Le recteur de l’Université de Thiès, Ramatoulaye Diagne Mbengue, marraine de la 17e édition de la Foire internationale du livre et du matériel didactique de Dakar (Fildak), invite les citoyens et surtout les jeunes à ne pas tourner le dos au livre version papier, pour se lancer dans la lecture numérique.
Des recherches faites par des spécialistes en neurosciences démontrent que le livre format papier est délaissé au profit de celui numérique. Hier, lors de l’ouverture du colloque de la 17e édition de la Foire internationale du livre et du matériel didactique de Dakar (Fildak) sur le thème ‘’Livre et citoyenneté’’, la marraine, le Pr. Ramatoulaye Diagne Mbengue, a appelé les citoyens sénégalais et surtout les plus jeunes élèves à lire davantage, mais surtout à ne pas se fier à la lecture artificielle. ‘’Il y a quelques années, les salons de nos maisons étaient remplis de livres et les gens lisaient beaucoup. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. D’ailleurs, des études ont démontré que la lecture devient de plus en plus numérique, artificielle. Alors chers élèves, attention à la lecture superficielle. Le livre ne doit pas perdre son âme. Son format papier ne doit jamais disparaitre aussi. Avec un livre format papier, on peut revenir sur certains passages. On peut évaluer ce qu’on a lu. Les spécialistes sont en train de montrer que tel n’est pas le cas, lorsque la lecture est numérique. Parce qu’on a tendance à aller vite, à lire en diagonale, à écumer et feuilleter les choses’’, ajoute la première femme recteur au Sénégal.
Face à un monde dominé par les ‘’fake news’’, le Pr. Ramatoulaye Diagne Mbengue souligne que le livre version papier peut aider les uns et les autres à ne s’exposer. Car, dit-elle, avec ce dernier, chacun a la possibilité de lire et de s’interroger. ‘’Il y a des pièges avec la lecture numérique, parce qu’on ne prend pas le temps nécessaire de vérifier. Lorsqu’on lit de manière numérique, on est facilement influençable’’, analyse-t-elle.
Maintenir la relation avec livre
Ainsi le recteur de l’université de Thiès demande à tous de résister aux changements technologiques. ‘’Il est vrai que nous connaissons quand même des mutations technologiques et qui font que nos jeunes, de plus en plus, sont attirés par l’écran des ordinateurs et des tablettes. Mais, je crois qu’il est important de préserver le livre et la relation privilégiée qu’on a avec le livre. Cette relation construit l’être de l’individu. La lecture apprend à l’individu la patience. La lecture donne à l’individu l’esprit critique et conduit le lecteur à s’interroger sur son intériorité, sur ce qu’il est, sur ce qu’il veut et ce qu’il doit faire (...). Nous devons les mettre au service de certains principes’’, indique Ramatoulaye Diagne Mbengue. Poursuivant, le recteur de l’université de Thiès invite les citoyens, surtout les jeunes, à veiller à faire de la lecture un moment privilégié. Un instant qui, dit-elle, ne doit jamais être interrompu au profit des générations futures. ‘’Nous devons faire en sorte que les générations futures continuent à accorder son importance au livre. Et c’est en sens que je salue l’organisation de la Fildak qui en est à sa 17 e édition’’, se félicite la marraine de ladite édition.
Pour sa part, le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a lui aussi invité les jeunes à ne ‘’pas confiner la lecture dans les activités passives.’’ Car, précise-t-il, celle-ci est une activité principale qui forme le ‘’citoyen modèle’’ qui, plus tard, va s’ouvrir au reste du monde.
Une ‘’grande’’ bibliothèque en gestation à l’UT
La Foire du livre de Dakar se déroule dans un contexte assez particulier, puisqu’au même moment, les étudiants de l’université de Thiès (Ut) se plaignent de ne pas disposer d’une bibliothèque digne de ce nom. Sur ce point précis, Ramatoulaye Diagne Mbengue soutient qu’il est attendu dans les prochains mois à l’UT, la réception d’une ‘’très grande bibliothèque’’ qui sera, à la fois, le réceptacle de livres en format papier et données numériques et technologiques. ‘’Nous avons voulu avoir une très grande bibliothèque et le directeur dudit espace a tout un programme pour faire de cette bibliothèque un véritable joyau, un lieu de vie, de découvertes et de recherches. Nous avons juste quelques mois pour mettre en place tout cela. Bientôt, les étudiants n’auront plus à se plaindre de l’exiguïté des locaux de la bibliothèque’’, promet-elle.