des femmes, alors que seulement 0,9 % d’entre elles possède seule une maison », signalent les auteurs de l’enquête.
Selon eux, pour une femme, être propriétaire de biens peut constituer une source de richesse qui peut la mettre à l’abri de tout dommage en cas de rupture d’union par exemple (séparation, divorce ou veuvage).
Parallèlement, les statistiques sur la possession de terres laissent apparaître des résultats similaires à celles sur la possession de maisons. L’enquête de l’ANSD laisse entrevoir que très peu de femmes possèdent des terres (5,2 %) : la possession étant commune pour 2,1 % de celles-ci, contre moins de 2,6 % qui possèdent seules des terres.
Concernant l’autonomisation financière et la prise de décision des femmes, l’enquête révèle que les femmes sénégalaises sont majoritairement autonomes car, « parmi celles en union qui gagnent de l’argent, 84,9 % décident elles-mêmes de l’utilisation de leurs gains, alors que dans seulement 5,4 % des cas, c’est le conjoint qui en décide principalement et 9,1 % des femmes ont déclaré que cette décision est prise conjointement dans le couple ».
Quant au pouvoir d’action des femmes, l’ANSD montre que plus les femmes sont associées à la prise de décisions, moins elles pensent que la violence conjugale est justifiée. Le pourcentage de femmes qui ne sont d’accord avec aucune des raisons justifiant qu’un mari batte sa femme augmente régulièrement avec le nombre de décisions auxquelles elles ont participé.
« Quatre femmes sur dix (41,4 %) n’ayant été impliquées dans aucune prise de décision, pensent que pour aucune raison, un mari ne peut battre sa femme », souligne l’enquête.
Elle conclut que lorsque la femme a été impliquée dans 1-2 décisions, la proportion passe à 57,5 %, alors que quand elle a participé à la prise des trois décisions, la proportion de femmes pour qui la violence du mari envers sa femme n’est nullement justifiée passe à 62,1 %.