Il a été rappelé mercredi aux médias audiovisuels du Sénégal qu’il leur est interdit de diffuser de la publicité pour des produits de dépigmentation de la peau, très prisés par les femmes de ce pays d’Afrique de l’Ouest malgré leur danger.
“La diffusion, par les médias audiovisuels (radios et télévisions), de messages publicitaires relatifs aux produits de dépigmentation, est interdite par la loi”, a indiqué mercredi le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) dans un communiqué en rappelant une loi sur la presse votée en 2017.
“La violation de ce texte explique les observations envoyées par le CNRA aux radios et télévisions, pour l’arrêt de la diffusion de tous les messages publicitaires relatifs aux produits de dépigmentation et pour inviter les éditeurs qui n’ont pas encore signé des contrats de sponsoring ou autres, à refuser toute offre de publicité relative à ces produits”, ajoute le Conseil dans son rappel à l’ordre aux médias audiovisuels.
Les crèmes éclaircissantes pour la peau, à base de corticoïdes et d’agents dépigmentants très puissants, continuent d’avoir un succès dans ce pays où de nombreuses femmes les utilisent malgré les mises en garde régulières des spécialistes de la santé.
A Dakar notamment, des affiches vantant des produits décapants sont visibles sur de nombreuses artères.
Des spécialistes de la santé alertent régulièrement sur les risques de cancers de la peau, d’hypertension et de diabète avec l’utilisation de ces produits de dépigmentation.
Des débats sont régulièrement organisés dans les médias locaux au cours desquels ces spécialistes déconseillent cette pratique appelée localement “xessal” (s‘éclaircir la peau en langue ouolof, l’une des plus parlées dans le pays).
De nombreuses femmes affirment recourir au “xessal” parce que, selon elles, les hommes préfèrent celles qui ont la peau claire.
Le phénomène de la dépigmentation existe dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne et au sein de la diaspora noire.