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84 041 cas découverts en 2019 au Sénégal : pneumonie, le tueur silencieux négligé
Publié le jeudi 14 novembre 2019  |  Agence de Presse Sénégalaise
L’hôpital
© Autre presse par DR
L’hôpital Principal de Dakar
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Les maladies respiratoires constituent un véritable problème au Sénégal, surtout chez l’enfant. Elles sont la cause de plusieurs décès évitables. La demande de soins reste faible, malgré les progrès réalisés sur la prévention et la prise en charge.


Au Sénégal, 2 800 enfants sont décédés en 2018 de pneumonie, soit 12 % des décès des 0 à 5 ans. Ces révélations sont du pneumologue à la Direction de la santé de la mère et de l’enfant, Dr Aliou Badara Tall. Il présidait, hier, une conférence de presse sur la maladie. Docteur Tall précise qu’il y a eu 84 041 cas de pneumonie en 2019, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (Beh). Et d’après le pneumologue, les chiffres sont loin de la réalité, parce qu’il y a des cas qui ne sont pas signalés au niveau de la communauté. Ceci, malgré les progrès considérables réalisés sur la prévention et la prise en charge des cas dans l’ensemble de la pyramide sanitaire.

‘’Ces décès liés à la pneumonie sont évitables. La pneumonie est un tueur silencieux et est devenue un phénomène mondial. La demande de soins reste encore faible pour les enfants atteints de pneumonie, car le taux de pourcentage est estimé à 59 % en 2018’’, explique Dr Tall. A son avis, si le pays veut réduire la mortalité infanto-juvénile, il faudrait faire un focus sur les décès néonatals, pour atteindre les résultats escomptés. ‘’La progression pour réduire les décès est constante, mais nous sommes loin des résultats attendus’’. D’où la nécessité d’inviter les populations à recourir aux soins précoces.

Le médecin précise que le tiers des causes de tous ces décès des enfants est associé à la malnutrition. ‘’La malnutrition, l’anémie, la drépanocytose et l’infection à Vih, entre autres, en sont les principaux facteurs favorisants’’. C’est pourquoi, dit-il, la rationalisation de la prescription des antibiotiques est un impératif, car leur utilisation abusive favorise l’émergence de bactéries multi-résistantes qui est devenue une grande préoccupation de santé publique dans nos pays. D’autant que, dans le monde, environ 6 millions d’enfants décèdent à cause de la pneumonie, en 2017, et 200 millions autres sont en situation de survie.

‘’L’allaitement maternel exclusif au sein pendant 6 mois baisse l’incidence de la pneumonie de 23 %’’

Sur ce, il conseille l’allaitement maternel exclusif au sein pendant 6 mois, parce que cela baisse l’incidence de la pneumonie de 23 % et le contraire expose au risque de mourir de pneumonie de l’ordre de 15,1 fois. ‘’La vaccination anti-hib réduit de 18 % les cas de pneumonie confirmés par radiologie. La réduction de moitié de la pollution de l’air dans les habitations a permis de réduire de 33 % les cas sévères de pneumonie et conduit également à une baisse de 29 à 45 % du taux de létalité. Ce qui diminue de 6 % du total des décès d’enfants et de 90 % des décès des nouveau-nés dus à la pneumonie, lorsque ces cas sont pris en charge dans les structures sanitaires’’, fait savoir le pneumologue.

Il demande aux populations d’adopter des comportements adéquats pour la prévention et le recours précoce aux soins de santé. Il s’agit, entre autres, de l’accès facile et équitable aux soins à tout individu atteint de maladie respiratoire à travers la Couverture maladie universelle. De lutter contre la pollution atmosphérique et l’exposition aux toxiques tels que le tabac. ‘’Les maladies respiratoires constituent une priorité mondiale de santé publique. Elles sont responsables d’une mortalité et d’une morbidité très importantes chez l’enfant. Elles regroupent toutes les infections de l’arbre respiratoire, allant des voies respiratoires hautes, le nez, jusqu’au parenchyme pulmonaire’’, a-t-il soutenu.

Chez l’enfant, informe Dr Tall, ces affections respiratoires sont diverses et variées, dominées par les infections respiratoires aigües (Ira) banales ou sévères, l’asthme, la tuberculose. L’infection respiratoire est la principale cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans dans le monde. En effet, 1,5 million de décès dus à la pneumonie sont rapportés par an. C’est la deuxième cause de mortalité (27 %) après la mortalité due aux affections néonatales (40 %). Chaque année, plus de 155 millions d’épisodes de pneumonie sont diagnostiqués à travers le monde. La majorité survient dans les pays en voie de développement.

VIVIANE DIATTA
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