La situation difficile du centre hospitalier régional de Tambacounda (est) a été la préoccupation phare des travailleurs de la région, à l’occasion de la commémoration de la fête du travail, cette année, a indiqué jeudi, le coordonnateur de l’Union régionale la Coalition des centrales syndicales de travailleuses et travailleurs du Sénégal (CCSS).
‘’La préoccupation-phare de cette année, c’est le centre hospitalier régional : il y a un problème de spécialités, un problème d’accueil, un problème dans le traitement des patients, un problème d’équipements, des équipements vétustes qui ne peuvent plus fonctionner normalement’’, a indiqué aux journalistes, Bangally Diallo, après avoir remis le cahier de doléances au gouverneur.
Composée de la CNTS, de la CSA, de la CNTS/FC, de l’UDTS et de l’UNSAS, l’union régionale de centrales syndicales s’était regroupée à la place Léopold Sédar Senghor, à l’occasion de la fête du travail, avant d’aller déposer son cahier de doléances à la gouvernance.
‘’Les travailleurs de l’hôpital sont fatigués. Ils travaillent dans des conditions difficiles’’, a poursuivi M. Diallo, qui s’est demandé comment ils peuvent prendre en charge la santé des populations et des travailleurs.
Le coordonnateur de la CCSS avait, auparavant, fait part au gouverneur, de l’inquiétude des travailleurs au sujet de la situation de l’hôpital régional. L’état du centre hospitalier, marqué par ‘’des matériels qui tombent en panne sans solution, un accueil défectueux, une prise en charge difficile’’, interpelle tout le monde, avait-il dit.
Bangally Diallo avait a suggéré la tenue de concertations régionales sur la situation de la structure sanitaire, et dans laquelle tous les acteurs ont leur part de responsabilité.
Pour lui, l’hôpital régional a besoin d’un ‘’ndëp collectif’’ (séance d’exorcisme), à travers lequel les autorités administratives et locales réfléchiront localement pour trouver des solutions et demander à l’Etat d’intervenir, en cas de besoin. ‘’La santé est une priorité et une sur-priorité. Pour travailler, il faut être en bonne santé’’, a-t-il fait remarquer.
L’autre ‘’préoccupation de taille’’ de la coalition, porte sur l’application des décisions de justice au profit des travailleurs qui ont gagné leur procès face à leur employeur et qui n’arrivent pas toujours pas à rentrer dans leurs droits. Il s’agit des agents de l’ARD, du Kinkéliba, de l’hôtel Asta Kébé et de la mairie de Tambacounda’’, a dit le syndicaliste qui pense que ce problème peut être résolu localement, avec l’implication du gouverneur.
Le statut des agents de santé communautaire (ASC) a aussi retenu l’attention des centrales syndicales.
Dans le domaine de l’éducation, la rétention de notes des élèves de terminale par des professeurs de philosophie et qui risque de se répercuter sur leur examen, a été relevé. La coalition demande que la situation de ces enseignants soit régularisée, et qu’ils puissent accéder à la formation à la FASTEF, qu’on leur refuse en leur opposant l’inadéquation de leur diplôme pour prétendre à une telle formation.
Le regroupement de centrales syndicales s’est, en outre, fait le porte-parole des enseignants tenant des classes spéciales et qui courent également derrière le paiement de leurs indemnités.
Concernant les assises nationales de l’éducation, Bangally Diallo note que la coalition fonde ‘’beaucoup d’espoir’’ sur ces concertations qui se sont ‘’très bien déroulées’’ avec une grande une grande implication de la société civile a été très bien impliquée. M. Diallo qui a participé à la rédaction du rapport des assises de la région, y voit un ‘’excellent’’ document dont l’application donnera une ‘’école moins malade’’. Il a toutefois lancé une mise en garde contre toute ‘’politisation’’ de cette initiative.
Pour ce qui de l’emploi, l’implantation de structures de formation, tout comme la création d’emplois pour les jeunes à travers un ‘’dispositif opérationnel’’, valorisant la main d’œuvre locale dans la réalisation des chantiers de l’Etat, a été préconisée.
Soulignant que la CCSS a ‘’reconduit quasiment les mêmes doléances’’ que l’année dernière, Bangally Diallo a indiqué qu’à défaut de trouver des solutions locales, la coalition comptait sur l’appui du gouverneur pour ‘’forcer le plaidoyer au niveau national’’ pour que soit ‘’abrégée la souffrance des travailleurs’’.
La Coalition qui a pris date avec le gouverneur pour discuter avec lui, ‘’très prochainement’’, des problèmes locaux et leur trouver des solutions locales, préfère la ‘’dynamique de collaboration à la dynamique de confrontation’’, selon M. Diallo. Pour lui, ‘’c’est en collaborant qu’on peut trouver des solutions aux problèmes de la région’’.
Le gouverneur Gabriel Ndiaye a noté que même s’il n’a pas pu rencontrer les syndicats pour discuter avec eux de leur cahier de doléances de l’année dernière, il s’est rendu compte après l’avoir consulté qu’ ‘’il y a eu beaucoup d’acquis’’ entre temps. ‘’Au Sénégal nous avons eu énormément d’acquis et cela est incontestable’’, a-t-il dit.
Il a cité à ce propos, le ‘’dénouement heureux’’ de la ‘’situation presque bloquée’’ qui prévalait l’année dernière entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants. Avec les travailleurs de la santé, un accord a aussi été trouvé avec le ministère tutelle.
Concernant la cherté du loyer évoquée l’année dernière, une loi a été votée, si bien qu’ ‘’actuellement, tous les loyers ont baissé et de façon sensible’’, a-t-il relevé. Soit un ‘’gain important pour tous les travailleurs qui ont loué des maisons pour abriter leur famille’’, a commenté M. Ndiaye.
Le renforcement du dialogue social a aussi été un ‘’acquis de taille’’. L’implication des centrales syndicales les plus importantes dans l’élaboration du Plan Sénégal émergent (PSE) ‘’actuellement l’espoir de tout le peuple sénégalais’’, a été cité comme un ‘’acquis’’.
Quant aux difficultés de l’hôpital régional, il a, tout en admettant l’existence de quelques ‘’situations fâcheuses’’, plaidé pour une ‘’indulgence’’ vis-à-vis du corps médical qui fait un ‘’excellent travail, malgré l’insuffisance du personnel’’, qui fait qu’il est parfois débordé.
Les mesures annoncées récemment par le directeur de l’hôpital, avec notamment des perspectives de renforcement du personnel l’ouverture de certaines spécialités, donne espoir, a dit M. Ndiaye, invitant à accompagner l’établissement dans cette dynamique et de se garder de le ‘’stigmatiser’’. ‘’Ce qui n’est pas productif’’, selon lui.
Il s’est engagé à rencontrer ‘’très prochainement’’, la CCSS pour étudier les problèmes pouvant avoir des ‘’solutions locales’’, et soumettre les autres aux ‘’autorités ministérielles à même de régler de telles préoccupations’’.
