Le phénomène de la pratique de la dépigmentation de la peau ou xessal a pris des proportions tellement abyssales chez nos femmes qu’il devient presqu’impossible de l’éradiquer.
Les récentes mesures d’interdiction édictées pour lutter contre le fléau notamment celle du CNRA sur la publicité sur les produits éclaircissants sont un coup d’épée dans l’eau. Le mal est tellement profond que personnellement je ne vois pas comment s’en sortir ?
Les femmes africaines notamment sénégalaises sont devenues depuis fort longtemps des adeptes effrénées de la dépigmentation parce qu’obnubilées par leur plastique, elles nourrissent un complexe atavique vis à vis des blanches, à qui elles voudraient bien ressembler. Et pour ce faire, elles s’éclaircissent la peau par tous les moyens à leur portée avec des produits divers dont la nocivité décriée et démontrée chaque jour et la cherté ne les découragent point dans cette aventure périlleuse d’autodestruction qu’elles s’infligent elles-mêmes.
Les avertissements et autres sermons n’y feront rien, la gangrène est déjà bien introduite dans leur corps et dans leur esprit. Il faut à tout prix avoir une peau la plus claire possible car même des femmes assez claires de peau s’y adonnent pour devenir encore plus claires. C’est à dire se rapprocher le plus possible de la femme blanche qui les fait tant fantasmer. Complexe extraordinaire ou effet de mode qui n’épargne aucune catégorie de femmes. Des paysannes aux intellectuelles en passant par les citadines, les religieuses, toutes s’y mettent sans vergogne ni retenue. Rien n’y fera, Elles sont déjà contaminées et cela va aller crescendo. Il n’y a guère, vingt à quinze ans plus tôt, le xessal était l’apanage de quelques rares « émancipées » qui étaient tournées en dérision par la vox populi.
Maintenant et depuis fort longtemps c’est tout le contraire que l’on voit. La femme xessalisée est idéalisée et portée aux nues dans toutes les sphères de la vie sociale.
Chez les jeunes filles, les femmes adultes, les intellectuelles et jusque dans les villages les plus reculés, le xessal est pratiqué, admiré, déifié et copié.
Rien ne pourra arrêter la déferlante qui a déjà conquis toutes les femmes et même de plus en plus des hommes dans certains pays d’Afrique. Et ce ne sont pas des imprécations et autres indignations sélectives et surtout très tardives qui y mettront un frein.
Le xessal c’est un peu comme la cigarette, la drogue ou l’alcool. On sait que c’est pas bon, que çà tue mais on l’aime, on l’utilise pour faire tendance, pour être «IN» jusqu’à la mort. Hé Oui ! C’est la triste réalité.
Et tant que les femmes africaines notamment sénégalaises penseront que pour être belles, elles doivent ressembler le plus possible aux Toubabs, la dépigmentation sera élevée au rang de culte chez nos femmes. Il faut se rendre à l’évidence, il devient de plus en plu rare de trouver une femme au teint naturel dans nos grandes villes. Toutes sont « khessalisées» à l’extrême avec des peaux lustrées, multicolores, parsemées parfois de plaques, de vergetures, de croutes ou autres dermatoses évoluant toujours en prurit cutané pour certaines. Et surtout ne regardez pas leurs pieds, de véritables pattes de sauriens pour certaines, les écailles en moins. Pas très beau à voir. Ce n’est même pas de la caricature mais des évidences criardes que tout le monde peut constater autour de soi.
Voyez nos présentatrices et autres animatrices de TELE pour ne citer qu’elles. Elles sont TOUTES devenues « BLANCHES » à force de xessal. Nous les avons vues toutes, débuter avec leur teint naturel tirant sur le noir qui, au fil des apparitions et après fortes doses de xessal va virer au jaune blanchâtre, attifées de cheveux naturels en abondance et de toutes couleurs, s’il vous plait, leur tombant «en cascade» sur les épaules et le dos pour faire plus «IN.». Consultez la VAR pour vous en convaincre…Quelle misère…
Oui , il faut le dire pour s’en désoler, le complexe de la blanche avec ses cheveux lisses a fini de rendre nos femmes dénaturées et ridicules. Xessalisées à l’extrême avec des teints jaunâtres pour certaines. Et cette épidémie de « cheveux naturels » qui a fini de transformer toutes nos femmes en « négresses vertes » esclaves d’un mimétisme risible de la femme blanche. Le comble du ridicule sera dépassé avec ce psittacisme de mauvais aloi fait de petits coups de tête répétitifs et de doigts dans les cheveux dits « naturels » pour un redressement capillaire factice. On n’en rit même plus, tellement c’est devenu un réflexe conditionné grotesque chez nombre de nos femmes de toutes catégories sociales et de tout âge. Et ce n’est pas demain la veille que cette pratique de la dépigmentation sera éradiquée par un coup de baguette magique.
Et puis, peut-on vraiment interdire le xessal ? D’abord interdire quelque chose le rend beaucoup plus attractif car braver l’interdit devint une prouesse ; ce qui est n’est pas souhaitable pour le xessal. Ensuite, est ce qu’on a demandé aux femmes leur avis ? Le veulent- elles réellement, les femmes ? Car après tout, ce sont elles, les femmes qui sont concernées. On ne peut pas faire le bonheur de quelqu’un contre son gré.
Et sur le chapitre du xessal, il ne faut pas perdre de vue que c’est leur corps à elles, les femmes. Si elles le veulent comme çà qu’est-ce qu’on y peut ? RIEN …
Tant qu’elles pensent y trouver leur compte et s’y plaire, elles continueront toujours à se blanchir la peau. C’est leur droit le plus absolu. Aussi, il ne faut pas trop les accabler d’autant plus que nombre d’hommes les aiment bien comme çà. N’est-ce pas ? Faut pas se voiler la face, les « xessalisées » ont aussi leurs fans clubs masculins comme féminins. Ne nous leurrons point. Tous tant qu’ils sont : les grands pourfendeurs, les moralisateurs, les sermonneurs et autres persifleurs ont chacun, sa chacune, bien « xessalisée » « bien cheveu naturalisé », callipyge à souhait et qui les emmène régulièrement chez Ardo après des check up bien singuliers. Et ils aiment bien çà ! N’est-ce pas? Alors du calme Messieurs, du calme.
Tant et si bien que pour le xessal, on ne peut que chercher à conscientiser autant que faire se peut nos femmes, sur la dangerosité de la pratique du xessal afin qu’elles en viennent à se rendre compte par elles-mêmes de l’impérieuse nécessité d’abandonner cette pratique. Un travail de longue, très longue haleine. …
Vouloir inverser la tendance est une bonne chose mais la réussir devient titanesque et quasi impossible au regard des tendances lourdes de la dépigmentation chez nos femmes.
C’est pourquoi ma conviction, à l’inverse du professeur Tounkara le tout nouveau Conseiller spécial du Président de la République, est que « la victoire sur le xessal n’est pas possible». Faut pas rêver.
Le xessal tout comme « les cheveux naturels » ont encore de très beaux jours pour agrandir toujours plus, le cercle de leurs zélotes chez nos femmes. Et il nous faudra faire avec, tout simplement.
DIEU GARDE NOS FEMMES, NOUS GARDE ET GARDE LE SENEGAL.