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Vote du budget du ministère de l’enseignement supérieur - Les parlementaires exhument le scandale du Coud
Publié le mardi 10 decembre 2019  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Cheikh Oumar Hann, nouveau ministre de l’Enseignement supérieur
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Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation était, ce samedi, l’hôte des députés, pour le vote du budget de son département. Cheikh Omar Hann a été interpellé sur plusieurs scandales, notamment sa gestion antérieure du Coud.



Cheikh Oumar Hann aura beau tenté d’étouffer l’affaire, mais le scandale du Coud le poursuit toujours comme son ombre. Hier, les députés de la 13e législature ont profité de son passage à l’hémicycle, pour exhumer le dossier et l’interpeller sur certaines zones d’ombre qui marquent sa gestion du Centre des œuvres universitaires de Dakar.

C’est le vice-président de Rewmi, le député Déthié Fall, qui a ouvert les hostilités. S’attaquant ouvertement au ministre Cheikh Oumar Hann, le militant d’Idrissa Seck impute la baisse de la qualité de l’enseignement supérieur au choix du président de la République de nommer à la tête de la tutelle quelqu’un dont la gestion a été épinglée par tous les rapports des corps de contrôle du pays. ‘’La première entorse à la qualité de l’enseignement supérieur, c’est d’avoir nommé à ce ministère quelqu’un qui est épinglé par tous les corps de contrôle de l’Etat dans sa gestion d’une partie de ce secteur’’, persifle le responsable de Rewmi.

Il est appuyé par le président du groupe parlementaire de l’opposition Liberté et démocratie. Serigne Cheikh Mbacké Bara Doly a, en effet, soutenu, sans ambages, que la gestion antérieure de Cheikh Omar Hann à la tête du Coud a été plus que nébuleuse. Ce qui, d’ailleurs, explique le fait qu’il a été encore pris dans la nasse des corps de contrôle, dans le dernier rapport de l’Armp qui l’a épinglé dans la construction de nouvelles universités.

Violemment attaqué par l’opposition, le ministre de l’Enseignement supérieur a été défendu par la majorité. Selon le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, ceux qui parlent d’audit de la gestion de Cheikh Oumar Hann doivent arrêter leurs accusations. Pour Aymérou Gningue, il faut laisser la justice faire son travail et arrêter les coupables. ‘’Le président, qui vous a fait confiance en vous nommant à la tête de ce département, est la personne la plus informée’’, a-t-il soutenu.

Le procès de Cheikh Oumar Hann fait, les députés sont entrés dans le cœur du débat. Unanimement, ils ont plaidé pour le démarrage des travaux de l’université du Sénégal oriental. Selon eux, la région de Tambacounda est vaste et éloignée de la capitale sénégalaise. Ce qui fait que, souvent, les bacheliers issus dans cette contrée ont du mal à trouver des tuteurs, une fois orientés à Dakar. ‘’A quand l’université du Sénégal oriental ? Beaucoup de régions ont leur université, mais Tambacounda est à la traine. Les populations font une pression permanente sur les autorités administratives, pour le démarrage des travaux’’, déclare le député Mame Balla Lo.

En renfort, le député Cheikh Tidiane Gadio, lui, pense qu’au-delà de cette problématique de l’hébergement des étudiants issus de Tambacounda, la construction d’une grande université dans le Sénégal oriental pourrait régler la question des équilibres.

Les députés ont, dans la même veine, réclamé l’achèvement des travaux des universités Amadou Makhtar Mbow et du Sine-Saloum de. A ce sujet, le ministre de l’Enseignement supérieur renseigne que le gouvernement a pris acte et a décidé de se mettre à la vitesse indiquée par le président de la République ‘’Des décisions stratégiques ont été prises. Le président Macky Sall gère au quotidien les chantiers des universités Amadou Makhtar Mbow et du Sine-Saloum qui seront réceptionnées dans 18 mois’’, a déclaré Cheikh Oumar Hann.

