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Dakar en piste pour ses Jeux olympiques de la jeunesse de 2022
Publié le mercredi 11 decembre 2019  |  Jeune Afrique
Réunion
© Présidence par DR
Réunion du Comité international Olympique à Buenos Aires
Lundi 8 octobre 2018. Buenos-Aires. Le président de la République Macky Sall a conduit la délégation sénégalaise à la rencontre du Comité exécutif du CIO en Argentine. La candidature du Sénégal y a été retenue pour organiser les JO de la Jeunesse en 2022. Photo: Le président de la République, Macky Sal
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La métropole accueillera les Jeux olympiques de la jeunesse en 2022. Et n’a rien laissé au hasard pour cette première continentale.

Le continent n’a encore jamais accueilli de compétition olympique. Pour y remédier, le Comité international olympique (CIO) avait présélectionné quatre métropoles africaines – Tunis, Dakar, Gaborone (Botswana) et Abuja (Nigeria) – à même d’organiser la quatrième édition des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ), qui réunissent tous les quatre ans 4 000 sportifs âgés de 15 à 18 ans. En octobre 2018, le CIO a révélé son choix : c’est Dakar qui accueillera les prochains JOJ, en mai et juin 2022. « Il a fallu mettre sur la table un plan de bataille ambitieux », se félicite Gallo Ba, directeur de la Société de gestion des infrastructures publiques (Sogip).

Dakar 2022 sera organisé sur trois sites – le centre-ville de Dakar, la ville nouvelle de Diamniadio et la station balnéaire de Saly – tous déjà dotés d’infrastructures sportives et d’importantes capacités d’hébergement (avec déjà plus de 3 200 chambres en 3, 4, ou 5 étoiles), qui sont évidemment en train d’être renforcées. « Il était important de rénover des structures déjà en place. Cela permettra d’avoir des jeux populaires, y compris en milieu urbain, auxquels les populations pourront assister sans forcément devoir se déplacer », tient à préciser Ibrahima Wade, coordinateur général de Dakar 2022.

Épicentre de l’événement

Dans le centre de Dakar, plusieurs équipements sportifs sont ainsi en cours de réhabilitation, dont le stade Iba-Mar-Diop, dans le quartier de la Médina, où devraient se dérouler la plupart des compétitions d’athlétisme, et le complexe sportif du Tour-de-l’Œuf, à Fann, qui comprend la piscine olympique nationale. Saly, sur la Petite Côte (à 50 km au sud de Diamniadio), accueillera des épreuves nautiques et des compétitions de golf. Et, à mi-chemin entre Dakar et Saly, Diamniadio sera l’épicentre de l’événement.

C’est en effet au sein de la ville nouvelle que sera installé le village olympique et que se tiendront près d’un tiers des rencontres sportives au programme. À événement exceptionnel, projets exceptionnels, la Sogip doit y faire désormais avancer l’un des chantiers les plus symboliques de Dakar 2022 : un stade olympique de 50 000 places, qui comprendra trois terrains de football (dont deux d’entraînement) répondant aux normes de la Fifa, pour un coût global estimé à 40 milliards de F CFA (environ 61 millions d’euros).

Le chantier, qui commencera en janvier 2020, a été confié à l’entreprise turque Summa. Laquelle a déjà construit, juste en face du futur stade, sous la houlette de la Sogip, le palais omnisports Dakar Arena (15 000 places) – un investissement de 66 milliards de F CFA –, inauguré en août 2018.

En effet, de 2016 à 2018, l’État et ses partenaires ont déjà consenti d’importants investissements, qui ont contribué au choix de Dakar par le CIO. Ainsi, l’Arène nationale de lutte a été inaugurée à la fin de 2018 à Pikine : un complexe de 18 000 m² pour 20 000 places, dont le coût (32 milliards de F CFA) a été financé par la Chine, et la construction assurée par une filiale du groupe chinois Hunan Construction Engineering Group (HNCEG). Et à Diamniadio, après le Dakar Arena, c’est le centre Dakar Expo qui a été inauguré, à la fin de novembre 2018, à côté du Centre international de conférences Abdou-Diouf (Cicad) : il comprend 6 halls d’environ 1 500 m² chacun et un foyer de plus de 2 500 m² (coût : 15 milliards de F CFA).

