Le monde est tout près de s’effondrer sur Seydina Fall alias ‘’Bougazelli’’. Le tonitruant député de Guédiawaye ne s’imaginait certainement pas, hier, en prenant son petit-déjeuner, qu’il allait passer une bonne partie de la journée à la Section de recherches de la gendarmerie. Les redoutables éléments du commandant Abdou Mbengue ont, en effet, réussi un coup de maitre, en appréhendant le parlementaire avec des faux billets en euros, dont la valeur est estimée à plusieurs millions. Certains vont même jusqu’à avancer des montants supérieurs à 50 millions en coupures d’euros.
Tout a commencé dans la nuit du mercredi au jeudi. Des personnes ont été arrêtées avec des billets noirs. Pris dans la nasse des pandores, elles n’ont pas hésité à balancer le nom de leur présumé fournisseur qui n’est personne d’autre que le député de Guédiawaye. Comme dans les films hollywoodiens, les enquêteurs se font alors passer pour des clients et donnent rendez-vous au parlementaire à Ngor. Ne se doutant de rien, celui-ci s’est déplacé sur les lieux avec un nombre important de coupures de billets noirs. C’est ainsi qu’il a été appréhendé et invité à rejoindre ses présumés complices à la Sr.
Libéré et convoqué aujourd’hui
Cuisiné pendant plusieurs tours d’horloge, il sera finalement libéré vers les coups de 20 h et convoqué à nouveau aujourd’hui. Révélé au grand public à l’accession de Macky Sall au pouvoir, le député de Guédiawaye n’en finit ainsi pas avec les frasques. Réputé être un élément presque incontrôlable dans la galaxie Apr (Alliance pour la République), il s’est dernièrement illustré, en déclarant tout de go que l’actuel chef de l’Etat est bel et bien habilité à solliciter un troisième mandat. Ce, dans un contexte où son patron lui-même interdit à tous ses poulains de se prononcer sur la question.
Mais quand il s’agit de ‘’Bouga’’, tous les abus semblent permis. Dès les premières heures de son arrestation, certains n’ont d’ailleurs pas manqué de se demander si cette affaire aboutira à quelque chose. D’abord, en raison du statut du mis en cause. Mais surtout en raison de ses relations, soi-disant privilégiées, avec la première dame Marième Faye Sall.
En 2016, se rappelle-t-on, lors d’une séance plénière à l’Assemblée nationale, lui-même se glorifiait d’avoir fait libérer de Rebeuss un de ses amis arrêté ‘’par erreur’’, selon lui, grâce à l’intervention de la première dame. S’ensuivit une indignation généralisée, poussant le parlementaire à se ‘’corriger’’, en s’excusant devant Marième Faye Sall.
En attendant la suite, l’histoire semble donner raison aux pessimistes, puisque le présumé trafiquant - député du peuple - contre toute attente, est rentré chez lui, après les auditions.
Pourtant, l’immunité des députés ne saurait être invoquée en matière de flagrant délit. Toujours est-il que l’affaire suit toujours son cours.