La flambée de violences au Mali et au Burkina Faso est au cœur des débats de la sixième édition du Forum de Dakar, qui s’est ouverte ce 18 novembre dans la capitale sénégalaise. La crise sécuritaire que ces pays sahéliens connaissent est symptomatique d’une déroute plus étendue et plus fondamentale, selon le chercheur Alain Antil (1). Entretien.
RFI : Alain Antil, vous avez une formation de géographie politique et vous êtes spécialiste du Sahel. Vous avez publié cette année dans la revue Politique étrangère une étude très remarquée sur les pays du Sahel, intitulé « Sahel : soubassements d’un désastre ». Vous êtes plutôt pessimiste sur le devenir de ces pays. Pourquoi ?
Alain Antil : Mon étude porte sur une partie des Etats sahéliens, à savoir les Etats-membres du G5 : la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. Dans ces pays, on assiste à ce que j’appelle une « déprise » de l’Etat sur son propre territoire, phénomène particulièrement prononcé au Burkina Faso et au Mali.... suite de l'article sur RFI