La forte affluence aux inscriptions sur les listes électorales fait espérer un taux de participation appréciable pour les scrutins à venir, a dit Doudou Ndir. Il remettait, mercredi, le rapport annuel d’activités de la Cena au chef de l’Etat.
M. Doudou Ndir a d’abord rappelé que c’est l’article L 20 du Code électoral qui prescrit l'élaboration d'un Rapport général après chaque élection ou référendum et d'un Rapport annuel d'activités à publier au plus tard 15 jours après leur transmission au président de la République.
Selon le président de la Cena, l'année 2013 a été une année de pause électorale. Néanmoins, a-t-il fait remarquer, son institution n'est pas restée inactive.
« La révision exceptionnelle des listes électorales a connu un certain nombre de prorogations, afin de permettre au plus grand nombre de nos concitoyens de s'inscrire, et par la même occasion, mettre à jour le fichier électoral et la carte électorale », a-t-il souligné. Il a reconnu que le compte-rendu de ses équipes sur le terrain a donné un résultat satisfaisant obtenu à l'issue de ces prorogations. « Certains d'entre nous ont effectué des déplacements à l'étranger pour les besoins d'observation d'élection; et au vu des rapports produits, ces déplacements ont été fructueux et enrichissants grâce à la prestation de qualité des plénipotentiaires de la Cena », a expliqué le président Ndir. Il a aussi noté les diverses rencontres de mise à niveau avec leurs partenaires techniques et financiers en matière électorale, le ministère de l'Intérieur, l’Usaid, l’Union européenne, pour ne citer que ceux-là.
Selon le magistrat, la Cena a reçu des visites de représentants de pays frères, que sont le Bénin, la Guinée-Bissau, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, la République de Guinée, venus s'inspirer de notre expérience en contrôle et en supervision des scrutins électoraux.
Il est également revenu sur l'entrée en vigueur de l'Acte 3 de la décentralisation qui aura pour conséquence la reconfiguration en profondeur du territoire national à travers une redéfinition des collectivités locales, entraînant ainsi le réaménagement des circonscriptions électorales.
Exigences de la démocratie
Sur les élections locales qui pointent à l'horizon, avec les agitations notées au sein des états-majors des partis politiques, de la société civile et des organisations féminines, le président de la Cena a dit que l'engouement et la forte affluence aux inscriptions sur les listes électorales font espérer un taux de participation appréciable pour les scrutins à venir.Pour lui, la distribution des rôles et responsabilités au sein des collectivités locales suscitera naturellement des ambitions et fera naître des passions saines. La Cena, selon son président, est appelée, par conséquent, à être plus attentive sur l'exploitation judicieuse du Code électoral.
« Nous exhortons, dès à présent à plus de vigilance quant à la prise en considération du nouveau Code dont notre pays s'est doté récemment », a prévenu M. Ndir. Il a ajouté que dans le rôle que lui confère la Ioi, elle (Cena) se doit d'être l'élément stabilisateur et régulateur, pour créer des rapports de confiance entre les différents protagonistes du jeu électoral et rassurer les électeurs quant à la préservation et la sauvegarde de leur suffrage.
Tout en soutenant que la démocratie a ses exigences, M. Ndir a martelé qu’une de ses réalités fondamentales, est d'accepter la libre confrontation d'idées et d'une certaine manière, le discours contradictoire pour aboutir à des consensus et promouvoir l'intérêt général.
Selon M. Ndir, notre pays a, de tout temps, prouvé sa capacité à se transcender et à réussir un sursaut salvateur chaque fois que de besoin.
« L'aboutissement, dans les délais impartis, du travail de la Commission technique de la Revue du Code électoral, édifie sur le degré de responsabilité et d'engagement patriotique des partis politiques de notre pays », a-t-il souligné. A preuve, il a remarqué que les représentants de ces partis ont pu établir des compromis qu'il convient de saluer et de magnifier.
« Des divergences et désaccords ont été constatés, mais compromis ne signifie nullement unanimité; cependant, la courtoisie, le calme et la pondération qui ont prévalu durant toutes ces discussions méritent d'être soulignés. Cette situation constatée a contribué à baliser l'espace politique et public, et créer ainsi des conditions idoines pour aller à des élections locales apaisées et transparentes dans la quiétude et la tranquillité », dit M. Ndir.
Respect du calendrier républicain
« C'est ainsi que les conclusions tirées de la réunion de restitution de la Commission technique, et portées à votre appréciation, nous ont permis de prendre les mesures adéquates et ainsi, maintenir le respect du calendrier électoral qui a fixé la date des élections locales au 29 juin 2014 », a commenté le président de la Cena. Il s’est félicité des efforts du ministre du Budget pour doter la Cena les moyens de son fonctionnement. Aussi, a-t-il assuré au chef de l’Etat de la ferme et inébranlable volonté de l’institution de mener, dans la plus parfaite intransigeance, son rôle en amont et en aval de contrôle et de supervision des élections à venir. M. Ndir en a appelé au sens des responsabilités de tous; car il y va du maintien de l'équilibre de la paix sociale dans notre pays.
« Notre vaillant peuple aspire aux progrès et au bonheur dans un Etat respecté, dans l'unité et la concorde nationale pour que vive la République; les acteurs politiques à travers leur comportement, ont l'obligation de mettre les citoyens dans les conditions propices à leur épanouissement », a lancé le président de la Cena. Pour lui, le développement du Sénégal ne peut se concevoir sans l'effort et la participation de tous ses fils. Il en a profité pour encourager l’initiative du chef de l’Etat d'inviter à la concertation, au-delà de la classe politique, tous les Sénégalais d'ici et de la diaspora. Il a cité le message pathétique pour la paix lancé à Ziguinchor et le programme multisectoriel ambitieux et salutaire pour la région du Sud. Sur le "Yonou Yokouté", profession de foi du président Sall, intégré dans le nouveau concept du Plan Sénégal émergent (Pse), dont la réalisation nécessitera beaucoup de moyens, le président de la Cena a salué la réunion du Groupe consultatif de Paris qui a enregistré des engagements de financement dépassant de loin toutes les attentes.