Pays de départ, mais aussi pays de transit et surtout pays d’accueil, le Sénégal est un carrefour migratoire en Afrique. Même si les migrants peuvent s’y installer librement, ils n’accèdent pas toujours à leurs droits et connaissent des difficultés pour s’intégrer.
« J’ai sauvé ma vie et celle de ma fille en venant ici. » confie Hastou, les larmes aux yeux. Cette Centrafricaine a traversé toute l’Afrique en auto-stop, terminus Dakar. « Je ne pensais pas que c’était aussi difficile. La vie est chère ici et je dois mendier pour pouvoir manger. Il faut toujours se battre pour les papiers. »
Comme Hastou, de nombreux migrants qui sont certes reconnus demandeurs d’asile attendent des années durant leur statut de réfugié que doit leur octroyer l’État sénégalais. Et quand ils ont obtenu le précieux sésame, celui-ci n’est pas toujours reconnu par les banques ou les hôpitaux par exemple. « Il y a une mauvaise volonté des autorités pour intégrer les réfugiés. Les Sénégalais sont accueillants, et considèrent les migrants comme des Sénégalais, mais ceux-ci ne sont pas bien protégés », poursuit Moustapha Kébé, chargé de projet à Remidev .