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Implementation à Cayard d’une usine de farine de poisson:Les populations se dressent contre les promoteurs
Publié le vendredi 22 novembre 2019  |  Enquête Plus
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Regroupées dans la coalition Taxaxu Cayar, les populations de ladite localité se dressent contre l’érection d’une usine de fabrication de farine et d’huile de poisson décidée par l’autorité étatique. Elles sont soutenues, dans leur combat, par Greenpeace Afrique qui alerte sur les désastres de cette usine.



L’érection annoncée d’une usine de fabrication de farine de poisson dans leur localité, met les populations de Cayar sur le qui-vive. Celles-ci, à l’issue d’une assemblée générale tenue hier dans leur commune, ont décidé de s’opposer farouchement à ce projet pourtant béni par les autorités étatiques.

Depuis deux ans, des Espagnols, à l’initiative du projet, ont entamé, dans cette commune située dans le département de Thiès, la construction d’une unité de transformation de poisson. Malgré la farouche opposition des populations, les travaux de construction de la fabrique sont quasiment arrivés à terme. Selon les informations recueillies sur place, l’activité de transformation va bientôt démarrer. Pourtant, les populations ne comptent pas se laisser faire.

Selon la présidente des femmes transformatrices de produits halieutiques de Cayar, si la société exploitatrice de la fabrique Barna veut démarrer ses activités, elle devra passer sur le corps des populations. ‘’Nous nous opposerons jusqu’au bout. Ils peuvent construire leur usine, mais jamais nous ne les laisserons démarrer leurs activités. Nous ne voulons pas de cette unité de transformation’’, peste-t-elle. Non sans avertir ses camarades transformatrices du danger que représente cette usine sur leur secteur d’activité. ‘’Si jamais Barna ouvre ses portes, la ressource halieutique, qui est déjà très rare, va complètement disparaitre à Cayar’’, avertit Sokhna Maty Ndao, membre de la coalition Taxaxu Cayar.

Poursuivant ses propos, la présidente des femmes transformatrices de Cayar demande à l’État de prendre des mesures idoines pour préserver les ressources halieutiques afin que les générations futures puissent en bénéficier et vivre dans un environnement sain.

‘’Je salue le travail de l’État qui se lance dans la modernisation des quais de pêche et des sites de transformation. C’est une très bonne initiative. Mais il faut qu’il ordonne la fermeture de ces nombreuses usines de fabrication de farine et d’huile de poisson. A Cayar, l’installation de cette usine peut occasionner la perte de beaucoup d’emplois, voire même la disparition du métier de transformatrice et on n’aura plus de poissons près des côtes’’, soutient Sokhna Maty Ndao.

L’alerte de Greenpeace

Dans ce combat, la coalition Taxaxu Cayar peut compter sur le soutien de Greenpeace Afrique qui s’investit pour la protection de l’environnement et la gestion de la pêche durable. De l’avis du chargé des campagnes océans à Greenpeace Afrique, l’implantation de cette usine de fabrication de farine et d’huile de poisson va impacter dans la gestion des ressources halieutiques.

‘’L’installation de cette usine peut constituer une menace pour la sécurité alimentaire des populations et la disparition du métier de femme transformatrice. Il ne faut pas oublier que Cayar fait partie des sites où la transformation est très forte et qu’il est le seul site qui dispose d’une aire agréée à l’export de produit. Il faut appuyer les femmes pour qu’elles aient accès à la ressource. D’ici quelques années, si la tendance ne change pas, le métier de transformatrice va tout simplement disparaitre. Les ressources sont menacées et même les populations de Cayar’’, alerte Abdoulaye Ndiaye, précisant que l’arrivée de cette usine va promouvoir la pêche intempestive.

GAUSTIN DIATTA (THIES)
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