Le maire de Ndioum reconnait, toutefois, les retards notés dans la réalisation de ces infrastructures. Mais cela s’explique, selon lui, par la qualité de ces infrastructures qui n’ont jamais été réalisées en Afrique, avec une capacité de 30 mille lits.

L’orientation des étudiants dans les universités publiques s’est également invitée dans les discussions. Tout en se félicitant de cette décision prise par le président de la République, les députés ont encouragé le gouvernement à investir davantage dans les universités publiques, pour améliorer les conditions d’études et d’hébergement des étudiants. Pour le député Cheikh Seck, les cours dispensés dans les instituts privés ne rassuraient pas les parents. ‘’Je vous félicite d’avoir eu le courage d’orienter tous les étudiants dans l’enseignement supérieur public, parce que les cours qui étaient donnés par l’enseignement privé posaient problème et il n’y avait pas une satisfaction du côté des parents que nous sommes’’, a-t-il laissé. Mieux, relève son collègue Toussaint Manga, l’argent injecté dans l’orientation des étudiants dans les établissements privés peut servir à améliorer les universités publiques.

Pour le ministre, l’orientation de tous les étudiants dans les établissements supérieurs publics, ne signifie pas que le gouvernement du Sénégal va arrêter d’accompagner le privé. ‘’Nous allons les accompagner pour relever la qualité, diversifier l’offre, car il y a des universités privées qui font de l’excellence’’, déclare Cheikh Oumar Hann. Qui a également été interpellé sur la question des bourses qui occupe 70 milliards dans le budget de l’enseignement supérieur pour l’année 2020.

Selon le député le député Cheikh Abdou Mbacké Bara Doly, il faut revoir le système des bourses, car les grèves sont récurrentes dans ce domaine. A ses yeux, cette manne importante peut permettre de faire face à ce problème.

Pour sa part, Cheikh Issa Sall a posé la problématique de la gestion des bourses d’excellence attribuées à des étudiants. D’après le candidat malheureux à la dernière Présidentielle, les bénéficiaires de ces bourses ne rentrent souvent pas au bercail à la fin de leur formation. ‘’A quoi servent alors ces bourses qu’on leur accorde ?’’, s’interroge le parlementaire. Ce qui fait dire au président du groupe parlementaire de la majorité qu’il faut revoir le montant des 70 milliards alloués aux boursiers. ‘’Il faut se fonder sur l’excellence et les conditions sociales pour attribuer une bourse. Je ne crois pas que la généralisation soit une mesure viable’’, pense Aymérou Gning.

Cheikh Oumar Hann rassure, pour sa part, que le président Macky Sall a instruit le ministre et son département d’organiser une large réflexion sur le modèle économique de nos universités. Cette rencontre, prévue en 2020, sera transparente et inclusive, d’après Cheikh Omar Hann.

Le député Cherif Théodore Monteil s’est fait, pour sa part, le porte-parole des nouveaux bacheliers qui peinent à s’inscrire sur la plateforme Campusen. A ce sujet, le parlementaire indique que les étudiants ne comprennent pas ce critère d’orientation. ‘’Certains bacheliers disent qu’ils se sont enregistrés, mais ne sont pas orientés. Il serait intéressant de nous expliquer le fonctionnement de cette plateforme’’, suggère-t-il.

Dans ses explications, le ministre a souligné que sur les 54 mille étudiants qui ont postulé pour être orientés dans le public, 49 mille ont été orientés. Ces derniers, précise Cheikh Omar Hann, ont jusqu’au 10 décembre pour valider leur inscription. ‘’Parmi les 4 000 qui restent, 1 000 ont obtenu le Bac arabe, alors que nous avons déjà octroyé 1 500 places disponibles pour cette filière. Si les 3 000 n’ont pas été orientés dans leurs options d’ici le 10 décembre prochain, on va les mettre à la place des étudiants qui n’ont pas validé leur inscription. Sinon, nous revenons à l’ancien système pour procéder par une analyse, dossier par dossier, afin de leur trouver une orientation’’, renchérit-il.

HABIBATOU TRAORE
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