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Nomination d’un délégué gouvernemental de Dakar : Seul l’intérêt général des Dakarois doit compter !
Publié le mercredi 20 novembre 2019  |  Le Quotidien
La
© Autre presse par DR
La ville de Dakar.
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On peut faire maints reproches à Cheikh Diallo, docteur en Science politique, ancien chef de service politique du quotidien national Le Soleil, ancien communicant des Wade, théoricien de «la génération du concret», créateur des slogans : «en route vers le sommet», «la patrie avant le parti», inspirateur de la loi sur le parrainage intégral, et aujourd’hui directeur et fondateur de l’Ecole d’art oratoire et de leadership de Dakar. Excusez du peu !
On peut ne pas aimer Dr Cheikh Diallo, on peut le détester, on peut, même pour les plus radicaux, le haïr. Mais on peut aussi reconnaître que quand il parle ou écrit, il ne laisse personne indifférent, comme ce fut le cas lors de son passage retentissant sur les ondes de la Rfm dans l’émission «Grand jury» le dimanche 10 novembre 2019.
Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt et une attention soutenue sa prestation face au journaliste Babacar Fall.
Sur la forme, nous avons pu apprécier sa courtoisie accablante, la précision de ses réponses et la puissance de son argumentaire juridique et politique.
Sur le fond, nous nous interrogeons sur «la persuasion clandestine» qu’il recherchait en faisant appel à la loi de Pareto 80-20.
Imparable, il l’était sur les problématiques telles que le troisième mandat, la suppression du poste de Premier ministre, le «fast track», la loi sur l’amnistie, le report des élections locales et législatives, les questions économiques, etc. Il n’a rien laissé à ses détracteurs sauf l’idée audacieuse et révolutionnaire de donner à la ville de Dakar un statut particulier.

Un super administrateur pour la ville de Dakar
A ses yeux et surtout dans l’intérêt des Dakarois, il est capital que la capitale soit administrée par un délégué ministériel, nommé par décret présidentiel, qui siégera en Conseil des ministres pour y défendre le budget et les intérêts de la ville de Dakar, à l’image du gouverneur du district d’Abidjan ou des délégués gouvernementaux de Douala et de Yaoundé. «Un super administrateur de la ville de Dakar» assurera la coordination des maires élus issus des 19 communes d’arrondissement. Parce que d’un côté, les maires des communes d’arrondissement tirent leur légitimité des urnes, ils ont donc des comptes à rendre à chaque échéance électorale. Ce sont ces comptes (des réalisations à revendiquer à la fin du mandat) qui facilitent leur réélection. De l’autre, le délégué gouvernemental (un haut représentant du Président auprès des Dakarois) qui tire sa légitimité de sa proximité avec le premier des Sénégalais. Son poste dépend du pouvoir discrétionnaire du président de la République. Mais au-delà des controverses admissibles et compréhensibles, il serait injuste de passer au «karcher» cette idée de délégué ministériel de la ville de Dakar. Pour plusieurs raisons :
Rappelez-vous les emprunts obligataires de l’ancien maire Khalifa Sall ! En dépit de l’avis de non-objection pour des «raisons techniques», le ministre de l’Economie et des finances, Amadou Ba, a bloqué le financement de 20 milliards de F Cfa. En dernier ressort, les perdants étaient les Dakarois. Rappelez-vous la polémique entre le ministre du Renouveau urbain, Diène Farba Sarr, et Khalifa Sall sur la rénovation de la Place de l’Indépendance ! En dernier ressort, les perdants étaient toujours les Dakarois.
Rappelez-vous enfin le cri du cœur de l’actuel maire Soham Wardini : «Dakar est parmi les villes les plus sales d’Afrique» ! En dernier ressort, les perdants étaient encore les Dakarois. La faute à la surpolitisation à outrance des actions et réalisations de la mairie de Dakar. Pour terminer, il nous faut faire deux ou trois constats et tirer une leçon définitive :
Primo, le fait que le délégué gouvernemental rende compte directement au président de la République n’en fait pas un «pourfendeur» des droits des citoyens. Ce serait faire preuve d’une monumentale mauvaise foi que de penser que le chef de l’Etat, par l’entremise d’un délégué ministériel, se plaira à bafouer les droits des Dakarois. Quel intérêt ? Il s’agit simplement de mesures novatrices et courageuses à l’effet de garantir le mieux-vivre collectif des populations urbaines.
Deuxio, la question de fond, qui départagerait les opinions, est bien celle de la répartition des compétences entre la mairie de Dakar et les communes d’arrondissement. Même dans les pays de vieille tradition démocratique municipale, il arrive que des communes s’associent entre elles en vue d’apporter des réponses aux questions émergentes et trans-municipales.
Tercio, la nomination de magistrats municipaux par le chef de l’Etat n’est pas une forme de gouvernance urbaine inédite. Elle a apporté des progrès fulgurants et complètement amélioré la vie des Moscovites quand le Président Poutine a nommé, en octobre 2010, Sergueï Sobyanine comme maire de Moscou, en remplacement de Youri Loujkov.
Sous ce prisme, la proposition du Dr Cheikh Diallo doit faire réfléchir. La question appartient aux Sénégalais et le dernier mot revient aux Dakarois.
«Quelle que soit la couleur du chat, qu’il soit jaune ou noir, pourvu qu’il attrape des souris».



aliounebadaraniangjunior@gmail.com
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