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Me Masokhna Kane sur l’augmentation des prix de l’électricité: “On se rend compte que c’était un coup prémédité“
Publié le mardi 26 novembre 2019  |  Sud Quotidien
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© Autre presse par DR
Me Massokhna Kane, Le président de SOS Consommateurs, association consumériste sénégalaise
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La célérité avec laquelle la mesure de la hausse du prix de l’électricité a été validée par la Commission de régulation du secteur de l’électricité renseigne que ladite augmentation est un coup «prémédité». C’est la conviction du président de Sos consommateurs, Me Massokhna Kane, qui a tiré à boulets rouges sur ladite commission. La robe-noire qui s’exprimait à l’émission Objection de la radio Sud Fm, du dimanche 24 novembre, a livré les causes de cette hausse, non sans déplorer la non effectivité de la réforme de la Sénélec qui est «un gouffre à milliards», selon lui.

La hausse annoncée du prix de l’électricité, dès ce 1er décembre, fait couler beaucoup d’encre et de salive. Cette fois-ci, c’est le président de Sos consommateurs, Me Massokhna Kane, qui est monté au créneau pour déplorer ladite augmentation à laquelle avaient été préparées les populations, depuis le mois d’août dernier. De l’avis de l’avocat, sur les ondes de la radio Sud Fm, à l’émission Objection du dimanche 24 novembre, «cette augmentation, non seulement est une très mauvaise nouvelle, mais sa rapidité montre qu’il y avait préméditation. Il y avait préméditation dans la mesure où si vous regardez la décision d’approbation qui a été prise par la Commission de régulation du secteur de l’électricité, on se rend compte que c’était un coup prémédité». Comme explication, la robe-noire montre la célérité avec laquelle la décision de la hausse a été prise. Selon lui, «la Senelec a écrit à la Commission le 19 novembre et le même jour, la Commission s’est réunie et a pris la décision sur 5 pages».

Sur le comment en est-on arrivé à ladite hausse prévue, Me Kane explique que la Sénélec fait ses prévisions de dépenses et de vente de l’électricité. Poursuivant, il montre que si les prévisions de vente sont inférieures aux dépenses, le déficit est soit payé par l’Etat, soit par les populations. Pour ce cas précis, selon lui, il a été décidé d’augmenter les prix de l’électricité. Une démarche qu’il ne partage pas car estimant que ladite décision de hausse n’a été prise que sur la base «prévision seulement». Enfonçant le clou, le consumériste révèle que c’est le ministre de l’Energie, lui-même, à savoir Mouhamadou Makhtar Cissé qui a fixé les taux suite à la proposition d’augmentation que lui a faite la Sénélec. Ainsi donc, à son avis, la Sénélec, sur la base des taux fixés par le ministre revient auprès de la commission pour sa proposition.

Dans sa diatribe contre cette augmentation du prix de l’électricité, Me Massokhna Kane s’en est pris à la Commission de régulation du secteur de l’électricité qui, selon lui, «ne fait que ce que l’Etat veut, ce que la Sénélec veut». Il pense, en fait, que cette commission composée souvent d’anciens fonctionnaires de l’Etat et de la Sénélec «n’a aucune utilité pour les populations, elle ne remplit pas ses missions et la défense des intérêts des populations».

Revenant sur les raisons de la hausse, la robe-noire consumériste s’en est prise à la Sénélec elle-même. Il est d’avis que «la Sénélec est un gouffre à milliards et ça ne marchera jamais». Pour cause, il explique que ses charges de personnels sont «très lourdes» avec 2.500 employés. Il trouve d’ailleurs anormal que le personnel ne paie pas l’électricité au même titre que les consommateurs. Ce sont, en réalité, ces charges qui sont répercutées auprès des clients, déplore-t-il. Quid de la réforme annoncée ? Sur ce point, Me Kane rappelle qu’une restructuration avait été annoncée depuis 2008. Mieux, poursuit-il, «en 2009, le ministre avait fixé l’agenda pour le redressement, la privatisation et la restructuration de la Sénélec. On parlait de mix-énergétique, de centrales à charbon, de l’énergie renouvelable. On avait dit que la mise en œuvre de la réforme allait démarrer fin 2019 et que les activités de la société seraient divisées en trois filiales : production, transport, et distribution».
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