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La communauté internationale au banc des accusés
Publié le jeudi 21 novembre 2019  |  sudonline.sn
Cérémonie
© Présidence par DR
Cérémonie d`ouverture du Forum International de Dakar sur la Paix et ma sécurité
Dakar, le 14 novembre 2017 - Le président de la République Macky Sall a présidé, en compagnie des présidents IBK et Paul Kagamé, l`ouverture solennelle de la 4e édition du Forum international de Dakar sur la Paix et la sécurité.
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Le double jeu de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme a été dénoncé hier, mardi 19 novembre, en marge de la deuxième journée de la 6e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique ouverte le 18 novembre dernier. Invités à prendre la parole lors des échanges sur le thème : «Face à la crise du multilatéralisme : quelles réponses aux défis à la paix et à la sécurité en Afrique», le ministre de la défense du Niger et son collègue des Affaires étrangers ont déploré l’absence d’un engagement de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, comme ce fut le cas en Irak et Syrie.

Les rencontres dans le cadre de la 6e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique ouverte le lundi 18 novembre dernier se sont poursuivis hier, mardi 19 novembre, au Centre international de conférences Abdou-Diouf (Cicad). Au menu de cette journée, deux plénières et six ateliers étaient inscrits. Il faut dire que les interventions du ministre nigérien de la Défense, Issoufou Katambé, et celle de son collègue des Affaires étrangères du Congo ont constitué sans doute l’attraction de cette seconde et dernière journée du Forum international de Dakar. En effet, invités à prendre la parole lors de la première plénière de cette journée placée sous le thème : «Face à la crise du multilatéralisme : quelles réponses aux défis à la paix et à la sécurité en Afrique», les deux autorités ne sont pas allées par quatre chemins pour dénoncer l’attitude de la communauté internationale sur la montée du terrorisme dans le Sahel et le bassin du Lac Tchad mais aussi la situation de la Lybie. Premier à prendre la parole, le ministre Issoufou Katambé a dénoncé avec force le deux poids deux mesures de la communauté internationale face à la menace du terrorisme dans le Sahel et le bassin du Lac Tchad. Disant ne pas comprendre le silence de la communauté internationale qui s’était fortement mobilisée pour vaincre la menace djihadiste en Syrie et en Irak, le ministre en charge de la défense du Niger a indiqué qu’à l’heure où il parlait, près de 300 000 déplacés internes et réfugiés sont cantonnés depuis 2012 dans la zone de Diffa sans un quelconque appui de la communauté internationale. Poursuivant propos, il a ainsi fait remarquer que cette situation de précarité profite largement aux mouvements Djihadistes, notamment Boko haram.

«La question sécuritaire au Sahel est très compliquée. Dans la zone de Diffa, depuis 2012, plus de 300 000 déplacés internes ou refugiés sont livrés à eux-mêmes sans assistance de la communauté internationale. Ces zones disposent de très peu d’infrastructures de base et les écoles sont souvent brûlées sous l’influence des prêcheurs djihadistes qui exploitent certaines réalités locales, notamment l’abandon du terroir par des cadres et le refus des enfants scolarisés à exercer des travaux champêtres pour monter la population contre le système éducatif occidental», a informé ministre Issoufou Katambé qui insiste sur le multilatéralisme pour vaincre le terrorisme. «Cette guerre contre le terrorisme nous coûte excessivement cher au Niger. Nous utilisons 19% du budget national pour assurer la sécurité de notre pays. Nous devons nous fixer des objectifs politiques. Le premier doit être la sauvegarde de l’intégrité territoriale de nos Etats».

Prenant la parole à son tour, Jean Claude Gakosso, chef de la diplomatie de la République du Congo abondant dans le même sens, a indiqué que ce double jeu de la communauté internationale s’est étendu jusqu’en Lybie où tous les efforts de paix de l’Union africaine sont bloqués et ce, en complicité de certains Etats voisins. Citant entre autres, l’Egypte et la Tunisie, il a indiqué que ces Etats africains participent aux cotés de certaines puissances étrangères à la prise en otage du pays de feu Mouammar Kadhafi en bloquant au sein de l’Union africaine toute initiative de paix. Lors de cette rencontre, d’autres personnalités ont également pris la parole. Il s’agit entre autres de Mankeur Ndiaye, actuel représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu pour la République centrafricaine et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusa), Bintou Keita, Sous-secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix de l’Onu et du ministre des Affaires étrangères du Gabon. Lors de leurs interventions, ils ont tous prôné à la suite des chefs d’Etat, Macky Sall et son homologue de la Mauritanie, la réorganisation des mandats des missions de maintien de la paix de l’Onu en vue de les adapter aux réalités de la lutte contre le terrorisme.

Par Nando Cabral GOMIS et Sidy BADJI
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