Après la disparition d’Ousmane Tanor Dieng et, peu de temps après, celle de Doudou Issa Niang, le Parti socialiste (Ps) s’est retrouvé bien orphelin avec quelques grincements de dents et des querelles à peine voilées de leadership.
D’ailleurs, le parti vient de perdre deux Mairies importantes, celle de Ndiéguène et celle de Biscuiterie à Dakar au point que les observateurs se demandaient ce qui se passait au parti.
Avec la sortie de Khalifa Sall de prison et l’intronisation timide d’Aminata Mbengue Ndiaye, le parti affichait une santé peu reluisante.
Aujourd’hui, il faut reconnaitre qu’il a reçu un coup de pouce très significatif pour son avenir. La nomination d’Aminata Mbengue Ndiaye à la tête du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et celle d’Alioune Ndoye, le Maire de Plateau comme Ministre du pêche, Macky vient de requinquer un parti très affaibli par une guerre larvée de tendance.
Le Hcct que dirigeait naguère Tanor est une institution dont la Présidente va manipuler des fonds politiques importants. C’est une façon très subtile, de la part de Macky, de taire les rivalités internes en dotant Aminata Mbengue Ndiaye de pouvoirs et de moyens financiers importants.
Le Président Sall vient d’avaliser le choix ainsi portée sur la dame en espérant imposer son leadership. Ainsi, il lui a donné tous les moyens dont disposait Tanor afin de mener en toute quiétude son travail. C’est dire que lors du futur congrès du parti, Aminata sera un sérieux prétendant au poste en Secrétaire général. Sa nomination définitive vient ainsi d’être décidée par Macky.
Une démarche qui signifie que le Grand Manitou n’est pas du tout disposé à laisser le parti aux mains de n’importe qui. Il tient au compagnonnage et ne souhaite pas que les khalifistes reviennent en force pour contrôler la quintessence du parti.
En clair, le vrai maître du parti, c’est Macky. Il en contrôle les ténors restants et veille à ce qu’ils s’inscrivent dans la dynamique tracée par Ousmane Tanor Dieng.
La preuve, il a été le premier à dire qu’Ousmane Tanor Dieng avait bel et bien choisi son successeur. Il parlait en connaissance de cause.
On peut cependant se demander quel sera l’avenir d’un tel parti dont l’appareil politique de direction est pris en otage dans le cadre d’une alliance qui lui est bénéfique ?
Ce parti, le plus ancien du pays, un héritage de Léopold Sédar Senghor n’est-il pas en train de compromettre sérieusement son avenir en s’inscrivant, durablement dans le compagnonnage avec des libéraux qui comptent rester encore longtemps au pouvoir ?
Il nous semble en effet que Macky qui vient de sceller durablement le pacte avec ce parti, ne sera jamais prêt à le lâcher. Ces Socialistes seront contraints d’être les complices actifs de tous les actes que le Président Sall aura à poser. Ils sont dans une forme d’alliance durable qui laisse peu de place à l’autonomie de pensée et à l’initiative.
Et dans cette dynamique, on peut se demander si tous les cadres et les militants vont continuer à supporter d’être remorqués ?
Il nous semble que les frustrations vont, au contraire, s’accentuer dans les rangs et c’est à Khalifa Sall que pourrait profiter une telle situation.
C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles Macky pourrait encore y réfléchir deux fois avant de lui accorder l’amnistie.