Reconversion

L’autre point qui a convaincu les membres du CIO d’opter pour Dakar 2022 est que ses projets ont été intégrés à ceux du Plan Sénégal émergent (PSE) du gouvernement de façon que les JOJ profitent à la ville et au pays longtemps après la fin des Jeux. Ainsi, une partie des athlètes et de leur encadrement sportif pourront être logés dans les nouveaux bâtiments des trois campus sociaux de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (Ucad), dans l’ouest de la capitale.

Et la plupart devraient pouvoir être hébergés au sein du village olympique, sur le campus de la nouvelle université Amadou-Makhtar-Mbow, de Diamniadio, en cours de construction depuis 2016. Huit blocs de chambres et appartements devraient y offrir une capacité totale de 5 000 lits, qui seront ensuite transformés en résidence universitaire.

Une partie des 1 800 officiels, des 700 journalistes accrédités et des milliers de spectateurs attendus pourront aussi être hébergés dans la ville nouvelle. En plus du Radisson Hôtel Dakar Diamniadio, financé par l’État et ouvert depuis 2018, plusieurs projets hôteliers doivent voir le jour, dont trois portés par le groupe Teylium, de Yérim Sow (qui a fait son entrée dans l’hôtellerie en 2009, avec la construction du Radisson Blu de Dakar). Le groupe AccorHotels a quant à lui annoncé l’ouverture, prévue au début de 2021, d’un Mövenpick de 462 chambres, le premier de l’enseigne au pays de la Teranga, en partenariat avec Excellenc6 Senegal Hotels & Resorts.

Autre projet privé, celui du complexe multisport et hôtelier Dakar-Diamniadio Sport City, du promoteur Madani Tall, président d’Envol Immobilier Sénégal, dont le coût global est estimé à 30 milliards de F CFA (dont 7,5 milliards sur fonds propres).

Nouveaux réseaux de bus

Dans le centre-ville de Dakar, certains hôtels font l’objet de travaux de réhabilitation, comme La Croix du Sud (Plateau), qui a été entièrement rénové, et de nouveaux établissements sont en cours de construction, notamment un Sheraton, dans l’ouest de la capitale et son très cosy quartier des Almadies, sous la houlette de l’homme d’affaires sénégalo-ivoirien Amadou Loum Diagne.

Enfin, côté transports, les organisateurs des JOJ 2022 comptent sur l’achèvement des grands chantiers lancés dans l’agglomération. Après le nouvel aéroport international Blaise-Diagne (AIDB), ouvert en décembre 2017, et le train express régional (TER) qui relie la gare de Dakar à Diamniadio, inauguré en janvier de cette année (mais pas encore opérationnel), le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud) a engagé en octobre le chantier de son futur réseau de bus modernisé, le Bus Rapid Transit (BRT).

Doté d’une capacité de 300 000 passagers par jour, ce nouveau service en site propre desservira, à partir du début de 2022, 23 stations dans 14 communes en quarante-cinq minutes sur plus de 18 km de voies réservées entre la gare routière de Petersen (Plateau) et la préfecture de Guédiawaye, à l’est. Par ailleurs, une ligne de bateaux-bus entre Dakar et Saly est actuellement à l’essai.

« Ces Jeux seront une manière de démontrer nos capacités d’organisation. La livraison dans les temps des infrastructures sportives et hôtelières est notre plus gros challenge », souligne Mamadou Diagna Ndiaye, président du Cnos, qui se dit serein sur le respect des délais. Il lui reste deux ans et demi pour relever le défi.
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